La CFDT-MAE avait sollicité un entretien auprès de l’Inspecteur général afin d’aborder plusieurs sujets et de suggérer des pistes de réflexion.
Un accompagnement nécessaire pour les agents affectés dans des postes en crise ou qui en reviennent
La CFDT se fait l’écho du manque de reconnaissance ressenti par les agents et du fardeau du retour qu’ils portent seuls. Elle demande qu’un dispositif d’accueil au retour soit mis en place avec un médecin, un psychologue, la DRH, le centre de crise, comme cela existe au Ministère de la Défense. Elle demande également que les aérations soient respectées et propose qu’elles soient l’occasion d’une visite de l’agent à la DRH pour faire le point.
Pour l’Inspecteur, si un dispositif d’accueil au retour doit pouvoir ponctuellement être mis en place, l’important est d’assurer un suivi des agents tout au long de leur affectation, par des visites sur place du médecin et la création à la DRH d’un référent ou d’un bureau dédié aux agents affectés dans les pays en crise.
S’agissant des temps de séjour, la CFDT-MAE demande qu’ils soient strictement limités et qu’un même agent ne puisse pas enchaîner deux affectations dans des pays en crise. Pour l’Inspecteur, cette question est essentielle et il souhaiterait que les agents soient nommés pour des périodes de 6 mois éventuellement renouvelables ; à cet égard, il faut bien constater que ni les règles de gestion ni le cadre juridique ne sont adaptés à des solutions souples et inventives.
Ambassades à très petit format : pas de place pour les mauvais managers
La CFDT fait part de ses inquiétudes sur les risques liés à ce type de poste, surtout si ce ne sont pas des ambassadeurs expérimentés et bons managers qui seront nommés. En effet, des comportements de violence managériale seraient dévastateurs au sein d’équipes très réduites. L’Inspecteur général partage ces inquiétudes.
Un médiateur pour écouter les agents victimes de souffrance au travail
La CFDT reçoit de nombreux agents en souffrance, à un moment où les relations avec la hiérarchie sont tellement dégradées qu’il est difficile d’agir. La DRH a pris conscience des risques psycho-sociaux mais force est de constater que leur prévention est défaillante. La création d’une instance indépendante de la DRH, auprès de laquelle les agents pourraient parler de ces difficultés, serait très utile.
L’Inspecteur général partage cet avis. Ce médiateur serait dédié aux situations de souffrance au travail, que cette souffrance soit liée ou non à la violence managériale, tant pour l’administration centrale que pour les postes.
Missions de renfort : un outil qui a fait ses preuves mais qui doit évoluer
La CFDT constate que ces missions de renfort rendent de grands services, et que les besoins existent dans les postes comme en administration centrale. Pour l’Inspecteur général, il faut faire preuve de souplesse et de pragmatisme sur la durée des missions. Actuellement, elles sont limitées à deux mois, ce qui n’est pas forcément suffisant. Il faudrait que cela soit plus extensible mais là encore le cadre juridique ou les règles de gestion sont un frein. Il souhaiterait que ces missions puissent être prolongées au moins une fois, tout en veillant à ne pas tomber dans l’autre écueil qui consisterait à utiliser les missions de renfort pour faire face à des besoins pérennes.
Des agents insuffisamment informés des risques sanitaires dans les pays pollués
La CFDT note que l’effort d’information réalisé reste encore perfectible et qu’en tout état de cause, il ne met pas l’administration à l’abri de la mise en cause de sa responsabilité s’agissant notamment des maladies de longue latence.
L’Inspecteur général estime que l’information n’est probablement pas toujours bien faite auprès des agents nommés dans des pays exposés à la pollution. L’information devrait être donnée de manière plus formelle et plus concrète. De plus, la DRH devrait décourager les agents avec de jeunes enfants de partir dans ces pays.
La CFDT rappelle que l’enquête qu’elle vient de mener révèle que les agents souffrent d’un manque de prise en compte des contraintes familiales (conjoint, enfants) dans les affectations.
La CFDT a trouvé chez l’Inspecteur général non seulement une oreille attentive, mais également une analyse de la situation et des propositions qu’elle partage. La CFDT saisira l’occasion de sa prochaine rencontre avec la nouvelle Directrice des ressources humaines, au début du mois de septembre, pour faire avancer ces propositions.