La démarche de la CFDT sur le débat des retraites, abordée notamment au cours de la conférence de presse de François Chérèque le 19 janvier, a fait l’objet d’articles de presse qui l’ont parfois déformée. D’une part la position de la CFDT sera déterminée au congrès de Tours. D’autre part, il s’agit pour nous d’un débat national qui doit poser tous les termes et les enjeux, en vue d’une réforme de grande ampleur.
Retraites : tous dans l’action pour la défense de la retraite solidaire !
Lors de l’intersyndicale du 29 avril, les cinq confédérations (CFDT, CGT, FO, CFTC et CGC) ont appelé à une journée nationale d’action le 22 mai avec un seul mot d’ordre “ Pour la défense de la retraite solidaire ! ”. Elles ont exprimé leur désaccord sur les mesures envisagées et leur souhait de voir modifier les orientations du gouvernement. Dans un communiqué commun, elles estiment que « e “Rendez-vous 2008 sur les retraites” doit être l’occasion de consolider le système par répartition, seul à même d’assurer la solidarité indispensable entre générations et de répondre aux exigences de justice sociale». Cette initiative ne gomme évidemment pas les divergences. La CFDT, pour sa part, a donné son analyse : l’allongement de la durée de cotisation doit être différé en tenant compte du taux d’emploi réel des seniors. Des acquis sont importants : maintien du dispositif des carrières longues, transfert à terme des cotisations UNEDIC vers les caisses de retraite et majoration de la surcote. Mais des désaccords profonds demeurent aussi sur le niveau des pensions, l’avenir du Fonds de réserve des retraites, la situation des polypensionnés et des salariés victimes de carrières accidentées. Enfin, la CFDT a insisté sur son attachement à la reconnaissance de la pénibilité, absente de l’orientation gouvernementale.
L’ “amendement retraite à 70 ans” est inacceptable
Hasard du calendrier ? Reçu le 3 novembre par le ministre du Travail, Xavier Bertrand, pour évoquer les suites de l’échec de la négociation sur la pénibilité, Jean-Louis Malys, secrétaire national de la CFDT, en a profité pour lui faire part de la nette opposition de la CFDT aux deux dernières mesures gouvernementales sur les retraites. Concernant l’amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2009), adopté par la majorité, qui repousse à 70 ans l’âge auquel les entreprises peuvent mettre d’office leurs salariés à la retraite, Jean-Louis Malys a précisé que « la CFDT est franchement opposée à cette décision dont la signification politique est clairement que tout le monde demain va être obligé de travailler jusqu’à 70 ans. Ce qui est inacceptable ! ». Pire, selon le secrétaire national, cela apparaît comme « une agression alors que le vrai sujet est de parvenir à maintenir les gens dans l’emploi jusqu’à 60 ans. » De plus, le ministre campant sur son refus de revenir sur le durcissement des conditions d’accès au dispositif “carrières longues” Jean-Louis Malys lui a annoncé que pour accélérer la procédure du recours devant le Conseil d’Etat, la CFDT vient de déposer un référé.
Bonifications pour services hors d’Europe : la vigilance s’impose
La CFDT a demandé, dans un courrier récent adressé au ministre, qu’il fasse preuve d’un “engagement énergique” pour s’opposer à la suppression des bonifications de dépaysement (voir nos infos du 6 mai 2008). Dans sa réponse, Bernard Kouchner convient qu’il faudra “être particulièrement vigilant” pour éviter toute rétroactivité des conditions d’attribution et de calcul de ces bonifications.
La CFDT se mobilise pour sauvegarder les bonifications pour services hors d’Europe
L’administration nous a confirmé que le régime des bonifications de dépaysement était à nouveau à l’ordre du jour dans le cadre de la révision générale des politiques publiques et dans celui de la réforme des retraites. Le syndicat CFDT-MAE a écrit au ministre pour lui demander de s’engager pour défendre les agents qui ont choisi d’être affectés dans des postes difficiles.