Alors que les licenciements se poursuivent, pour parvenir aux objectifs fixés par la RGPP (suppression de 700 emplois en trois ans), les agents de recrutement local demandent une juste indemnisation des risques chômage et vieillesse. Une piste prometteuse a été évoquée par Bernard Kouchner, qui a proposé, dans une réponse adressée il y a quelques mois à la CFDT, d’accorder « une attention spéciale à la question des indemnités de fin de fonction dans les pays dans lesquels les systèmes de retraite sont défaillants, afin que les personnels venant à quitter le service de nos postes puissent recevoir une allocation correspondant à leurs années de service, la norme que vous évoquez d’un mois de salaire par année de service correspondant effectivement à un objectif souhaitable. » Le prochain groupe de travail « recrutés locaux », qui se réunira le 28 septembre prochain, devra acter des avancées décisives dans ce domaine.
Réseau culturel : qui veut tuer son chien l’accuse de la rage !
Depuis plusieurs années les établissements à autonomie financière (EAF) reçoivent des subventions en constante diminution. Pour répondre à ces baisses de recettes, les EAF licencient. Et c’est le cercle vicieux, jusqu’au point de rupture : subvention en baisse, personnel insuffisant pour fonctionner correctement, réduction de la voilure pour les activités culturelles, baisse de recettes… Il ne reste plus ensuite qu’à fermer l’établissement ou le remettre au privé en lui souhaitant « bonne chance » ou plus exactement « bon débarras » !
Deux exemples récents :
Egypte : depuis quelques années le Centre d’Etudes et de Documentation Economique, Juridique et sociale (CEDEJ) du Caire voit fondre sa subvention et ses effectifs. Aujourd’hui, pour faire face aux difficultés structurelles qu’il rencontre, l’administration propose le déplacement surprise du CEDEJ et de ses agents à Alexandrie – sans autre analyse que la récupération d’un bâtiment inutilisé – et met fin sans autre forme de procès aux CDD des chercheurs, parfois avec quatre jours de préavis !
Lire la pétition adressée au chef de poste et au CNRS par le personnel du CEDEJ
Mexico : les mêmes causes produisent les mêmes effets : une subvention en diminution constante depuis des années doublée d’une mauvaise gestion non décelée par l’administration font que le Centre d’Etudes Mexicaines et CentrAméricaines (CEMCA) est en très mauvaise posture. Comme d’habitude, l’administration parle d’abord de licenciements plutôt que d’envisager le problème dans sa globalité et d’aborder l’indispensable re-financement de l’institut.
Lire le courrier adressé par l’intersyndicale CFDT-FO au chef de poste
Madagascar : première réunion de la CCL et … licenciement d’un représentant élu du personnel !
A Tananarive, la première réunion de la commission consultative locale (CCL) s’est tenue le 3 juin. Au cours de la réunion, l’administration a annoncé la « fermeture » de treize postes, entraînant le licenciement de huit agents dont, formidable moment de dialogue social, le représentant de la CFDT élu le 6 avril à la CCL !
A la suite de ce regrettable happening, les douze élus à cette CCL – titulaires et suppléants – ont écrit au chef de poste pour lui demander de suspendre la décision de licenciement de ces huit agents et de mettre en place un véritable dialogue social.
Elaboration du nouveau vademecum des recrutés locaux
Rémunération des recrutés locaux en monnaie locale non convertible : la section CFDT d’Alger interpelle l’Ambassadeur
L’administration a décidé de ne verser les salaires aux recrutés locaux qu’en monnaie locale, condamnant ainsi nos collègues RL de nationalité française à recourir au marché noir pour régler leurs dépenses en France. La section CFDT d’Alger a écrit à l’Ambassadeur pour lui demander de continuer à verser – aux agents qui le souhaitent – les salaires en euros. S’agissant d’une monnaie locale non convertible, la CFDT-MAE appuie sans réserve cette demande.
Pays-Bas : licenciements « à la va vite », rien n’est jamais perdu !
Un tribunal néerlandais vient d’annuler le licenciement d’une adhérente CFDT-MAE, recrutée locale à l’Institut Français des Pays-Bas (voir nos infos du 31 mars et l’édito de la Lettre du Syndicat CFDT-MAE n° 182).
Ce cas doit servir de leçon : il faut arrêter les licenciements irréfléchis et faire place au dialogue social comme cela vient d’être fait à Tunis.
Témoignage
« J’ai le grand plaisir de vous annoncer que contre toute attente, je viens de remporter la première manche du combat que je croyais perdu d’avance contre l’IFPB ! Je peux me féliciter de vivre et travailler dans un pays où il y a une vraie justice, en tous les cas en ce qui concerne les droits des travailleurs. Le plus important est sans doute que cela va pouvoir aider mes collègues en difficultés de par le monde.
En effet le juge néerlandais a statué sur l’irrecevabilité de la demande de licenciement de L’IFPB : mon seul employeur étant l’État français en la représentation de son Ministère des AEE ! Je crains que le MAE ne mette un certain acharnement à obtenir mon licenciement par tous les moyens malgré tout mais ce jugement laissera sans aucun doute des traces, voire une Jurisprudence, qui sera bien utile à tous ceux, nombreux, qui risquent de se retrouver un jour ou l’autre dans la même terrible situation. En vous remerciant encore mille fois de votre soutien. »
Grève des recrutés locaux à Dublin : on garde la « tête haute »…
Le Ministre a dit de « garder la tête haute » et que « nous avons aussi besoin d’un regard critique, dès lors qu’il quitte les idées reçues et tient compte des réalités de ce ministère et de la vie des gens qui, de Bagdad à Pékin, de Tbilissi à New York ou Bruxelles, de Goma à Washington, y travaillent et donnent le meilleur d’eux mêmes au service de notre pays. Ne les décourageons pas ».
Lire le communiqué
des agents de droit local de l’Ambassade de France à Dublin
« La direction des ressources humaines du MAEE a annoncé par TD sa décision de ne pas accéder à la demande de revalorisation de la grille des salaires du personnel local de l’Ambassade de France en Irlande. Le message de la DRH est clair: le sort des agents de l’Etat français en Irlande ne l’intéresse pas.
Comment justifier que l’État donne la priorité à des opérations mercantiles sur la dignité et le bien-être de ses agents ?