Le sujet de l’immobilier à Nantes a longuement été discuté la semaine dernière à l’occasion de la formation spécialisée de site de Nantes et la CFDT-MAE remercie le directeur de la DIL, qui s’y est déplacé pour faire un point de situation aux organisations syndicales présentes.
Ce qu’il ressort de cet exposé et de la note de séance qui nous a été transmise, c’est qu’à Nantes, on navigue à vue dans un brouillard épais. Les services de la DGAN s’adaptent en fonction des besoins, service par service, sans pouvoir anticiper. Pourquoi ?
Parce que les données du schéma pluriannuel immobilier de Nantes sont dépassées et parce que l’abandon du projet de construction d’un nouvel immeuble complexifie l’exercice d’augmenter les effectifs nantais sur une surface limitée de 35 000 m2 de surface utile brute, selon le schéma pluriannuel de stratégie immobilière (SPSI) 2020-2025.
Le projet de passer à une capacité d’accueil totale de 1 400 postes de travail reste d’actualité en dépit des nouvelles contraintes en matière de transition écologique, de rationalisation immobilière et du refus de la direction immobilière de l’État (DIE) d’autoriser la construction d’un nouveau bâtiment sur le site de Nantes.
La DIE, défavorable à la construction d’un nouvel immeuble, demande que les efforts aillent désormais sur la rénovation énergétique des bâtiments et préconise une optimisation de l’occupation des surfaces existantes.
La problématique nantaise repose sur l’inadéquation entre la volonté du ministère d’augmenter les effectifs nantais de 250 nouveaux postes de travail et la réalité immobilière en matière d’espaces disponibles. A cette équation de l’impossible, il faut ajouter les variables qui suivent :
• Qui seront les agents transférés à Nantes – dernier exemple en date, la délocalisation à Nantes de France consulaire – et quelles seront les conditions d’accueil ?
• A quoi ressembleront les espaces de travail des projets d’aménagement de bureaux dans un contexte de densification ?
• Comment vont s’articuler les différents projets de permutation de locaux entre services ?
• La création de task forces « pop-up » et l’installation d’une antenne du Centre de crise ;
• Les trop nombreux bureaux occupés par les prestataires de sociétés extérieures, nous pensons aux développeurs des différentes applications informatiques qui ne sont pas moins de 151 salariés répartis sur les sites de Breil, 1, Breil 3, principalement Breil 4 (80 prestataires) et Casterneau. Pourquoi persister à les maintenir dans nos locaux alors que les espaces de travail manquent ?
• Quid de la maintenance des bâtiments qui ont souffert d’un sous-investissement depuis de nombreuses années ?
• Le projet de déménagement des agents nantais sur un site tiers pendant la durée des travaux d’envergure dans le cadre du décret tertiaire.
De nombreuses questions, peu de réponses et beaucoup trop d’inconnues à ce stade, sources d’une situation anxiogène pour les agents nantais qui viennent tout juste d’encaisser un bouleversement de leurs méthodes de travail et des outils métiers. RECE, GAUDI, etc… étaient censés leur faciliter la tâche et les aider, or ces nouveaux outils ont conduit à la dégradation des conditions de travail de nos collègues et à alourdir plus encore les méthodes de travail dans un contexte de surcharge de travail et de réduction d’effectifs. Les agents nantais doivent désormais s’apprêter à subir la densification des espaces de travail.
La CFDT estime que si le ministère n’a pas les espaces disponibles pour accueillir de nouveaux services à hauteur de 250 ETP transférés à Nantes, il faut qu’il abandonne ce projet.
Pourquoi notre administration s’obstine-t-elle à ne pas revoir sa position et s’entête à vouloir transférer 250 ETP à Nantes ?
Dans un contexte où la densification des agents déjà affectés sur les sites nantais se révèle être une opération complexe, le bon sens impose de ne pas ajouter de la complication à la complication en y transférant de nouveaux services.
La CFDT-MAE, est favorable aux mesures de transition écologique dès lors que celles-ci ne conduisent pas à une dégradation des conditions de travail. A Nantes, nous avons obtenu la garantie de la DGAN et de la sous-directrice du SCEC que cette densification des espaces de travail imposée par la nouvelle doctrine gouvernementale ne se fera pas à marche forcée, que la ligne rouge qui est la nôtre – le flex office et les open space – ne sera pas franchie.
Nous avons également obtenu l’assurance, dans le cadre du réaménagement du service préfigurateur au SCEC, que ces réaménagements seront réversibles si l’expérimentation devait ne pas être concluante et entrainer une dégradation des conditions de travail des agents concernés.
Au dernier CSAC, la CFDT-MAE a mis en garde l’administration sur un phénomène croissant de développement d’une grande lassitude dans les services nantais qui pourrait conduire les agents à une démission silencieuse collective. L’administration en sera la seule responsable.
Pour toutes ces raisons, nous vous demandons de procéder dès à présent à une campagne de promotion et de revalorisation de la rémunération des agents nantais, cela serait une juste compensation, au-delà du critère avéré et reconnu de leurs expertises singulières, aux nombreux efforts concédés et à leur grand sens de d’adaptation à chaque nouvelle transformation.