Communiqué de presse CFDT-MAE Paris, le 17 janvier 2012.
Tandis que M. Sarkozy réunit son «sommet social», précurseur d’amers sacrifices pour les salariés, MM. Juppé et Baroin sont déjà à l’œuvre.
Lors du comité d’action sociale (instance paritaire ad hoc) de vendredi dernier, l’administration du MAEE a annoncé rien moins qu’une punition collective pour les agents qui ont recours aux services sociaux, ceux dont le salaire net moyen se situe autour de 1 800 €, qui peinent à se loger, qui jonglent avec les horaires des transports et qui bouclent difficilement leurs fins de mois puisque leur traitement est gelé et que leurs primes sont sévèrement plafonnées :
– diminution de plus de 13 % des crédits d’action sociale !
– moins 12 % pour les subventions aux associations (sports, culture, mutuelle, retraités…), dont les bénévoles se décarcassent au quotidien, mus par des valeurs d’entraide et de solidarité !
– baisse de moitié des réservations de logements sociaux. On tourne ainsi brutalement le dos à 15 ans d’une politique d’acquisition de droits de logement pour les collègues travaillant à Paris !
-même une vieille ardoise du ministère pour la prise en charge de nos collègues recrutés locaux de Libye, que l’administration avait promis, solennellement, de régler rubis sur l’ongle, est «en attente de crédits budgétaires»…
La raison invoquée pour justifier cette saignée est aussi scandaleuse que la saignée elle-même : l’action sociale est punie pour le non-respect (par la DRH) du quota d’emplois des personnes handicapées et en raison de la taxe “administration non exemplaire” (sic). Et pourquoi l’action sociale devrait-elle payer les pots cassés d’une administration non exemplaire ? Parce que ! Pendant que l’on tape ainsi sur les crédits sociaux de ceux qui doivent supporter la crise, il subsiste pourtant, au quai d’Orsay, quelques îlots de bonheur et de prospérité.
Grâce au retour catégoriel (argent recyclé «grâce» aux suppressions d’emploi) il sera tout de même possible, en 2012, de financer quelques dizaines de pré-retraites pour un encadrement supérieur pléthorique.
Miracle ! Cette manne a permis également de verser un grassouillet «reliquat» pour permettre aux agents des corps d’encadrement de fêter dignement la Saint-Sylvestre… Last but not least, il reste aussi de l’argent, en 2012, pour instituer une (petite) prime au mérite pour certains chefs de service dans les postes à l’étranger, qui n’en demandaient pas tant !….
On espère que le sommet social de M. Sarkozy sera moins caricatural que ne l’est la situation chez M. Juppé.
En attendant, le syndicat CFDT du ministère des affaires étrangères demande à MM. Juppé et Baroin (courrier suit) de rétablir le niveau des crédits d’action sociale pour 2012 au moins au niveau de 2011. La réponse doit venir vite.
La CFDT-MAE qui, depuis cinq ans, assume beaucoup plus que sa part dans la gestion de l’action sociale, débattra lors de son congrès, la semaine prochaine, de son envie ou pas de gérer la crise pour le compte de l’administration.
Jean-Pierre Farjon Secrétaire général du syndicat CFDT-MAE