Au CSAM des 4 et 5 juillet 2023, la CFDT-MAE avait revendiqué l’ouverture d’une négociation sur la semaine de 4 jours et confirmé, devant le DGAM et la DRH, sa revendication portant sur la mise en place d’un congé menstruel facultatif et flexible pour les agentes du ministère que notre organisation avait présentée en amont du comité.
Le principe du congé menstruel
Vous le savez, le principe du congé menstruel est de pouvoir s’absenter du travail lorsque l’on souffre de règles douloureuses ou d’endométriose.
Ce nouveau droit ne peut être ni déduit des droits à congés annuels, ni des journées ARTT, ni des jours de récupération, ni même être posé comme une simple journée de télétravail.
Malgré l’accueil très positif réservé à notre revendication en juillet dernier et l’annonce par le DGAM de son souhait de consulter la DGAFP sur les possibilités de mise en œuvre d’un tel dispositif, un an plus tard, nous faisons le constat qu’à ce jour, aucune avancée n’a été réalisée.
La CFDT-MAE a mis à profit ce temps d’attente qui lui aura permis d’affuter sa revendication.
Mise en place d’un congé de santé gynécologique
Dans le cadre de ce nouveau CSAM, notre organisation demande par conséquent la mise en place d’un congé de santé gynécologique intégrant l’ensemble des états pathologiques telle l’endométriose pouvant avoir des traductions menstruelles mais aussi les symptômes incapacitants et ceux liés à la périménopause (ou préménopause) et à la ménopause auxquels une partie des agentes est confrontée.
Ce projet expérimental fera l’objet d’un bilan annuel
Une nouvelle autorisation spéciale d’absence de droit « ASA de santé gynécologique » ou de « congé de santé gynécologique » – sans jour de carence – pourrait être ainsi mise en place pour une expérimentation d’une durée d’une à deux années.
Durant la phase d’expérimentation, une enquête pourra être diffusée auprès des agentes pour ajuster le dispositif si nécessaire. À l’issue, une évaluation pourra dresser un bilan de l’application pour connaitre le niveau de sollicitation du dispositif, la satisfaction des agentes et les éventuelles difficultés rencontrées.
Une nécessaire évolution des mentalités pour améliorer les conditions de travail des agentes du Ministère
Ce projet vise à améliorer les conditions de travail des femmes et la prise en compte de leur santé. Il contribue ainsi à lever des tabous et participe à la nécessaire évolution des mentalités et, plus largement, alimente une réflexion sociétale.
La CFDT-MAE sera donc particulièrement vigilante sur les points suivants :
– Ne pas stigmatiser les femmes qui entreront dans ce dispositif en insistant sur le caractère nécessairement volontaire de cette démarche – la santé gynécologique relève aussi de l’intimité de chaque agente et personne transgenre concernée ;
– Insister sur la nécessité d’accompagner le déploiement de ce dispositif par une formation et une communication en direction des encadrants et des agent(e)s ;
– Insister sur la nécessité de former les collègues qui gèrent l’application des absences et des congés sur la mise en place de ce nouveau dispositif.
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Pour toutes ces raisons, la CFDT-MAE demande une nouvelle fois à l’administration l’ouverture d’une négociation, avec l’ensemble des organisations syndicales représentatives, pour aboutir enfin à un accord majoritaire sur ce congé de santé gynécologique.