RI ARTT
Règlements intérieurs ARTT en administration centrale : La course de lenteur continue !
Lors de la réunion de préparation du dernier comité technique d’administration centrale l’administration avait prévenu qu’un nombre très limité de règlements intérieurs (RI) des services seraient soumis au CTAC pour avis formel. Plusieurs projets de RI ont été retournés par la DRH aux services car ils n’avaient pas été rédigés en concertation avec les agents. La DRH a relancé les directions, appuyée par le secrétaire général.
De fait le CTAC, réuni le 24 mars à Nantes et présidé par la directrice générale de l’administration, n’examine que quatre projets de règlement intérieur : directions d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (ANMO), des archives (ARD) et d’Asie et Océanie (AS) ainsi que le Protocole (PRO).
La CFDT proteste contre cette lenteur : moins de dix RI ont été révisés entre 2013 et 2016. Si la Charte du temps et la conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle sont vraiment des priorités du ministère, il devient urgent que les services consultent leurs agents. A ce propos, nous demandons que les réunions avec les agents soient mentionnées dans les projets de RI.
La DRH est, elle aussi, à la traîne
Les syndicats s’étonnent que la DRH n’ait toujours pas donné le bon exemple. L’administration répond que le processus est en cours, que « c’est long de consulter chaque agent » et « trop compliqué d’organiser une assemblée générale » (AG). La CFDT objecte que précisément, réunir les agents lors d’une ou deux AG bien préparées, permettrait d’avancer rapidement et correspondrait pleinement à la démarche Qualité de vie au travail (QVT).
Finalement les RI d’ANMO et Asie et Océanie, qui ont fait l’objet d’une consultation des personnels, sont approuvés par le comité. En revanche les projets du Protocole (pas de mention du badgeage) et des Archives (le service nantais n’a pas été consulté !) sont retirés de l’ordre du jour.
Sagha commence à livrer ses secrets
La question du temps de travail à l’administration centrale est évoquée à nouveau lors du groupe de travail (GT) Charte du temps, le 1er avril. Il s’agit principalement
d’analyser les données obtenues par l’administration grâce à une batterie d’indicateurs dont la liste avait été définie lors du GT précédent et dont la plupart sont basés sur des relevés obtenus grâce au logiciel Sagha, système automatisé des horaires et des absences.
Trop d’agents parisiens ne badgent pas
Le premier indicateur porte sur le nombre d’agents au régime horaire ou au forfait jour. On observe que si à Nantes le badgeage est généralisé (868 agents sur 887), près de 45 % des collègues parisiens ne badgent pas. S’il est normal qu’un certain nombre (209) agents de catégorie A – notamment les agents d’encadrement – aient opté pour le « forfait jour », on ne comprend pas
que 80 agents de catégorie B et 360 agents de catégorie C ne bénéficient pas des horaires variables.
La CFDT estime qu’il faut maintenant obtenir des éléments qualitatifs et en premier lieu les raisons de ce non-badgeage. Nous demandons également à l’administration de rappeler que le badgeage est de droit commun et que la forfaitisation doit rester l’exception. Le sous-directeur RH1 promet qu’une information sera faite sur Diplonet.
Trop de badgeages hors bornes horaires et trop d’écrêtages
Il apparaît que beaucoup d’agents, à Nantes et à Paris badgent parfois avant 8 h le matin (45 % des agents C à Nantes et un quart des agents B et C à Paris). Cet élément devra être pris en compte lors de l’élaboration des RI d’administration centrale. Sans surprise, il arrive à 19 % des agents de catégorie A à Paris de badger après 20h !
Enfin, les taux d’écrêtage mesurent les durées de travail quotidiennes supérieures à 10 heures et les durées hebdomadaires supérieures à 44 heures Ce temps de travail écrêté, qui n’est évidemment ni indemnisé ni récupéré, concerne 30 % des agents de catégorie A à Paris…
Vol au-dessus d’un nid de RI : étude sur les Règlements Intérieurs des postes
Afin de renforcer sa connaissance du terrain et de fournir des munitions à ses élus en CCP / CCL, la CFDT-MAE vient de procéder à une étude approfondie des règlements intérieurs ARTT des postes (RI).
Données de base
Nous avons actuellement 277 postes (Ambassades, RPs, CGs, PGS, chancelleries détachées…) opérationnels (Damas & Alep inclus) dans le monde ; 260 règlements intérieurs (R.I.) sont disponibles sur Diplonet, soit 94 %.
Parmi les 17 manquants de petites RPs (Genève désarmement, Bruxelles UEO), de petits postes (Erbil, Monrovia, Podgorica), des postes récents (Chenyang, Almaty CG, Kyoto, Ekaterinbourg) et, plus suprenamment, 3 « gros » postes : Abidjan AMB et CG et Libreville CG.
Sur ces 260 R.I. disponibles, 84 (soit 32%) datent d’une « première vague » 2001-2004 ; 72 (soit 28%) ont été réalisés entre 2005 et 2009 et 103 (soit 40%) sont de facture récente post 2010. Un seul R.I. (Pointe-Noire) est non daté.
Les modèles sont donc variés : les plus anciens ne sont « que » la reprise du TD de cadrage, d’autres suivent (quitte à le répéter en copier-coller) le modèle Word du Département, les plus récents, enfin, sont souvent les plus précis et les plus élaborés. Une vingtaine d’entr’eux (dont Bagdad, Jérusalem ou Lagos) semble nécessiter sérieux toilettage ; Ljubljana, Kingston (Kingston est le seul poste à inclure dans son R.I. un « temps syndical ») ou Andorre sont eux, par exemple, des modèles de clarté.
Régimes horaires
– 55% des postes(soit 142) ont opté pour un régime horaire 38h30 et 11 jours de récupération ARTT
– 20% (soit 51) pour 38h00 et 8 jours de récupération ARTT.
– 13% pour 37h30 et 5,5 de récupération ARTT.
– 6 % pour 37h00 et 3 heures de récupération ARTT et autant pour 36h30 et aucune récupération ARTT (une quinzaine de postes dans chaque cas).
Deux postes, Montréal OACI et Moncton ont des régimes différents pour agents A-B et agents C ; un seul propose aux agents de choisir entre 38h00/8 RTT et 36h30/0 RTT : Lima
Dans les postes ou l’horaire hebdomadaire prévu dans le RI est inférieur à 38h30 alors que l’horaire hebdomadaire effectif est égal ou supérieur à 38h30, la CFDT encourage donc les collègues à saisir leurs élus en commission consultative paritaire afin qu’ils renégocient le règlement intérieur afin de faire reconnaître la réalité des horaires effectués et de bénéficier des récupérations y afférentes.
Dans les pays où nous avons plusieurs implantations, l’harmonisation des temps de travail n’est pas toujours de mise. Si elle existe au Liban ou en Israël, ce n’est pas le cas au Mexique (entre Mexico AMB et CG), en Russie (3 horaires différents pour Moscou AMB, Moscou CG et Saint Petersburg CG) ou aux Pays-Bas.
Une petite dizaine de postes dérogent à la pause méridienne de 45 minutes pour effectuer la journée continue (Golfe essentiellement et Ste Lucie) et une poignée ont un horaire spécial d’été (Tunis par exemple).
Astreintes / permanences
L’ensemble des postes (sauf Montréal OACI et Rome FAO) mentionnent un régime d’astreinte. Une vingtaine de postes effectuent la confusion en nommant « permanences » de « simples » astreintes (Mexique par exemple). 114 postes (soit 44% des postes ayant un R.I.) mentionnent un réel régime de permanence. Ces régimes ne sont pas toujours clairs : une trentaine de textes ne permettent pas de le définir, dont certains postes « exposés » comme Jérusalem, Beyrouth, Port d’Espagne, Johannesburg ou des postes marocains (Agadir, Casablanca, Fès).
Parmi les postes « explicites », la permanence est généralement une permanence par roulement au bureau le samedi matin (ou le jeudi matin ou après-midi dans les pays musulmans).
Il peut-être intéressant de relever que l’organisation d’un système de permanence « physique » au bureau n’est pas liée à la « difficulté » du poste : Nairobi, Nouakchott, Islamabad, Sana’a ou Bangkok n’en ont pas, alors que des postes italiens et Stockholm si.
Deux cas singuliers où, outre une permanence le samedi matin, une présence au bureau est exigée, par roulement, des titulaires les soirs de semaines : une heure après la fermeture à Rome St Siège et deux heures après la fermeture à Madrid. Seul Singapour, enfin, reconnait le poids des astreintes consulaires et offre des récupérations spécifiques aux 3 seuls titulaires concernés.
La CFDT rappelle à nouveau que les astreintes doivent toujours être préférées aux permanences, qui s’apparentent à du travail effectif. Lors de chaque comité technique ministériel, des projets de règlements intérieurs sont retoqués – avec l’assentiment de l’administration – pour cause de permanences injustifiées.