27 agents titularisés ne réduisent pas la précarité au MAEDI !
La CFDT est la seule organisation syndicale à être intervenue lors du CTM du 14 mai pour déplorer les résultats plus que décevants des recrutements réservés organisés au Département, au regard de l’objectif de la loi que nous avons rappelé : réduire la précarité.
En effet, sur les 45 postes ouverts au titre de 2013 et 2014, tous niveaux de recrutement confondus, seuls 27 agents sont finalement reçus, ce qui représente 5,05% des 535 contractuels remplissant les conditions d’éligibilité. Après ces recrutements, la précarité reste donc globalement la même au MAEDI, au contraire de l’esprit de la loi Sauvadet qui s’inspire du protocole d’accord signé par 6 centrales syndicales, dont la CFDT. Les contractuels en CDI ne représentent que 302 ETP. Les personnels précaires en CDD (en administration centrale et à l’étranger) et les experts techniques internationaux (ETI) restent extrêmement nombreux. Après déduction des titulaires détachés sur contrat, ils représentent 970 ETP !
La CFDT a relayé l’incompréhension et l’amertume des agents concernés et donné son analyse de la situation.
Peu d’agents se sont présentés aux épreuves
La faiblesse du nombre de postes offerts pour un si grand nombre de contractuels précaires, ainsi que l’architecture bloquante des catégories d’emploi du MAE avec des plafonds séparés pour les titulaires/CDI d’un côté, les CDD de l’autre, limitent à eux seuls la lutte contre la précarité.
Il est donc à la fois incompréhensible et inacceptable qu’à l’intérieur de ces limites, tout n’ait pas été fait pour que les postes ouverts soient tous pourvus : avec 27 reçus sur 45 postes ouverts, c’est 40% de postes non pourvus ! Seul le recrutement des ASIC (attachés des systèmes d’information et de communication) a bien fonctionné.
La loi Sauvadet prévoit d’organiser des recrutements « réservés » centrés sur la vérification des acquis professionnels puisqu’il s’agit d’agents qui travaillent déjà, et donnent a priori satisfaction puisque leur contrat a été renouvelé.
Sur les très petits contingents de collègues concernés par les recrutements de niveau B et C, pour lesquels on constate que peu d’entre eux se sont présentés, les situations individuelles expliquent sans doute l’intérêt limité qu’ils ont vu au changement de statut.
Mais s’agissant du concours réservé de secrétaire des affaires étrangères (SAE), auquel pouvaient prétendre 452 agents, dont 84 seulement se sont inscrits, 68 se sont inscrits à la préparation des épreuves, et 66 se sont présentés, il y a de quoi s’interroger (même en imaginant qu’un grand nombre des CDI employés depuis longtemps n’aient pas souhaité se présenter).
La CFDT demande l’application loyale de la loi et la poursuite des recrutements réservés
Comme elle l’avait fait au CTM de novembre 2013, la CFDT a une nouvelle fois fait part de son incompréhension, s’agissant de la non-prise en compte des profils des agents concernés (employés majoritairement dans le réseau culturel et de coopération) dans le choix des épreuves du concours et a interpellé l’administration :
– Pourquoi le MAEDI, qui a un besoin permanent d’agents de qualité dans le réseau culturel et de coopération, n’a-t-il pas profité de la loi Sauvadet pour le recrutement de titulaires ayant fait leurs preuves dans ce domaine ? Il était possible d’adapter les épreuves à ces profils qui sont nécessaires au MAEDI et l’enrichissent.
– Pourquoi avoir donné un tel poids aux langues étrangères, et singulièrement à l’anglais, s’agissant d’agents recrutés puis renouvelés en CDD ou CDI, sur la base d’un CV convenant à leurs fonctions ? La CFDT avait mis en garde contre ce poids de l’anglais, inutile d’autant plus qu’il est toujours possible à un agent de se former dans une langue, alors que la transmission de compétences et d’expérience est moins facile et plus longue.
La CFDT estime que la politique qu’a suivie l’administration, en s’inspirant, pour ce concours réservé, non de l’esprit de la loi Sauvadet mais de l’esprit qui prévaut pour l’organisation des concours classiques de SAE, a conduit à l’échec, en décourageant les agents à s’inscrire ou à suivre les préparations, puis en éliminant des candidats qui ont pourtant eu de bons, voire de très bons résultats dans les épreuves importantes.
La CFDT met en garde l’administration sur la tentation qui pourrait être la sienne de ne pas ouvrir d’autres sessions de recrutements réservés, au vu de ces médiocres résultats. Considérant que ces résultats s’expliquent par le mauvais profilage des épreuves par rapport aux profils des agents concernés, elle réclame l’application loyale de la loi et la poursuite des recrutements, comme le permet la loi Sauvadet jusqu’en 2016, en les adaptant davantage aux candidats potentiels.
Le président du CTM nous a indiqué qu’il apporterait une réponse à nos questions après qu’un bilan précis des recrutements aura été effectué par l’administration.