La directrice des ressources humaines a présidé, le 16 novembre dernier, une réunion de concertation sur Diplomatica, la nouvelle plateforme de formation en ligne du MAE.
Le diaporama de présentation indique que « Diplomatica s’inscrit dans une dynamique globale de transformation numérique accélérée par la pandémie ». Après la phase de test au printemps dernier, la version pilote est expérimentée de juin à décembre 2021. 3 800 utilisateurs sont déjà inscrits et plusieurs dizaines d’agents se connectent chaque jour. Un bureau de la formation en ligne, composé de sept collègues, dont une ingénieure de pédagogie en ligne recrutée récemment, a été créé en septembre dernier pour assurer le développement de la plateforme, définir la ligne éditoriale, assurer le suivi des contenus mis en ligne et échanger avec les directions métiers pour contribuer à la création de contenus spécifiques.
- Un robot ménager qui fait tout sauf le repassage (sic)
Il est indiqué que l’outil précédent, MAEL, était avant tout un outil de gestion RH qui avait été adapté pour proposer des formations linguistiques mais avait atteint ses limites. Diplomatica est pour sa part un logiciel open source MOODLE, c’est-à-dire un « Learning Management System » (LMS) ou plateforme de formation en ligne. La DRH précise que cet outil, destiné à prodiguer de l’enseignement à distance, ne remplacera pas les formations en présentiel mais qu’il sera utile pour nos collègues en poste qui n’ont pas accès à la même palette de formations qu’à l’administration centrale. « Diplomatica est un robot ménager qui fait tout sauf le repassage. C’est un potentiel extraordinaire qui, bien utilisé et bien alimenté peut nous aider à communiquer sur ce que nous sommes ». La phase pilote permet, nous assure-t-on toujours, de voir les bugs et les potentiels et de corriger le tir au besoin. Le choix a été fait de ne pas utiliser Mentor, la plateforme de formation interministérielle, mais de développer un produit qui est le nôtre avec des contenus adaptés aux métiers du ministère.
- L’alpha et l’oméga de la formation au MAE ?
Pendant cette longue auto-célébration de l’administration sur l’outil, nous avons relevé sa volonté de faire de Diplomatica l’alpha et l’oméga de l’outillage de toutes les formations mais aussi un volet de communication. Face à cela, nous nous sommes inquiétés de la disparition du présentiel. Les dénégations de l’administration ne nous ont pas totalement convaincus.
- La formation doit rester du temps de travail effectif
La CFDT, suivie par plusieurs autres organisations syndicales, a demandé des précisions sur l’articulation entre ces formations à distance et les questions de temps de travail. Nous avons rappelé la nécessaire inscription de la formation sur le temps de travail, la tentation des hiérarchies pouvant être forte d’ « inciter » les agents, du fait même du numérique, à reporter le temps de leur formation sur leurs plages horaires personnelles (soirées, week-end, congés) alors que la formation professionnelle constitue du temps de travail effectif. Les formations dispensées via Diplomatica doivent faire l’objet, comme pour les formations en présentiel, d’un visa du supérieur hiérarchique et donner lieu à la possibilité de badger à distance.
La DRH a répondu que la DGAFP réfléchissait à une charte pour encadrer l’enseignement en ligne. La plateforme est accessible H 24 mais elle est destinée à être utilisée dans les plages horaires habituelles et l’administration met en place la fonctionnalité visa de l’autorité hiérarchique. Il existe une charte du stagiaire en formation qui sera adaptée.
Avec d’autres OS, nous avons signalé les dysfonctionnements, les difficultés d’accès et les problèmes d’ergonomie encore trop nombreux. L’administration a reconnu que tout n’était pas bouclé.
Il a également été demandé que la question du handicap (agents malentendants ou malvoyants) soit prise en compte. La DRH répond que c’est une priorité, que le développeur dispose des outils pour le faire et qu’elle y veillera personnellement.