Sont présents le directeur de la communication et du porte-parolat, le sous-directeur de DCP/COMDOC, les chefs de bureau RH1D et RH1C. La CFDT est représentée par Denise Dariosecq et Nadine Monchau. Deux collègues du pôle Infodoc participent à la réunion en tant qu’expertes pour la CGT.
Lors du comité technique ministériel (CTM) de décembre 2012, la question du pôle Infodoc avait été abordée à la demande de la CGT et de la CFDT, qui avaient été alertées sur une réorganisation entreprise dans de mauvaises conditions et sur le malaise qui régnait dans ce service. Le directeur DCP avait accepté le principe d’une réunion de dialogue social pour mieux cerner le problème.
Le directeur DCP explique la politique qu’il souhaite mettre en œuvre au sein de son service et plus particulièrement au Pôle Infodoc. Il insiste sur le fait qu’il a l’accord du ministre pour la réorganisation de cette direction.
1. Rationaliser la gestion
L’administration veut mettre à plat les abonnements, qui représentent près de 40% du budget de la DCP afin de faire des économies. Elle souhaite analyser chaque abonnement pour vérifier son utilité. L’abonnement à Oxford Analytica coûte 80 000 € par an, l’abonnement au Monde coûte 300 000 € par an (240 abonnements papier). Pour Libération, il y a un écart de 1 à 3 entre l’abonnement papier et l’abonnement électronique. Le directeur met en cause la gestion de ces abonnements en parlant de laxisme et d’abonnements sans contrat.
Suspension de certains produits documentaires : la direction estime qu’il y a trop de produits offerts. Il faut donc les rationaliser et en limiter le nombre car il y a des doublons ou des chevauchements, notamment avec le pôle communication.
La CFDT relaye le fait qu’elle a été alertée par des collègues sur la disparition de certains produits documentaires et sur la gêne que cela occasionne dans leur travail quotidien.
2. Tirer partie au maximum de l’évolution du métier
L’idée de constituer sa propre base de données serait « inconcevable, pas pertinente et pas efficace ». Le pôle compte 10 ETP, ce que la DCP considère comme trop nombreux alors que d’autres besoins existent. Des redéploiements doivent avoir lieu. Le directeur souhaite que le pôle Infodoc travaille à la demande des services et non plus sur une logique d’offre, contrairement aux agents, qui prônent l’exhaustivité (offre).
3. Nouveaux besoins sur le numérique
Internet et les réseaux sociaux : il convient de travailler sur l’événementiel, ce qui nécessite un redéploiement sur les autres pôles : web / événementiel / audiovisuel.
La direction propose des formations ainsi que l’acquisition des outils nécessaires afin de permettre un meilleur fonctionnement de la veille sur les réseaux sociaux. Depuis octobre, cinq réunions avec les collègues d’Infodoc ont eu lieu afin d’étudier la manière de mettre en œuvre ce redéploiement. Chaque agent a été reçu individuellement par la direction, six agents ont fait connaître leur souhait de rester dans la direction mais sur un autre poste, deux agents ont souhaité partir.
La direction affirme que son objectif n’est pas de supprimer des postes mais de redéployer, seule possibilité selon elle pour conserver le même nombre d’ETP. Pour conclure son intervention, le directeur ajoute que les agents travaillant dans ce pôle Infodoc sont partagés. Certains souscrivent à ce nouveau projet et d’autres en contestent la philosophie. Il se déclare prêt à accompagner chacun d’eux pour qu’ils puissent retrouver un travail qui leur convienne.
Puis la parole est donnée aux deux collègues du pôle Infodoc. Celles-ci réagissent aux accusations portées à l’encontre de leur collègue qui est empêchée de participer à cette réunion et ne peut se défendre au sujet des accusations de laxisme lancées à propos des abonnements aux revues et des marchés passés. Elles soulignent la compétence de cette collègue, responsable du pôle Infodoc. Elles précisent que le réabonnement n’est pas automatique, qu’il y a chaque année une campagne préalable auprès des postes et des services et qu’elle négocie tous les ans avec les fournisseurs pour obtenir de meilleurs prix d’abonnement, ce qui s’est traduit par des économies de 10 à 12 % par an. Elles ajoutent qu’il y a à côté de cela des demandes du Cabinet pour des abonnements sur d’autres supports, de type Ipad, très onéreux.
Elles critiquent la direction sur le manque d’une réelle politique d’acquisition ainsi que sur l’absence d’une politique documentaire au sein de leur pôle. Elles font remarquer qu’on leur fait des compliments sur leur « professionnalisme » d’un côté, mais que de l’autre, la direction refuse de les écouter lorsqu’elles donnent leurs avis et conseils.
Se pose donc, au sein du MAE, la question de l’intérêt de la veille documentaire.
Par ailleurs, les agents du pôle Infodoc revendiquent le droit de pouvoir communiquer sur l’arrêt des produits documentaires. Elles constatent à ce propos que le silence qui leur est imposé à ce sujet explique en partie le manque de réactions souligné par le directeur. Ces collègues constatent également qu’elles n’ont obtenu aucun soutien de la hiérarchie quand elles ont souhaité rencontrer les utilisateurs de leurs produits et qu’on n’a pas donné suite à leur proposition d’évaluer ces produits. Enfin, elles soulignent que l’activité de veille est par nature permanente et ne peut s’effectuer « à la demande ».
RH1C confirme que la réorganisation de la direction se fera à ETP constants. Ce qui est en jeu, c’est l’évolution de la structure par rapport aux nouvelles missions. Tout cela doit se faire dans le dialogue.
Le calendrier pour la mise en œuvre de cette réforme : février/mars. Le déménagement au Quai d’Orsay n’est pas finalisé car la place manque mais le principe du regroupement sur ce site est acquis
Conclusion : La réunion fait ressortir un grave différent entre les agents et la direction. Il faudrait un médiateur pour faire converger les positions et aboutir à une solution. On soulignera la prestation courageuse et professionnelle des collègues d’Infodoc qui ont répondu point par point aux arguments du directeur sans jamais se départir d’une attitude irréprochable dans le ton. La CGT et la CFDT prendront des initiatives dans les prochains jours pour soutenir les collègues d’Infodoc.
tract intersyndical distribué le 26 février