Dans un paysage déjà saturé en terme d’institutions et d’ambassadeurs thématiques chargés de promouvoir les relations entre le nord et le sud de la Méditerranée, alors que le ministère des affaires étrangères est engagé dans une cure d’austérité et voit remis en cause son mandat universel et ses fonctions on se demande à quoi va bien pouvoir servir la mission récemment confiée à M. Vauzelle.
La logique est difficile à comprendre car le dispositif est déjà tentaculaire: au titre du Gouvernement, nous avons un ambassadeur chargé de la préfiguration de l’Office méditerranéen de la jeunesse, placé auprès de la direction générale de la mondialisation, une ambassadrice chargée de la coopération méditerranéenne auprès du secrétaire général du Quai d’Orsay, un ambassadeur chargé du processus euro-méditerranéen et une mission interministérielle de l’Union pour la Méditerranée, auprès du Premier Ministre; s’y ajoute une institution internationale – le Centre de Marseille pour l’Intégration en Méditerranée – pour laquelle le Gouvernement français a consenti des efforts financiers importants; les collectivités territoriales ne sont pas en reste: en région PACA, présidée par M. Vauzelle, plusieurs think tanks se sont emparés de ce sujet, la Région, le Département et la ville de Marseille sont également très actifs.
Une rationalisation du dispositif étatique existant aurait été la bienvenue, elle aurait permis si ce n’est de faire des économies, au moins d’apporter un peu plus de lisibilité à notre politique méditerranéenne qui pour un œil extérieur est aujourd’hui totalement incompréhensible tant nous avons empilé les missions interministérielles et les ambassadeurs chargés de tel ou tel sujets, sans oublier l’articulation avec la politique européenne et le processus de Barcelone.
Dans le contexte d’austérité auquel nous sommes tous tenus, la CFDT-MAE rappelle que pas moins de 600 emplois devraient être supprimés et que les crédits d’intervention et de fonctionnement du Département sont en diminution de 15 % sur le trienum. Elle revendique que les efforts soient mieux partagés afin que notre politique extérieure continue à être audible et surtout à bénéficier des moyens relatifs à son action.
En savoir plus :
http://www.maroc.campusfrance.org
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000019765985 (pour la mission interministérielle…)
http://cmimarseille.org/FR/index.php