Le syndicat CFDT du ministère des affaires étrangères souhaite faire deux mises au point par rapport à son prétendu positionnement politicien, dans l’ouvrage « La face cachée du Quai d’Orsay » de Vincent Jauvert (Ed Robert Laffont, 306 pages, 20 euros).
La CFDT-MAE n’a pas fait « campagne contre Nicolas Sarkozy »
Dans le chapitre « Sarkozy, Hollande et eux », on peut lire : « Après les Marly, c’est au tour de la CFDT d’entrer en campagne contre Nicolas Sarkozy – une manière de soutenir le futur candidat de gauche à l’élection présidentielle de 2012 » (p. 79) et « Les diplomates de gauche n’entrent pas en campagne aussi bruyamment que la CFDT » (p. 80).
Les nominations de MM. Yves Marek, Damien Loras et Bertrand Lortholary contrevenaient au décret au décret 69-222, modifié en 2009, date d’une réforme à laquelle la CFDT avait pris une part active dans le cadre du dialogue social. Depuis cette réforme, ce décret prévoit qu’ « Il peut également être fait appel pour occuper ces emplois [d’ambassadeur] à des conseillers des affaires étrangères qui justifient d’au moins dix années dans un corps de catégorie A, dont au moins trois à l’étranger, et ayant démontré, notamment par l’exercice de responsabilités d’encadrement, leur aptitude à occuper ces emplois ».
L’accélération des contentieux en 2012, loin d’être une « entrée en campagne » de la CFDT contre Nicolas Sarkozy, étaient liées directement aux « sorties de cabinet » qui ont précédé, effectivement, les échéances électorales de 2012. La leçon a semble-t-il été retenue puisqu’aucune nomination litigieuse n’est passée, depuis, devant nos écrans radar…
La CFDT n’est plus la courroie de transmission du PS depuis 30 ans
Page 132, évoquant le courrier par lequel la CFDT demandait à Laurent Fabius de céder l’immeuble de la rue Huysmans, l’auteur, sans étayer son propos, écrit au détour d’une phrase : « le syndicat [CFDT-MAE], proche du Parti socialiste ».
On se contentera de rappeler, à ce sujet, que le principe d’indépendance de la CFDT par rapport aux partis politiques est une constante depuis les années 1980, qu’il figure toujours dans nos statuts et que la CFDT n’a pas appelé à voter pour François Hollande, au contraire d’autres syndicats.