4 janvier 2010 – En Egypte la casse de la coopération culturelle française est en marche : 7 agents licenciés sur les 16 affectés au CEDEJ
Malgré la mobilisation du monde culturel, c’est aujourd’hui la “chronique d ‘une mort annoncée “, celle d’un fleuron de la coopération culturelle franco-égyptienne. L’ambassade de France au Caire licencie 7 des 16 employés locaux du Centre d’Etudes et de Documentation Economiques et Juridiques (CEDEJ) et annonce une prochaine fournée de licenciements pour 2010 . Le poste affirme sa volonté de sauver le centre… mais comment imaginer que cette institution culturelle reconnue dans le monde entier pourrait survivre à ces suppressions drastiques de postes couplées à la baisse constante des crédits depuis plusieurs années ?
Un collègue égyptien témoigne :”C’est toujours douloureux de vivre ce genre de situation : faire face à une administration qui calcule tout selon la loi, sans prendre en considération la dimension humaine dans cette affaire, le lien affectif qui attache ces recrutés locaux francophones à leur travail dans les structures françaises. Ils ont du mal à raisonner, à calculer et à trouver la meilleure solution. Ils se sentent lâchés par la France qu’ils ont longtemps idéalisée. J’ai vu hier leur déception et leurs larmes qui coulaient sur les années écoulées au service de la France, sur leur travail dévalorisé et sur leur confiance trahie. J’AI VU MES COLLEGUES PLEURER ! Ce n’est pas seulement un licenciement mais c’est une séparation douloureuse d’une culture que le monde du travail leur a permis d’adopter. Bientôt notre tour arrivera. C’est d’ailleurs la fin.”
Voir le site du CEDEJ (http://vbat.vbat.free.fr/)
Lire la lettre de soutien adressée à l’ambassadeur de France en Egypte par les chercheurs.
1er décembre 2009 – des méthodes de gestion humaines d’un autre âge
La section CFDT-MAE s’élève contre des méthodes de gestion des ressources humaines d’un autre âge et les mesures humiliantes d’intimidation envers une représentante du personnel.
Lire le courrier de la section.
26 juin 2009 – Groupe de travail recrutés locaux
Le groupe de travail ‘recrutés locaux’, qui avait sombré dans une profonde léthargie depuis cinq ans, reprend enfin du service. Mais les bonnes intentions affichées par le ministère (respect du droit local et importance du dialogue social) sont contredites par ses actes. Impression mitigée après cette première réunion d’un groupe de travail que la CFDT réclamait depuis longtemps.
Pendant que les syndicats sont invités à s’exprimer sur les contours du futur ‘Guide de gestion du recrutement local’, le ministre et son administration sont déjà passés aux travaux pratiques en Egypte et ce n’est pas beau à voir. De l’aveu d’un responsable de la DRH, le code du travail égyptien ne permet pas de licencier les agents du centre culturel, sauf faillite de l’Etat français ou fermeture de l’établissement.
Plutôt que de proposer un plan social et des départs volontaires négociés et transparents dans le cadre du dialogue social, le ministère a préféré s’asseoir purement et simplement sur le code du travail égyptien ! Comme souvent, ceux qui ont pris le risque, aujourd’hui, d’être condamnés par le juge local, ne seront plus comptables de cette décision dans deux ans…
Lire la réponse du directeur de cabinet à notre recours hiérarchique du 20 mars 2008
Lire le compte-rendu du groupe de travail, réuni le 19 mars 2008
16 juin 2008 : licenciements illégaux, vers une sortie de crise ?
Le président de l’ADFE a adressé le 2 juin dernier un courrier au ministre pour l’alerter sur les dégâts provoqués par les licenciements prononcés au Centre français de culture et de coopération du Caire (voir nos infos du 10 juin). La réponse de Bernard Kouchner mettra du baume au cœur des agents et des militants qui se battent depuis des mois pour faire reconnaître que les licenciements ont été décidés et mis en oeuvre dans des conditions inacceptables. Il est temps en effet de trouver des solutions de conciliation à travers un dialogue social serein.
Lire la réponse du ministre au courrier de l’ADFE
10 juin 2008 – Licenciements illégaux : l’ADFE écrit au ministre
L’ADFE-Français du Monde demande au ministre de rechercher une issue amiable.
Le président de l’association Français du Monde-ADFE (www.francais-du-monde.net) revient d’une mission en Egypte où il a constaté les dégâts provoqués par les licenciements prononcés au Centre français de culture et de coopération. Dans un courrier adressé à Bernard Kouchner, il lui suggère de rechercher un compromis pour éviter une longue procédure judiciaire et restaurer l’image de la France, qui a été ternie durablement dans l’opinion égyptienne.
5 juin 2008 – licenciements illégaux de recrutés locaux : le ministre s’en lave les mains !
Des licenciements non motivés juridiquement et prononcés au terme d’une procédure irrégulière ? Des délais de préavis non respectés ? Des agents privés brutalement de protection sociale alors que leur préavis court encore ? (notre courrier du 13 mai) Pour le directeur de cabinet du ministre, tout cela importe peu puisque “ces mesures de licenciements ont été contestées devant la justice égyptienne par les agents concernés” et qu’il convient de “laisser la justice égyptienne suivre son cours…” (la réponse du directeur de cabinet).
Ainsi, cette “patate chaude”, mise en jeu en début d’année par le conseiller culturel au Caire, après avoir circulé entre la DGCID, la DGA et le cabinet du ministre, est envoyée en touche sous un prétexte qui ne trompe personne : une fois de plus notre administration préfère s’en remettre au juge plutôt que de régler un conflit par le dialogue social ; elle préfère ainsi prendre le risque d’être condamnée plutôt que de réparer une injustice.
mai 2008 – licenciements illégaux dans le réseau culturel
La CFDT dénonce à nouveau, dans un courrier à Bernard Kouchner, l’accumulation d’illégalités scandaleuses dans laquelle le MAEE s’est laissé entraîner par le directeur du CFCC du Caire, pour des raisons qu’on ne s’explique toujours pas.
Lire le courrier du syndicat CFDT-MAE au ministre
27 mars 2008 – Les licenciements en Egypte probablement illégaux
Les licenciements dans le réseau culturel français en Egypte, qui ont été décidés dans des conditions scandaleuses, sont probablement illégaux. La CFDT et les sénateurs des Français de l’étranger interpellent Bernard Kouchner.
Le directeur du centre français de culture et de coopération (CFCC) en Egypte tente depuis quelques semaines de supprimer une quinzaine de postes de recrutés locaux égyptiens. Il a déjà réussi l’exploit de forcer la main à son ambassadeur, à la DGCID et à la DGA et à entraîner les services français en Egypte dans un conflit social d’une ampleur jamais vue au MAEE. Les militants CFDT, qui ont rencontré à plusieurs reprises ces derniers jours des représentants du cabinet du ministre, de la DGCID et de la DGA, dénoncent une parodie de dialogue social au Caire, des pressions inadmissibles sur les agents, des entraves au droit syndical ainsi que la violation du code du travail égyptien.
La CFDT a écrit à Bernard Kouchner pour demander un moratoire sur les licenciements en attendant qu’une expertise juridique sérieuse soit effectuée (lire le recours hiérarchique).
Mme Monique Cerisier ben Guiga, vice-présidente de la commission des affaires étrangères au Sénat, a écrit au ministre pour lui demander l’envoi d’une mission d’inspection en Egypte “sur la légalité de ces licenciements, les méthodes employées par la hiérarchie du CFCC et sur l’intérêt d’une telle opération au regard de la gestion du CFCC et de la diplomatie de la France en Egypte.” (voir le courrier de Mme ben Guiga). M. Richard Yung, sénateur des Français établis hors de France, attire lui aussi l’attention du ministre, dans une question écrite du 20 mars, “sur le récent mouvement de grève de trois jours des personnels de l’ambassade et des consulats de France en Égypte. Cette grève fait suite à une vague de licenciements parmi les personnels locaux des services culturels de l’ambassade de France en Égypte, qu’ils soient Égyptiens ou Français. La presse égyptienne s’en est fait l’écho par plusieurs articles et des photographies montrant en particulier le personnel en grève vêtu de noir en signe de solidarité avec leurs collègues licenciés. Il lui demande de lui indiquer ce qui a motivé ces licenciements massifs et comment il envisage l’avenir des relations culturelles franco-égyptiennes.”