La CFDT-MAE constate que globalement France-Visas fonctionne bien. C’est un système complexe dont les développements informatiques sont sans fin mais l’essentiel a été fait et finalement cela marche. Et est-ce encore un programme informatique ou bien un outil à présent normalisé qui a vocation à fonctionner sous le contrôle de la direction “métier” ?
Sur le rapport Hermelin et ses recommandations en matière d’attractivité, nous retenons d’abord, et surtout la proposition 37.
Recommandation n°37 : Reconstituer les effectifs d’agents instructeurs dans les postes, en priorité dans les pays cibles en termes d’attractivité.
En 2023, il y a eu 11 créations de postes. C’est très insuffisant. Quid de 2024 ? Les vacations, insuffisantes, ne satisfont pas du tout l’énorme besoin de nouveaux collègues pour permettre aux services de travailler normalement. Combien de créations de poste d’agents titulaires sont prévues en 2024 ?
Sur le rapport Hermelin, clairement, nous nous opposons à la recommandation 38 :
Recommandation n°38 : Étudier la possibilité juridique de confier à des recrutés locaux l’instruction de dossiers simples.
Il ne s’agit pas d’une réaction de défiance, ni d’un manque de compétences. Il s’agit simplement de protéger nos collègues ADL de toute forme de pression dans les pays en tension.
A la fin, tout compte fait, il faut des titulaires expatriés pour instruire les demandes de visas. Les autres pays européens, nos amis allemands en particulier, sont plus nombreux pour traiter moins de dossiers.
Un point encore sur cette recommandation : qu’est-ce qu’un dossier simple ? Dès qu’un type de demande voit son traitement simplifié, des demandeurs non légitimes essaient d’en abuser. Il n’existe donc pas de dossiers “simples”.
Sur le rapport Hermelin, deux questions encore. Où en sommes-nous de la proposition 32 ?
Recommandation n°32 : Prioriser dans la feuille de route du programme France-Visas :
1/ la dématérialisation de l’ensemble des demandes de visa ;
2/ l’interfaçage de France-Visas avec EES ;
3/ l’interfaçage de France-Visas avec l’ANEF.
Nous entendons que les expériences de dématérialisation n’ont pas donné satisfaction. C’est pourtant un enjeu pour nos collègues qui traitent les demandes et qui s’inquiètent de l’évolution de leurs pratiques liée à cette dématérialisation, par ailleurs préconisée par l’Union dans sa résolution d’octobre 2023.
Nous pensons que sur cet enjeu majeur, la dématérialisation des demandes de visa, les développements et surtout le suivi de ceux-ci devraient être largement réinternalisés et accompagnés par des spécialistes des métiers.
Et de la proposition 35 ?
Recommandation n°35 : Expérimenter un algorithme de pré-sélection des dossiers de demande de visa
Déléguer la décision ou au moins l’instruction ou au moins une partie de l’instruction à un algorithme, et tous nous pensons à l’AI, a un côté magique.
Nous ne disons pas que l’AI n’y parvient pas mais d’abord, il faut remettre les choses à leur place, il faut faire en sorte que les collègues des services des visas aient les moyens nécessaires à l’accomplissement de leur mission dans de bonnes conditions.
Ensuite, nous avons le souvenir d’une première expérience (AVIS) dans trois postes. Quel bilan avons-nous tiré de cette expérience ? (Nous imaginons que le bilan était plutôt négatif puisque nous avons abandonné ce projet).
Une expérimentation a déjà eu lieu avec AVIS sur 3 postes, des conséquences ont-elles été tirées, si oui qu’elles sont-elles ?