Sont présents à cette réunion, organisée en visioconférence avec Nantes, la sous-direction de la formation et des concours (RH4) et le bureau du dialogue social (RH1/D). La CFDT-MAE est représentée par Nadine MONCHAU et Anne COLOMB.
Le MAE donne la priorité à la diplomatie économique, à la sécurité des postes et à la stratégie genre et développement.
L’administration expose le “document d’orientation à moyen terme de la formation dans la stratégie RH du Département 2014-2017”, qui sera présenté au comité technique ministériel (CTM) des 14 et 15 mai 2014, conformément au décret du 15 octobre 2007 relatif à la formation professionnelle tout au long de la vie des fonctionnaires de l’Etat. Ce document d’orientation – dont l’administration précise qu’il ne concerne pas les personnels des Instituts français – rappelle les priorités interministérielles, notamment la prévention des risques psychosociaux, la sensibilisation des agents à la lutte contre les discriminations, l’accompagnement à la mobilité (notamment vers le SEAE et le reclassement des agents contractuels en fin de contrat) et la mise en place de l’Opérateur National de Paye (NB ce n’est que postérieurement à l’élaboration du document et à la réunion qu’a été connue la décision d’abandonner le projet). Les priorités ministérielles retenues en matière de formation sont la diplomatie économique, la sécurité des postes, et la stratégie genre et développement 2014-2017.
Le document rappelle les contraintes budgétaires alors que le besoin de formation est croissant puisque « les réductions des effectifs ont accentué l’exigence de polyvalence demandée aux agents, dont on attend qu’ils soient “autonomes, opérationnels et capables de déployer un large éventail de compétences”.
Les moyens tant budgétaires que logistiques (peu de salles de formation par rapport aux besoins), ainsi qu’une trop lente diffusion de la culture de formation représentent des contraintes à prendre en compte. Afin d’optimiser les ressources, des marchés publics aménagés (MAPA) ont été prévus. Ainsi, les coûts de transports, particulièrement importants au MAE, sont la cause avancée par l’administration pour expliquer la baisse du nombre de collègues recrutés locaux qui ont pu bénéficier de formations en France.
Les objectifs annoncés, outre ceux qui résultent des orientations interministérielles et des priorités annoncées du Département, sont la réduction des coûts et l’amélioration de la qualité des formations, le renforcement des compétences en anglais, le renforcement des compétences informatiques des agents (agents ressources et secrétaires de chef de poste, agents de la DSI, formation bureautique).
Ainsi, la réduction des coûts et l’amélioration de la qualité passent par le développement du recours à des formateurs internes au ministère, le recours aux offres interministérielles étant réservé aux cas où les besoins du MAE ne sont pas spécifiques : Institut de la gestion publique et du développement public – IGPDE – pour ce qui est notamment des formations budgétaires, Centre de formation du ministère de la défense pour les formations dans le domaine du management et des ressources humaines. Le développement de la formation en ligne est également prévu.
L’anglais ne doit plus être une langue étrangère au MAE
A terme, le renforcement des compétences en anglais devrait à terme aboutir au fait « que l’anglais ne soit plus une langue étrangère au MAE. Tous les agents doivent en avoir une maîtrise opérationnelle correspondant aux exigences de leurs fonctions. A terme, les agents de catégorie A devront tous posséder le niveau C1, les agents de catégorie B le niveau B2 et les agents de catégorie C le niveau B1. Ce renforcement ne doit en aucun cas aboutir à un abandon de la diversité de nos enseignements linguistiques qui demeure une spécificité ministérielle et un atout majeur de la diplomatie française. »
Les engagements de chacun sont rappelés (administration, formateurs, stagiaires) et le principe de l’égal accès pour tous à la formation est acté.
En réponse à des questions de la CFDT, des précisions sont apportées
La CFDT salue la sincérité du document, la volonté de responsabiliser les acteurs et les bénéficiaires de la formation, ainsi que la place faite dans les orientations gouvernementales, reprises dans le document d’orientation du MAE, à la formation portant sur les problématiques relatives aux risques psychosociaux, ainsi que l’attention portée à la formation de recrutés locaux.
S’agissant de l’aide au reclassement des agents contractuels en fin de contrat, la CFDT demande ce que cela recouvre. Il s’agit essentiellement de formations relatives à l’élaboration et à la présentation de CV, de lettres de motivation et de préparation aux entretiens. Aucun retour sur l’efficacité et l’aide apportée par ces formations n’a pu être faite, faute de retour par les intéressés.
La CFDT appelle par ailleurs l’attention de l’administration sur le fait qu’il convient d’informer en temps utile (i. e. pendant la durée du contrat) les agents de leurs droits en matière de droit individuel à la formation (DIF).
Les marchés publics aménagés portent sur l’informatique, la formation au management, la prise de parole en public, le media training, l’accompagnement du changement, le coaching et la négociation diplomatique, qui comprend des expertises internes ce qui a pour effet d’en diminuer le coût.
La CFDT demande des précisions sur les formations locales, mises en place notamment dans le domaine linguistique : il s’agit de crédits délégués par la DAF. LA CFDT demande si le « e-learning » ne pourrait pas venir en complément de la formation linguistique sur place, qui est présentée comme un remède au moins partiel pour les agents de l’administration centrale qui n’ont pas eu connaissance de leur affectation en temps utile pour s’inscrire à une formation extensive dès le mois d’octobre. Dans cette hypothèse, un temps de « e-learning » sanctuarisé et pris sur le temps de travail pourrait être bienvenu.
Les formations à envisager dans le domaine hygiène, sécurité et condition de travail (HSCT) sont amenées à croître de manière incontournable, notamment en faveur des recrutés locaux (RL) dès lors que la dimension HSCT va être désormais traitée dans le cadre du dialogue social dans les postes. De la même manière, ils sont également confrontés aux problèmes liés au management, à la gestion du temps et sont à ce titre concernés, comme les agents de droit public, par les formations mises en place sur ces sujets. C’est pourquoi, si les RL ne sont à l’évidence pas oubliés dans ce document stratégique, il ne faudrait pas cependant que les actions dont ils bénéficient restent, lorsqu’elles se déroulent en France, cantonnées à la préparation aux concours (réservée aux seuls ressortissants de l’Union européenne), aux stages IFAC et d’attachés de presse.
Lorsque l’administration évoque l’égal accès pour tous à la formation, il lui est demandé de préciser qu’il s’agit des fonctions actuelles ou envisagées.
S’agissant des objectifs relatifs au renforcement des compétences en anglais, l’administration précise que l’apprentissage en cours d’une autre langue que l’anglais ne sera pas interrompu si l’intéressé ne le souhaite pas, au profit du renforcement de la compétence en anglais.
Pour ce qui est de l’apprentissage de l’outil « Diplomatie », un accompagnement, y compris en termes de prévention des RPS, est attendu, en particulier par les personnels exerçant des métiers qui vont être profondément modifiés par ce nouvel outil, à notamment les personnels des CAD, auxquels une reconversion va s’imposer. L’administration indique que pour ces derniers, les formations sont en cours.