Les mots utilisés pour évoquer le RECE sont toujours pour l’Administration projet, expérimentation. Or la CFDT-MAE ne s’accorde plus à utiliser ces mots pour qualifier le RECE.
La vérité est que le RECE est et sera leur nouvel outil métier de création et de gestion des actes d’état civil au Service Central et dans le réseau et ce, quoi qu’il en coûte et quelles que soient les conclusions du rapport de l’audit mené par les Inspections Générales des Affaires Étrangères et de la Justice qui se sont rendues à Nantes il y a quelques semaines.
La CFDT-MAE considère que les jeux sont faits et que laisser croire qu’un retour en arrière est encore possible, est un leurre.
A ce stade, dans les deux cas, des réponses devront être fait aux agents.
Soit le RECE existe et les attentes de agents quant à sa mise en place et à son bon fonctionnement seront encore plus grandes,
Soit le RECE disparait et les agents, qui depuis ces 3-4 dernières années ont donné de leur temps, de leur énergie pour en voir la naissance et la mise en place, vont être dépités pour ne pas dire amères envers l’administration.
Lors de la réunion sur la réorganisation de la DFAE, le RECE a été abordé sur le plan calendaire, sur le plan numérique mais pas sur le plan humain. L’humain et les agents ne figurent pas au premier plan de votre discours.
Or les officiers d’état civil (OEC), même s’ils ont à cœur de mener à bien les missions qui leur incombent, arrivent aux limites de leurs possibilités. Leur activité est de facto liée aux flux du nombre des demandes des usagers et à l’effectif du MEAE pour y faire face (manque de personnel, congés, arrêts maladies).
Les opérations « coup de poings », ils connaissent, ils font face, ils répondent toujours présents et ils en sont remerciés toujours chaleureusement.
Mais, avec le RECE, s’y sont ajoutés de problèmes informatiques répétitifs, récurrents, incessants qui entravent leur travail et leur motivation avec des bugs qui ont toujours les mêmes conséquences :
- les demandes traitées dans SAGA ne sont pas transférées dans le RECE pour y être signées et expédiées
- les OEC ne peuvent plus apposer leur signature dans le RECE cad finaliser leur travail
- les actes délivrés n’arrivent pas sur le « compte » Service Public de l’usager et il faut traiter les demandes à nouveau.
Ils ne comptent plus les mails des signalements d’incidents et de fin d’incidents qu’ils reçoivent.
Alors pourquoi ces bugs reviennent-ils encore et encore ? Doivent-ils s’attendre à ce qu’aucune résolution définitive n’advienne ? Leur quotidien sera-t-il désormais celui-là ? Les OEC ne sont pas des experts en informatique et les inlassables explications en la matière, ils les connaissent par cœur mais s’en lassent.
Toutefois, ils s’accrochent à leur sens du service public et encore aujourd’hui, ils se mobilisent afin de mener à bien l’opération de délivrance généralisée organisée sur 3 semaines afin de réduire le stock des demandes des usagers et avec encore l’espoir peut-être fou qu’après celle-ci, début 2024, ils pourront enfin effectuer la délivrance des actes directement depuis le RECE, mettre ainsi à profit la formation qu’ils ont reçue en janvier dernier et reprendre espoir d’avancer dans la bonne direction, qu’une page se tourne.
La délivrance ne constitue pas à elle seule leur charge de travail. Il faut aussi faire les appositions de mentions, établir et mettre à jour les livrets de famille, établir les actes d’état civil des nouveaux naturalisés, transcrire les actes d’état civil etc … Et donc pendant qu’un stock diminue, d’autres augmentent et pour lesquels, n’ayant ni renforts, ni augmentation de leurs effectifs se seront les mêmes qui seront mis à contribution.
De plus, le SCEC, déjà en sous-effectif, va connaître, à partir de 2024 le départ à la retraite d’agents qui y ont fait une bonne partie, voir complètement leur carrière, et qui constituent la mémoire vivante de l’évolution de l’état civil et sont très utiles pour l’accueil et la formation des nouveaux arrivants, en complétement du travail formidable mené par les formatrices du SCEC.
Si la CFDT-MAE ne rejette pas cette modernisation, elle a pour le moins de sérieuses et réelles inquiétudes sur l’impact de tous ces facteurs sur l’attractivité du SCEC et sur les OEC eux-mêmes notamment en matière de risques psycho-sociaux. Elle souhaiterait donc que la DFAE clarifie ses priorités pour leur bien-être au travail et leur accompagnement à ce changement majeur dans l’histoire du SCEC et de facto, à l’avenir, pour les agents de nos postes consulaires.