Le 11 janvier dernier, la section CFDT-MAE de Paris a adressé à ses adhérents le message suivant :
(…) Depuis le début de cette année, la société Elior a pris la suite de la société Eurest pour le marché de restauration collective sur les sites de Convention, du Quai d’Orsay et de la Courneuve.
Les premiers retours de nos militants, plutôt mauvais, sont confirmés par l’administration elle-même qui vient d’écrire aux organisations syndicales : « Nous sommes conscients des différents dysfonctionnements rencontrés dans les restaurants dans le cadre de la mise en place du nouveau marché. Nous vous proposons de nous réunir avec la société Elior le mercredi 18 janvier à 15.30»
Pour préparer utilement cette rencontre, nous souhaitons recueillir l’avis de nos adhérents. Merci donc de bien vouloir nous faire parvenir tes commentaires sur la qualité des mets et du service si tu as déjà eu l’occasion de prendre des repas dans l’un des trois restaurants administratifs précités.(…) »
Les 11 et 12 janvier, 25 collègues ont répondu, souvent de manière très circonstanciée, à ce sondage. Qu’ils en soient ici remerciés.
La Délégation pour la politique sociale et la société Elior ont répondu à la plupart des préoccupations exprimées par nos adhérents lors de la commission restauration du 18 janvier.
La qualité des mets semble être en progression
Pour trois adhérents CFDT qui trouvent que la qualité a baissé depuis le changement de titulaire du marché (« légumes insipides », « salade verte pas fraîche » , « il manque une viande blanche », « trop de surgelé, on se croirait chez Picard ») sept, au contraire, estiment que c’est meilleur voire « c’est bien meilleur et très largement ». Une amélioration, ces derniers jours, est pointée par deux adhérents.
Elior indique que la part des produits surgelés a beaucoup diminué au profit du frais.
Diminution du choix, surtout après 12h30
La diminution du choix est pointée dans huit réponses : « moins de choix », « choix très limité », « le constat est qu’il y a moins de choix mais que c’est meilleur » [commentaire : en effet « une offre réduite chaque jour mais plus qualitative » figure parmi les objectifs assignés à Elior dans le cadre du nouveau marché]
Surtout, beaucoup d’adhérents déplorent que le choix diminue drastiquement à partir de 12h30 : « ceci aggrave le problème de file d’attente en début de service », « presque plus de choix après 13 h. Depuis le début du mois faute de choix je n’aurai mangé que des grillades mal cuites, des frites grasses, du riz sec et de la galette des rois », « jamais de soupe après 13 h », « les rédacteurs sont allés déjeuner à la cantine à 13h. Ils sont remontés aussitôt car il n’y avait plus rien à manger. Certains sont donc sortis déjeuner à l’extérieur, d’autres ont acheté à manger et mangé dans les bureaux », « la publicité du prestataire sur ses objectifs de limitation des gaspillages en devient assez énervante ; moins de gaspillage, c’est bien, mais si nous pouvions avoir de quoi manger sur toute l’amplitude des deux heures d’ouverture, ce serait mieux et permettrait aussi de cibler hors de l’heure de pointe ».
Elior explique qu’au démarrage il avait une estimation du nombre de convives – donc de matières premières à commander – inférieur à la réalité. « Il y aura quelques réglages à faire au niveau du réassort ».
Qu’est-ce qu’on mange à midi ? Vivement l’affichage dynamique sur grand écran et l’appli Time Chef !
Une demi-douzaine de commentaires négatifs : « menu pas visible », « le bio est mal identifié », « le manque d’affichage aggrave les embouteillages », « signalétique pas claire », « toujours pas d’affichage dynamique pour connaître la composition des plats, le nombre des calories, les différents labels et le pourcentage de bio »…
Réponse Elior : un affichage dynamique sur grand écran permettra bientôt de connaître « l’ensemble de la prestation », les labels, les provenances, les allergènes. Une application pour smartphones et tablettes (facultative) donnera des infos sur les menus, les produits, la fréquentation en temps réel, le rechargement des badges par carte bancaire, des enquêtes flash,… On pourra liker 😉 😉
Grande marge de progression au niveau du service
Certains estiment que « le personnel est toujours aussi sympa mais pas assez nombreux » ou « s’inquiète pour les conditions de travail du personnel, pas assez nombreux » quand d’autres dénoncent « le personnel qui ne sait jamais répondre » et « l’inorganisation patente du leader européen de la restauration administrative Elior !!! » et d’autres, enfin, philosophent : « On mange mal mais avec le sourire.»
Beaucoup regrettent le manque de plateaux, d’assiettes, de coupelles pour les desserts et fromages et de couverts (recours à de la vaisselle en plastique), « la vaisselle n’est pas bien lavée, les bols à soupe notamment ».
L’attente interminable aux stands et en caisse est soulignée par presque tous les camarades ayant répondu au sondage. Pour les stands « la panique », « parcours du combattant », « double queue devant chaque buffet », « une expérience qui pourrait être ajoutée au stage pour les départs en poste difficile ! », « embouteillage, on a rebroussé chemin » et aux caisses « vingt minutes pour accéder aux caisses », « 20 minutes de plus qu’Eurest sur les sept premiers repas », « problèmes informatiques et caisses en panne », « pas assez d’employés en caisse », « les dames doivent inscrire le contenu de nos plateaux au crayon sur une feuille », « certains collègues ont renoncé », « j’attendrai des nouvelles d’une éventuelle amélioration avant de retourner à la cantine »…
Elior annonce qu’il va acheter « un complément de vaisselle », sous-entendu Eurest n’a pas été fair play sur le stock de coupelles et de petites cuillères…
La DPS dénonce le comportement – heureusement très minoritaire – de collègues qui s’en sont pris au personnel des restaurants (violences verbales ayant entraîné beaucoup de mauvais stress et quelques visites à l’infirmerie). Elior ajoute que « c’est difficile à encaisser par les équipes quand elles sont prises à partie ». La CFDT s’associe évidemment à cet appel au calme.
Tarification : tout sera parfaitement résolu avant la fin du mois
Beaucoup d’incompréhensions sur la nouvelle formule à trois composants, mise en œuvre en même temps que la modification des tarifs : « deux légumes = deux composants ? », « on ne paye jamais deux fois la même chose », « incompréhensible », « avec entrée, plat et dessert on nous compte 4 éléments, ce qui rend le prix plus cher », « tickets pas disponibles », « la facturation sans ticket nous empêche de savoir ce que nous réglons », « caractère aléatoire de la facturation », « subvention du MAE pas prise en compte », « tarifs différents de ceux publiés sur Diplonet »…
Sur les trois ou quatre composants, Elior avoue humblement que cette innovation « n’a pas été forcément comprise par les personnels des restaurants eux-mêmes ; deux légumes en accompagnement, c’est un seul composant. »
On apprend lors de cette commission de restauration qu’Eurest – qui semble vouloir contester l’attribution du marché à son concurrent Elior, – n’a pas été coopératif (sic) et que le MAEDI et le nouveau prestataire travaillent à un état des lieux… Elior, qui a dû racheter le fichier des usagers – pourtant propriété du MAEDI ! – estime que « ça ne se passe jamais comme ça »…
« A présent le système d’encaissement fonctionne. Le paramétrage des subventions sera régularisé à partir du 19 janvier. On reprendra tout l’historique et le rattrapage des subventions non appliquées. En février on renouvelle tout le parc des caisses sur les trois sites. Tout sera parfaitement résolu avant la fin du mois ».
Commentaire d’un camarade nantais
… auquel les sections CFDT-MAE de Paris et de Nantes souscrivent sans réserve : « Démonstration de ce qui doit être notre ligne : rien ne vaut la gestion associative. »./.