Dès la création à l’été 2011 du Secrétariat d’Etat aux français de l’étranger (SEFE), la CFDT-MAE a craint d’assister plus à une opération de séduction à l’égard des deux millions de Français de l’étranger qui ont voté aux élections présidentielles et législatives qu’à une véritable prise en compte de leurs préoccupations locales.
Les 12 derniers mois n’ont pas apaisé ces craintes. Le changement est passé par là et le SEFE est monté en grade, devenant un ministère délégué aux Français de l’étranger et à la francophonie (MDFEF).
La CFDT-MAE aimerait croire que la montée en puissance de ce ministère illustre la volonté du nouveau gouvernement de renforcer les services consulaires qui viennent en aide à nos compatriotes à l’étranger. Mais Laurent Fabius a été clair dans son message aux agents, le 19 mai dernier : “Je sais que ce Ministère a eu le sentiment ces dernières années de subir des coupes injustes et excessives. Notre pays doit redresser ses finances publiques et il est légitime que le Ministère des Affaires étrangères prenne sa part dans l’effort collectif“.
La CFDT-MAE considère que la suppression du MDFEF serait une source de rationnalisation et d’économie budgétaires :
– l’Etat dispose déjà de la Direction des Français à l’étranger (DFAE), dont le savoir-faire en matière d’aide aux Français de l’étranger est reconnu, et du Centre de Crise, créé par Bernard Kouchner. Le ministère délégué est donc une structure redondante, coûteuse, et guère opérationnelle,
– la ministre déléguée n’a pas autorité sur cette même DFAE, ce qui en dit long sur la réalité de ses capacités d’action,
– la représentation des Français de l’étranger est déjà assurée par 11 députés, depuis 2012, qui s’ajoutent à 12 sénateurs et 155 conseillers des Français de l’étranger,
– le MDFEF est flanqué d’une Francophonie avec laquelle il forme un bien étranger attelage.
Les économies réalisées par la suppression du MDFEF pourront être recyclées au coeur de l’action consulaire : aide et protection sociale, subventions aux sociétés de bienfaisance et aux agences consulaires, sécurité des communautés françaises, renforcement des services de base, passeports, CNI, état civil …
La CFDT-MAE demande une politique pour les postes consulaires plutôt qu’une politique pour les postes ministériels, de vrais gestes vers les Français de l’étranger et moins de gesticulations qui ne brassent que de l’air. Finissons-en avec le MDFEF, vestige d’un passé récent peu glorieux.