Le 7 octobre dernier, les organisations syndicales ont été invitées à une réunion animée par Mme Maryse BOSSIERE, Inspectrice générale des Affaires étrangères, et première femme à occuper ce poste, dans le but de faire un point sur les missions et les méthodes de l’inspection générale des Affaires étrangères (IGAE).
La CFDT-MAE a volontiers répondu à cet appel et s’est rendue à cette rencontre avec le plus grand intérêt, car la parole de l’IGAE est rare et cette initiative d’autant plus appréciée.
Nous y avons vu un signe d’ouverture, qui va dans le sens des évolutions sociétales récentes vers plus de transparence.
Les grandes missions de l’IGAE nous ont été présentées : contrôler, conseiller et, depuis peu, enquêter sur les cas de présomptions de harcèlement au sein de l’administration centrale, des missions diplomatiques et des postes consulaires mais aussi au sein des établissements publics de droit français sous tutelle du département (instituts français, lycées et écoles français, Agence Française de Développement, etc…). Elle est amenée à pratiquer des inspections planifiées, des audits mais aussi des contrôles inopinés suite au signalement d’une situation problématique.
La CFDT-MAE a demandé à l’IGAE de pouvoir être informée du planning annuel des missions de l’Inspection, ce qui nous a été refusé en raison du caractère confidentiel de ce planning, l’Inspection souhaitant conserver un effet de surprise à ses missions. En revanche, elle nous a invités à lui faire remonter, dès l’annonce officielle de la venue d’une mission d’inspection, les situations problématiques, reconnaissant ainsi les organisations syndicales comme l’un des canaux d’alerte de l’IGAE.
Nous appelons donc l’ensemble de nos adhérents, de nos représentants au sein du réseau diplomatique, consulaire et culturel, élus en CTPE et CCL ainsi que les collègues isolés, à nous signaler, les situations problématiques qui n’auront pas pu être résolues localement, dans le cadre du dialogue social de proximité.
La nouveauté est que l’IGAE invite désormais les organisations syndicales à lui signaler les cas qui n’auront pas trouvé de solution auprès de la DRH.
Nous n’avons pas manqué d’interpeller l’IGAE à l’occasion de notre rencontre sur la nécessité de veiller à ce que les chefs de poste appliquent, avec la plus grande bienveillance, les modalités d’exercice du travail et la gestion du personnel dans le cadre de la crise sanitaire car la CFDT a été saisie de nombreux dysfonctionnements dans nos ambassades.
La crise que nous vivons est une source de stress et de souffrance chez de nombreux collègues et elle a un impact dans leur vie professionnelle comme dans leur vie personnelle.
Il est important que l’administration et les chefs de poste comprennent que cette crise s’inscrit dans la durée. Nous attendons donc de l’administration qu’elle ménage nos collègues qui très souvent assument des responsabilités exceptionnelles. Notre réseau diplomatique, consulaire et culturel était déjà en sous-effectif, et de nombreux agents doivent désormais régulièrement remplacer un, deux, trois, voire même parfois quatre collègues et beaucoup doivent en parallèle jongler avec les contraintes familiales causées par le coronavirus. De nombreux collègues ne peuvent plus scolariser leurs enfants en raison de la fermeture des établissements scolaires. La situation sanitaire, les quarantaines, le problème des congés, sont devenus un véritable casse-tête.
La CFDT-MAE exhorte l’administration à aider les chefs de poste et leurs équipes à traverser la crise sanitaire et à ne pas se limiter à envoyer l’inspection constater les dégâts une fois que la crise sera passée.