Le 6 mai, notre ancien secrétaire général a reçu ce mèl :
Cher Jean-Pierre,
J’ai été choqué par l’attitude prise par le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, cette dernière semaine avant le 2è tour des présidentielles. Après la provocation scandaleuse de Nicolas Sarkozy sur le « vrai » travail et la fête du 1er mai, ne pas en tirer toutes les conséquences en appelant clairement à battre le président sortant me paraît une faute politique majeure. Je vous demande ainsi de me rayer de la liste des membres de la CFDT à compter du 6 mai 2012 (…)
Extraits de la réponse adressée par Jean-Pierre Farjon, secrétaire général du syndicat CFDT-MAE (2009-2012)
Je viens de prendre connaissance de votre mèl du 6 mai, qui m’a conduit à relire l’interview de François Chérèque publiée dans “Libération” du 29 avril. En déclarant : “le discours de Nicolas Sarkozy n’est plus supportable”, FC a tenu des propos clairs sur le président sortant sans pour autant donner une consigne de vote, car cela aurait constitué une entorse au principe de l’autonomie du mouvement syndical vis à vis du politique. C’est précisément ce que cherchait Nicolas Sarkozy. L’opération 1er mai du Trocadéro visait à mobiliser au maximum l’électorat de droite et d’extrême droite en réactivant les réflexes antisyndicaux. Lors du débat télévisé du 3 mai, NS a reproché le soutien de Bernard Thibault à François Hollande, qui a très bien répondu en rappelant notamment qu’historiquement la spécificité du syndicalisme en France c’est son indépendance vis à vis du politique, à la différence de ce qui se passe dans d’autres pays, dont l’Allemagne… C’est ce que dit aussi François Chérèque dans cette interview, tout en soulignant la nécessité pour la CFDT de garder intacte sa capacité d’action pour l’avenir.
Je pense d’ailleurs que ce n’est pas un hasard si les écrans des chaînes de télévision ont si bien montré la présence de François Chérèque et pas celle de Bernard Thibault lors de la cérémonie d’investiture de François Hollande. L’un doit se sentir au clair avec ses positions et l’autre cherche peut-être à reprendre de la distance vis à vis du nouveau Président de la République. J’espère sincèrement que vous reviendrez sur votre décision de quitter la CFDT, mais quel que soit votre choix, je le respecte.