Le 28 septembre 2011, l’administration a adressé aux postes un télégramme fournissant des «éléments de langage sur la question du coût-vie». Pour compléter ce TD, la CFDT-MAE propose quelques ajustements au texte … (en italique, les éléments de langage de l’administration).
- – «Contexte : en raison des fortes contraintes qui pèsent sur les finances de l’ Etat…», les agents recrutés locaux sont condamnés à la double peine ! Ils participeront à l’effort des Français et … à celui imposé à leurs compatriotes (n’est ce pas, camarades grecs ?). N’oublions pas que la crise est mondiale.
- – Mode de calcul du coût-vie : cette fameuse «commission interministérielle» n’a aucun statut règlementaire et ne réunit que ceux qui veulent bien participer. Par exemple, la commission qui a décidé de limiter la compensation salariale à ces fameux 60% du taux constaté par le FMI réunissait 12 membres dont …9 du MAE. Il est légitime de se demander qui prend les décisions au sein de cette fameuse commission interministérielle… Ne serait ce pas le MAE ?
- –«J’ai bien conscience qu’une telle décision peut susciter des déceptions». Les recrutés locaux sont désolés de poser problème mais il est certain qu’ils ont aussi besoin de vivre. Sans oublier que, malgré tous les efforts répertoriés dans ces fameux éléments de langage, il y a toujours des agents payés quelques centaines d’euros par mois et que l’effort que fait le MAE sur les dépenses de protection sociale et de charges patronales n’est que le rattrapage de décennies de négligence et de non respect des lois locales.
- – Inutile d’espérer plus que ce qui est décidé : «aller au-delà ne permettrait pas de mettre en œuvre les reformes en faveur des autres catégories de personnel, ce qui serait vous en conviendrez très regrettable» ou comment dresser les personnels les uns contre les autres pour faire passer une mesure qui, même au cœur de l’été, s’est faite remarquer !
La CFDT-MAE dénonce ce langage et ses éléments. Le problème de gestion des recrutés locaux n’est pas nouveau : en pièce jointe vous pourrez lire un extrait de notre Lettre du Syndicat (LDS) 112 de novembre 1998 qui dénonçait ce que nous dénonçons… aujourd’hui ! Détail amusant : vous pourrez lire que l’inflation constatée à partir de 1993 dans le recrutement de ces fameux RL qui posent tant de problèmes date d’un « deal » passé entre le ministre des affaires étrangères et celui du budget, en 1993. Pour ceux qui ont oublié, en 1993 le ministre des AE était Alain Juppé et le ministre du Budget, Nicolas Sarkozy.
La CFDT mène actuellement une vaste campagne de protestation (500 signatures de 14 pays nous sont déjà parvenues) et proposera bientôt au Département ses propres éléments de langage.