Le jeudi 4 avril, l’administration a présenté au Centre de Conférences Ministériel le projet de « Collège des Hautes Etudes de l’Institut Diplomatique » (CHEID). La CFDT-MAE était représentée par Anne Colomb et Thierry Franquin.
Pour mémoire, une information publique sur la création du nouvel institut vient d’être publiée sur une page dédiée du site France Diplomatie permettant d’expliciter le concept et les tarifs, ainsi que les modalités pour déposer sa candidature.
- Un projet conçu pour remédier à un déficit de visibilité du ministère sur le territoire national
Ce projet est né de la constatation par le Conseil d’Orientation de l’Action Extérieure (COAE), de juin 2018, du manque de visibilité du ministère et de connaissance de ses métiers sur le territoire national et dans l’annonce faite par le Ministre lors de la Conférence des Ambassadeurs fin août 2018 de « l’ouverture des promotions de l’IDC à des personnalités extérieures afin que notre action soit mieux connue et que nous puissions nourrir notre réflexion des apports de la société dans son ensemble ».
Le projet CHEID a été approuvé par le Ministre lors du COMEX du 1er février 2019.
- Et pour dispenser une formation non diplomante animée principalement pas des intervenants cadres du ministère
Ce contenu de cette formation est ainsi présenté par l’administration :
« Cette formation de haut niveau se déroulera sur une vingtaine de jours de formation répartis sur 10 mois, de septembre à juin. Elle comportera un ensemble de 10 séances de 1 jour ½ sur les sites du Ministère, avec présentations et études de cas, et se concentrera sur les cœurs du métier diplomatique tels que l’analyse géopolitique, la négociation et la capacité à agir sur la marche du monde, la protection consulaire et la gestion de crises, le rayonnement de la France avec la diffusion de ses valeurs et la promotion de son économie, ou l’ingénierie diplomatique (du protocole à la communication).
Plusieurs sessions de terrain en France (exercice de simulation de négociation et de gestion de crise, en cellule de crise et au camp de Beynes, participation à des moments forts de l’année diplomatique) et à l’étranger (2 à 3 voyages d’étude au sein de l’activité de nos ambassades et représentations multilatérales, en groupe restreint, feront partie de la formation.
(…) Un suivi sera ensuite assuré avec les alumni du CHEID.
Outre les cadres du Ministère (principalement Directeurs, Ambassadeurs) sélectionnés en fonction des thèmes mais aussi de leurs capacités de pédagogie et de communication, les correspondants du CAPS et des personnalités de haut niveau seront également mises à contribution pour favoriser des échanges ouverts. »
- Destinée à un public venant d’horizons professionnels variés et qui prendra en compte l’objectif parité hommes /femmes
« Le groupe ne devrait pas excéder 40 personnes (30 auditeurs extérieurs et 10 auditeurs internes au Département), âgés de 35 à 50 ans, ayant déjà une bonne expérience professionnelle. Les auditeurs externes seront sélectionnés parmi des cadres du secteur privé à haut potentiel, élus nationaux et locaux, hauts fonctionnaires, universitaires, journalistes, etc. Ils devront détenir/demander une habilitation « confidentiel défense ».
- Un projet à coût nul
Ce projet, autofinancé par les frais d’inscription, répartis en trois tarifs, en fonction de la provenance des auditeurs (*) formera sa première promotion à partir de septembre 2019, après une mise en place de la cellule porteuse (3 agents) et des démarches auprès des publics-cibles, et élaboration des contenus pédagogiques. La clôture des inscriptions est prévue le 15 mai 2019, la liste des candidats sélectionnés sera annoncée le 20 juin. Ils devront avoir obtenu leur habilitation (confidentiel défense), et participeront à la Conférence des Ambassadeurs fin août 2019.
Commentaires :
La CFDT-MAE est favorable à ce que le Département s’ouvre à la société civile et, en particulier, à des personnes relais du monde politique, économique, universitaire et des médias, capables, à l’issue de cette formation, de mieux comprendre nos métiers, nos contraintes et notre valeur ajoutée.
Notre organisation syndicale a donc approuvé la démarche dans son principe, ne voyant que des avantages à mieux communiquer sur les métiers du Département, en effet souvent perçus de manière erronée ou partielle, voire caricaturale, sinon méconnus. Elle a appelé l’attention sur la nécessité de prendre en compte dans le programme de la diversité des métiers exercés, dans tous les réseaux, qu’il s’agisse du réseau diplomatique et consulaire, culturel et de coopération et économique et touristique.
Par ailleurs, il conviendra de bien placer le curseur s’agissant de ce qui peut ou non se dire dans une formation de ce type. Les auditeurs doivent pouvoir participer « de l’intérieur » au fonctionnement du Ministère et accéder, pour ce faire, à un certain nombre d’informations confidentielles sans toutefois aller au-delà de que leur permet leur niveau d’habilitation.
***
(*) 1°/ journalistes de la presse écrite et indépendants, 2°/ fonction publique, élus nationaux et représentants de chambres consulaires, journalistes de télévision et de radio, chercheurs et universitaires, entreprises de moins de 1.000 salariés, et 3°/ entreprises de plus de 1000 salariés.