Le 8 mars dernier s’est tenue la 40e édition de la journée internationale des droits des femmes. Cette journée est aussi l’occasion de rappeler les débuts des luttes menées sur les continents européen et américain au siècle dernier: le 28 février 1909, une « Journée nationale de la femme » est célébrée aux États-Unis à l’appel du Parti socialiste américain et en 1910, à la suite d’une proposition de Clara Zetkin (femme politique allemande), l’Internationale socialiste des femmes célèbre le 19 mars 1911 la première « Journée internationale des femmes » et revendique le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail.
C´est toutefois seulement en 1977 que les Nations unies officialisent la journée, invitant tous les pays à célébrer une journée en faveur des droits des femmes.
La CFDT est une organisation syndicale féministe*
La CFDT a depuis les années 1970 milité pour les droits des femmes : en 1979, elle publie un ouvrage « Travailleuses : Combat pour une libération » qui est le premier de l’organisation syndicale sur le thème de l’égalité professionnelle. Sa secrétaire nationale, Jeannette Laot, adhère au MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception) ce qui est validé par le Bureau national de la CFDT. Cette décision constituera un véritable tournant idéologique pour la CFDT qui, rappelons-le, était encore quelques années plus tôt, une organisation chrétienne (CFTC).
La CFDT a organisé le 8 mars dernier à Paris l’évènement Mix’Idées, contribuant à la diffusion d´une « culture de la mixité » qu´elle promeut depuis 2013.
Tables rondes et ateliers ont permis à toutes et tous de repartir avec de nouvelles idées d’action. Un rendez-vous qui a non seulement permis de faire le point sur les avancées mais également sur les efforts à fournir en matière d’égalité des sexes.
Plusieurs thématiques ont pu être abordées à l’occasion de cet évènement : l’exercice du temps partiel, les interruptions de carrière liées à la maternité ne jouant évidemment pas en faveur de l’égalité professionnelle. Et les chiffres le confirment, sans grande amélioration d’une année à l’autre. En France, les emplois à temps partiel sont occupés à 80% par des femmes. Ainsi, les femmes gagnent 26,7% de moins que les hommes (Insee), et touchent une retraite de 42% inférieure à celle des hommes. Enfin, la charge de la parentalité incombe encore majoritairement aux mères, alors qu’il faudrait encourager les pères à consacrer davantage de temps à leurs enfants pour que les mères puissent justement avoir un peu plus de temps, tout simplement.
Les violences sexistes, le harcèlement moral et sexuel ont également fait l’objet d’échanges nourris dans des stands dédiés, ainsi qu’à travers la projection de courts métrages internationaux relatant la condition féminine dans le monde. En effet, il reste sur ces sujets encore beaucoup à faire, tant le nombre de femmes victimes de ces agissements au quotidien sur le lieu de travail reste important (cf. guide de prévention des violences sexistes et sexuelles au travail).
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, est intervenu en fin de journée pour clore l’évènement et rappeler que la CFDT est une « organisation résolument féministe » et qu’elle reste et restera toujours engagée dans le combat pour les droits des femmes. Il a rappelé que la parité passe aussi par le renouvellement intergénérationnel et la diversité et qu’il y a sur ce sujet, un réel enjeu pour l’avenir.
Et aux AE ?
Certes l’administration a évolué depuis quelques années sur l’égalité et la parité femmes-hommes au ministère, tant sur le recrutement que sur les promotions, mais des marges d’amélioration existent, notamment sur les nominations aux postes d’ambassadeurs, sur le temps de travail, le télétravail, la parentalité, tout comme la lutte contre le sexisme, le harcèlement moral et sexuel. La CFDT-MAE est pleinement engagée sur ces sujets et sa présence dans les instances de dialogue social (CTAC, CTM, CHSCT, CTPE) lui permet de rappeler ses revendications et de faire avancer ces dossiers. Elle plaide aussi pour une gouvernance où les femmes et les hommes décident à parité : ce n’est donc pas un sujet uniquement sur les femmes, mais sur la société toute entière, touchant autant les femmes que les hommes. Il ne s´agit en aucun cas de semer la division ou d´opposer les uns aux autres, au contraire.
Enfin, il convient de rappeler que l´administration a posé sa candidature auprès de l´AFNOR pour obtenir le Label « Egalité professionnelle femmes-hommes ». La CFDT-MAE pour sa part vient de lancer une enquête sur « le sexisme au quotidien » sur son site internet, pour rappeler que la lutte continue aussi…sous toutes ses formes.
nb : le féminisme est un mouvement social qui a pour objet l’émancipation de la femme, l’extension de ses droits en vue d’égaliser de façon effective son statut avec celui de l’homme, en particulier dans le domaine juridique, politique, économique, social et culturel.