La semaine qui s’achève a vu se dérouler la 30ème session plénière de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) au Centre de Conférences Ministériel sur le site de Convention. A cette occasion, la présidente de la commission des finances, du budget et de la fiscalité a invité notre organisation syndicale à s’exprimer, le mercredi 13 mars à 9 heures, sur la diminution de la masse salariale du MEAE devant les conseillers de cette commission.
Cette rencontre a permis au secrétaire général de la CFDT-MAE, Thierry Franquin, accompagné de Patrick Ratsito, permanent parisien, de rappeler les incohérences de la réforme actuelle des réseaux de l’Etat à l’étranger – dans le cadre du plan gouvernemental « AP 2022 » – et notre farouche opposition à l’objectif assigné au Département de -10% de réduction de la masse salariale à l’étranger (même si depuis, à la suite de la validation du 1er Ministre, ce chiffre semble avoir été revu à la baisse, nous y reviendrons dans un prochain article consacré aux secrétaires généraux d’ambassade).
Des échanges de grande qualité
Ensuite, des échanges de grande qualité se sont engagés avec les Conseillères et les Conseillers AFE, de toutes sensibilités politiques, portant notamment sur la faiblesse des équipes à l’étranger, les risques psycho-sociaux que cela génère et les dispositifs de prévention et de prise en charge mis en place par le Département, le budget 2019 du MEAE et le schéma d’emplois, la programmation des effectifs 2020-2022, les projets de numérisation en cours et le rapatriement entamé de l’état civil consulaire en Europe à Nantes ainsi que les projets à l‘étude de régionalisation des activités consulaires.
Des inquiétudes bien légitimes
Les Conseillers ont particulièrement insisté sur le calendrier et le périmètre géographique du rapatriement de l’EC consulaire et des réformes en cours, ont exprimé leurs inquiétudes sur la place, voire la perte d’influence, de la France dans le monde et ont souligné le manque de moyens matériels et humains de notre réseau à l’étranger.
- Plan « Action publique 2022 »
Dès le printemps 2018, la CFDT-MAE a considéré que ce plan était un jeu de dupes et elle l’a signalé au Ministre. En effet, selon notre organisation, la méthode qui consiste à réduire de 10% la masse salariale de l’ensemble des réseaux à l’étranger, d’ici 2022, sans même réfléchir au préalable à nos missions n’est pas la bonne. La mise en œuvre purement comptable de cette réforme, à l’étranger, confirme notre diagnostic initial et place, de facto, le plan “Action Publique 2022” dans la lignée des exercices similaires que furent la RGPP (I et II) et la MAP. Comme ces dernières, ce plan pourtant présenté comme novateur sous couvert de rationalisation et de mutualisation, n’est en réalité que porteur d’un nouveau nom. Quant aux principales pistes d’économie annoncées par le plan (le tout numérique et le regroupement des fonctions « support »), elles sont soit avancées dans le temps et / ou artificielles (“consulat numérique”), soit destructrices et désorganisatrices de notre réseau à l’étranger (suppressions et transformations d’emploi des fonctions dites de “support” ou de “soutien”).
- Réduction de la masse salariale à l’étranger
Dans l’attente de la validation des effectifs à l’étranger pour la période 2020-2022, la CFDT refuse catégoriquement ce nouveau coup de rabot qui consiste en la suppression de 130 ETP supplémentaires et en une réduction de 13 millions d’euros pour ce qui est de la masse salariale à l’étranger en 2019.
Il est possible de faire autrement
Il est possible de faire autrement et des pays font le chemin inverse. Il en est ainsi du Royaume-Uni qui renforce actuellement son réseau diplomatique et des Pays-Bas. Ce dernier, qui dispose tout de même d’une centaine de postes à l’étranger, augmente le nombre d’ambassades et de consulats qu’il possède dans le monde, après les coupes sombres effectuées lors des années précédentes, et dont le caractère excessif a dû être corrigé.
L’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) représente les Français établis hors de France et défend leurs droits et leurs intérêts. Créée par la loi n° 2004-805 du 9 août 2004, l’Assemblée a succédé au Conseil supérieur des Français de l’étranger (CSFE) et est l’interlocutrice du gouvernement sur la situation des Français de l’étranger et sur les politiques menées à leur égard. L’Assemblée des Français de l’étranger se compose de 90 conseillers, élus pour 6 ans – par et parmi les 443 conseillers consulaires – dans 15 circonscriptions (Loi n° 2013-659 du 22 juillet 2013) et se réunit à Paris au moins deux fois par an en session plénière. Les membres de l’AFE font partie de l’une des 6 commissions qui travaillent sur des thématiques spécifiques.
Le secrétariat général de l’AFE, composé d’agents du Ministère, a pour mission d’assurer le bon fonctionnement de cette assemblée.