Jean-François Blarel, chargé d’une mission, auprès de la directrice générale de l’administration, sur l’avenir de la filière SIC au Département, rencontre l’ensemble des personnels de la DSI, ASIC, SESIC, adjoints administratifs et techniques, CDD et CDI.
Il rencontre aussi les directions, les maitrises d’œuvre, la DINSIC et quelques DSI d’autres ministères. Lors de cette rencontre, la CFDT est représentée par Jean-Baptiste Gibily, Xavier Ozanne, Xavier Richard, Philippe Valenza et Thierry Franquin à Paris, ainsi que, en visioconférence depuis Nantes, Yves Courant, Philippe Toulout et Benoît Potot.
Le chargé de mission souhaite nous entendre sur le diagnostic que nous posons sur la filière SIC au ministère et sur nos propositions. Il présentera une première version de son rapport début 2017 puis remettra une version définitive au ministre fin mars 2017. Son rapport portera à la fois sur la place de la DSI dans le ministère et ses personnels (corps, statuts, rémunération).
Les représentants de la CFDT rappellent les racines de la crise : les ASIC, trop nombreux, ont débordé sur des postes de SESIC à l’étranger, qui n’ont pas obtenu toutes les compensations évoquées par la DRH. Les règles de départs ont été perçues comme injustes : aux jeunes ASIC, la règle des quatre, voire cinq ans en centrale a été imposée tandis que de plus anciens passaient d’un poste à l’autre. Tout ça dans un contexte de conflits d’intérêts : des ASIC et leurs chefs de bureau postulent sur les mêmes postes à l’étranger, les seconds évaluant l’opportunité des vœux d’affectation des premiers. Cette situation a alors contribué au départ de la DSI de quatre ASIC, déçus par le peu de perspectives d’expatriation.
Avenir des métiers SIC
La CFDT estime que la DSI du MAEDI a vocation à devenir la DSI de l’Etat à l’étranger. Pour ce faire, les moyens financiers et humains employés par les différents services de l’Etat à l’étranger (MINDEF, MININT, ministères financiers) et par les services du MAEDI (EAF, DIL, SSD, CDCS et opérateurs dont Instituts Français) doivent être mutualisés et centralisés autour des CRASIC et des CSI.
Cette perspective répond à la réalité de la situation : la diminution des moyens incite à la mutualisation, le savoir-faire des agents SIC du MAEDI permet de répondre à l’explosion des besoins en expertise technique et en conseils de ces services à l’étranger.
Les agents SIC sont régulièrement sollicités sur des dossiers hors de leur périmètre officiel mais où leur action est indispensable : conseils en termes de sécurité, de communication numérique, mise à contribution auprès des administrations partenaires.
Fusionner les corps du ministère
Les corps SIC du MAEDI n’ont pas le monopole de la technicité: la DAF, la DIL, la SDV, etc. relèvent aussi d’une certaine technicité. La CFDT souhaite la normalisation de ces métiers au sein du ministère et demande depuis des années la fusion des corps SESIC et SCH, d’une part et ASIC-SAE d’autre part. Parce que, avec l’administration, nous avons choisi l’étranger, que c’est un choix de vie majeur qui nous engage plus que le choix d’un ministère. Et parce que nous apportons des compétences indispensables au ministère.
Les représentants de la CFDT détaillent ce que pourraient être les modalités de cette fusion : un cadre d’emploi « SIC » chez les SAE et les SCH (à la façon des Inspecteurs des Impôts « analystes » de Bercy), épreuves à options aux concours et aux examens professionnels et, pour les quelques agents qui le souhaitent, mécanisme de sortie de ce cadre d’emploi organisé et piloté par la DRH.
Le nouveau système d’affectation, commun à celui des autres métiers du ministère été mis en place, va dans ce sens et devrait réduire l’endogamie et le sentiment d’injustice corollaire
Consolider la place des CSI en poste et en Centrale
La question du tuilage des correspondants des systèmes d’information (CSI = agent ressources C et agents B hors CRASIC) seuls en poste est posée. Son absence complique singulièrement la tâche des arrivants.
L’argument de l’homogénéité de nos installations techniques n’est pas suffisant et révèle une méconnaissance de la réalité de ces métiers.
Le CSI à l’étranger est l’informaticien du poste, toutes administrations confondues et relève bien de l’action de la DSI à l’étranger. L’effort de formation à l’égard de ces agents doit être maintenu et renforcé.
En Centrale, le risque de non remplacement des adjoints-pupitreurs est réel et se traduirait par une perte sèche d’effectifs. Dans la même veine, la situation de nos collègues agents-ressource doit être mieux prise en compte.
Revoir les épreuves du concours d’ASIC
La CFDT s’élève contre la réforme du concours d’ASIC pour lequel une place trop importante a été laissée aux mathématiques tandis que l’indispensable épreuve juridique a été supprimée et celle de note de synthèse reléguée au second rang des critères de sélection.
Encourager les mobilités externes
L’intégration de notre direction dans le jeu européen est bénéfique au ministère comme aux agents. La CFDT souhaite donc que l’administration encourage désormais la mise à disposition d’agents auprès du SEAE au lieu de bloquer leur mobilité professionnelle comme cela a été le cas courant 2016 pour l’un d’entre eux.
Travailler sur la gestion prévisionnelle
La pyramide des âges du corps de SESIC incite à prévoir le remplacement rapide d’une part importante des SESIC (plus de 50%) qui vont partir à la retraite dans les dix ans à venir. Il faut y ajouter les départs à la retraite des secrétaires de chancellerie programmeurs.
Reparler du régime indemnitaire
La question des primes lors du passage au RIFSEEP n’est toujours pas clarifiée. Si le principe du double critère d’éligibilité, la nature du poste et la qualification professionnelle n’est pas remise en cause, l’absence de flexibilité, conjuguée à la contrainte budgétaire, prive l’encadrement de leviers de managériaux indispensables. (cartographie des emplois problématique).
Les postes particulièrement exposés au stress et à une complexité technique élevée ne sont pas suffisamment attractifs en l’état. Ceci concerne en particulier les agents de la mission de l’exploitation qui travaillent dans des conditions peu avenantes au sous-sol du quai d’Orsay. Il est impératif de dresser une cartographie détaillée de tous les postes et de leurs contraintes réelles.
Les organisations syndicales n’ont toujours pas été mises à contribution pour réfléchir à cette cartographie.
Préparer convenablement les collègues aux épreuves qualifiantes
Le Minefi organise des préparations aux examens qualifiants auxquelles les agents du MAEDI ne peuvent accéder. Le refus de l’administration du MAEDI de signer une convention avec Bercy est incompréhensible et remet en question le respect de l’égalité du traitement des fonctionnaires. L’expérience démontre qu’il est extrêmement difficile pour les agents du MAEDI d’obtenir ces qualifications sans les préparations associées.