La Première ministre, Élisabeth Borne, a présenté le mardi 10 janvier les grands axes de la réforme des retraites du gouvernement. Son projet de loi intègre un report de l’âge légal de départ en retraite à 64 ans.
Pour la CFDT 64 ans, C’EST NON !
Une mesure injustifiée :
Le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) l’indique clairement, le système de retraites n’est pas en danger. Il n’y a aucune urgence financière.
La preuve, en 2021, le système de retraite a été excédentaire de près de 900 millions d’euros et, en 2022, le système a été à nouveau excédentaire de 3,2 milliards d’euros.
Créé en 2000, le Comité d’orientation des retraites (COR) est une instance indépendante qui analyse et suit les perspectives à moyen et long terme de notre système de retraite. Dans un rapport, il produit un diagnostic et des projections, à partir d’hypothèses sur les évolutions démographiques, sociales et économiques, qui permettent d’étudier la viabilité financière du système de retraite actuel (par répartition). Ce Rapport du COR peut contenir des recommandations de nature à éclairer les choix en matière de politique des retraites. Le dernier rapport du COR date de septembre 2022, il dresse un constat des évolutions du système français des retraites au regard des objectifs qui lui sont assignés et en présente les projections à l’horizon 2070.
Report de l’âge de la retraite à 64 ans :
Cette mesure va contraindre des millions de personnes à travailler plus, sans gagner plus.
Concrètement, cela signifie :
Né·es en 1961 | > 3 mois de travail en + pour rien ! |
Né·es entre 1962 et 67 | > de 6 à 21 mois en + pour rien ! |
Né·es en 1968 et plus | > 2 ans de travail en + pour rien ! |
L’âge légal dans le système actuel (=l’âge minimum pour prendre votre retraite) est fixé à 62 ans. Avec la réforme, cet âge augmenterait progressivement pour atteindre 63 ans et 3 mois en 2027 à la fin du quinquennat, puis 64 ans en 2030.
Allongement de la durée de cotisation :
Mais, pour avoir droit à une retraite à taux plein, vous devez avoir un nombre précis de trimestres d’assurance retraite (variable selon votre année de naissance) : c’est la durée de cotisation.
Si une fois l’âge légal atteint, vous ne réunissez pas le nombre de trimestres requis pour obtenir une retraite à taux plein, vous pouvez partir à la retraite mais avec une « décote » sur le montant de votre pension : votre pension subira une minoration. Vous pouvez aussi faire le choix de poursuivre une activité professionnelle jusqu’à :
- remplir les conditions pour bénéficier du taux maximum ;
- avoir atteint l’âge du taux maximum automatique (fixé à 67 ans). C’est l’âge auquel vous pouvez partir à taux plein, même si vous n’avez pas cotisé tous les trimestres nécessaires.
Si une fois atteint l’âge légal, et votre taux plein, vous continuez votre activité professionnelle, vous obtiendrez une « surcote » lors de votre départ en retraite, c’est-à-dire que votre pension de retraite sera majorée.
L’exécutif veut faciliter la poursuite d’activité des fonctionnaires jusqu’à 70 ans :
Dans son avant-projet de loi de réforme des retraites, l’exécutif prévoit d’élargir à trois ans les possibilités de poursuite d’activité des fonctionnaires en fin de carrière. Ainsi, à la demande d’un fonctionnaire et avec l’autorisation de son employeur, il serait possible de continuer à travailler jusqu’à 70 ans.
Les primes des fonctionnaires ne seront pas prises en compte :
Contrairement à ce qui était prévu dans le projet de réforme des retraites du premier quinquennat, le gouvernement a décidé de ne pas intégrer les primes dans le calcul des retraites des fonctionnaires.
Une issue incertaine sur les bonifications pour service hors Europe :
L’avenir de cette bonification, dite de dépaysement, qui est aujourd’hui égale, en fonction des pays, au tiers ou à la moitié de la durée des services effectués hors Europe n’est toujours pas connu. A ce jour, aucune communication de notre administration n’a été en mesure de nous rassurer sur ce point.
Ce projet de réforme des retraites n’a rien d’une nécessité économique, c’est le choix de l’injustice et de la régression sociale.
C’est pour ces raisons que la CFDT-MAE appelle l’ensemble des agentes et agents du ministère des Affaires étrangères à se mobiliser fortement le jeudi 19 janvier 2023, à se déclarer en grève et à venir manifester à Paris (13h00, place de la République) et à Nantes (10h30, miroir d’eau-château) contre cette réforme injuste et brutale.
Pour signez la pétition intersyndicale, cliquez sur le lien : https://www.change.org/p/retraites-non-%C3%A0-cette-r%C3%A9forme-injuste-et-brutale