Deux mois et demi après sa nomination, la ministre des affaires étrangères et européennes trouve enfin le temps de se pencher sur le dialogue social . Elle vient ainsi de rencontrer les syndicats du Département, vendredi 4 février. La CFDT ressort de cette rencontre avec le sentiment que la Ministre ne dispose d’aucune perspective sur le Quai, à l’exception d’un incongru projet de série télé sur le Département…
Au-delà d’un discours très volontariste (“moi, je”, répété à satiété) et d’un truisme sur la situation budgétaire dégradée au MAEE, la ministre n’ouvre aucune perspective concrète. Elle s’est en effet bornée à déclarer qu’elle se “battrait pour obtenir des moyens supplémentaires”. Le doute est plus que de mise sur la marge de manoeuvre de notre actuelle ministre et sur sa capacité à se faire entendre, les grandes orientations budgétaires 2011 ayant déjà été prises. Le rétablissement n’est en réalité pas pour demain : la ministre a écarté d’un revers de main la possibilité de remettre en cause les choix drastiques, intervenus dans un contexte déjà dégradé et que subit le Ministère du fait des suppressions d’emplois dictées par la RGPP.
Elle a été en revanche beaucoup plus prolixe en matière de communication. Elle envisage ainsi de “changer l’image du Ministère” au moyen, notamment, d’une série télévisée sur les diplomates, car elle a “la chance d’avoir des amis cinéastes” (sic)… Plus qu’au déficit d’image , si c’est d’ailleurs bien de celle du Ministère dont il est question, la CFDT préfèrerait sérieusement voir la Ministre s’intéresser au déficit d’emplois et de moyens qui accable le Département, et qui l’empêche structurellement de mener à bien les missions que les organisateurs de la pénurie budgétaire le somment de conduire.