La CFDT-MAE a reçu de nombreux mails ou appels de collègues qui souhaitaient réagir à la diffusion, sur France 3, le 20 avril, d’un numéro du magazine « Pièces à convictions » intitulé « Nos très chères ambassades ».
Le visionnage de cette émission, à qui « le Quai d’Orsay avait exceptionnellement ouvert ses portes », pour reprendre l’expression consacrée, laisse effectivement au mieux pantois et au pire amer. Nous regrettons vivement que le service public ait traité un sujet d’importance avec l’approche d’un think tank libéral et l’accroche d’une télé-réalité sous lambris dorés.
Soyons clairs dans nos interrogations : certains des axes abordés ne nous sont pas inconnus. Nous avions déjà relevé, lors de la réunion consulaire et de la conférence des ambassadeurs de l’an dernier, ou à l’occasion d’instances paritaires ou de groupes de travail informels, que l’administration elle-même (la nôtre, ou Bercy) mettait déjà dans l’air certaines antiennes : trop d’agents expatriés, des indemnités trop élevées et non fiscalisées, des consulats qui coûtent trop et offrent trop de services aux Français. On les retrouve trait pour trait dans les passages dédiés de l’émission.
On peut regretter qu’aucune place n’ait été laissée aux arguments, qui pourtant existent, et permettent de contrer ces affirmations. On ne peut pas dire non plus que l’intervention d’un ex-ministre, certes très médiatique, soit venue en soutien de son ancienne « maison »… et la CFDT-MAE relève avec soulagement que seule l’interview de Jean-Christophe Rufin, en fin de programme, est venue donner un éclairage « terrain » qui, on le déplore, manquait de bout en bout.
Certains aspects du reportage doivent cependant nourrir notre réflexion, qu’il s’agisse des questions de cartographie du réseau ou de l’inflation du nombre des ambassadeurs thématiques.
Il n’en demeure pas moins, qu’après des années de sacrifices et de réformes en cascades, il est dommage que l’administration n’ait pas eu à cœur de défendre plus son image et ses agents. La CFDT-MAE estime donc nécessaire de l’interpeller sur le sujet pour, de manière constructive, lever avec elle les voiles troubles ainsi jetés. Elle considère également que le ministre a, en l’occurrence, non seulement un droit, mais un devoir de réponse auprès de France 3.