Le déploiement du logiciel SCOLAIDE, pourtant très attendu par les agents des postes, s’est effectué dans des conditions particulièrement difficiles, révélant un manque flagrant d’anticipation de la part de l’administration centrale.
- Un logiciel largement dysfonctionnel
Malgré un budget de plus de 4 millions d’euros alloué à son développement, le logiciel s’est révélé, dès sa mise en œuvre, largement dysfonctionnel : bugs à répétition, impossibilité d’accéder à certaines fonctionnalités essentielles. Le tout dans un contexte où l’on demande toujours plus de rigueur et d’efficience aux agents.
- Les postes ont dû pallier l’absence de formation suffisante et le déficit d’accompagnement technique
Les postes ont dû pallier en urgence l’absence de formation suffisante et compenser le déficit d’accompagnement technique, mobilisant temps, énergie et vacataires pour assurer tant bien que mal la continuité du service auprès des établissements et des familles.
- Une communication quasi inexistante en amont du lancement
À cela s’ajoute une communication quasi inexistante en amont du lancement, laissant établissements scolaires et familles démunis face aux nouvelles procédures à appliquer, dans des délais contraints.
La majorité des postes ont dû se débrouiller seuls
Nous tenons néanmoins à remercier l’administration de l’envoi ponctuel d’une mission de soutien à Tananarive (le plus gros poste du réseau en matière de bourses). Cette présence, bien que brève, a permis d’apporter un appui précieux et ciblé aux équipes locales.
Pour autant, la majorité des autres postes ont dû se débrouiller seuls, avec des échéances imposées et peu de marges de manœuvre.
Ce lancement précipité et mal préparé a mis les agents en grande difficulté, fragilisé la relation de confiance avec les établissements et alourdi inutilement les charges de travail.
Nous demandons donc :
- Une évaluation transparente et indépendante du déploiement de SCOLAIDE, avec retour d’expérience des postes ;
- Un plan de correction urgent des anomalies techniques persistantes ;
- Une vraie formation complète pour les équipes concernées ;
- Des garanties sur la qualité, la fiabilité et la performance des outils numériques futurs, en cohérence avec les investissements annoncés ;
- Une meilleure concertation avec les postes et les organisations syndicales en amont de tout futur déploiement.
- Les agents de terrain méritent des outils efficaces à la hauteur de leurs missions et de l’exigence que l’administration place en eux
Tous les agents concernés auront démontré une grande capacité de résilience et le sens du service public. Ils n’ont pas baissé les bras et ont mis tout en œuvre pour traiter les dossiers en mode dégradé afin de ne pas pénaliser les familles boursières. Au prix, bien entendu, du respect de la charte du temps, de visites à domiciles qui n’ont pas pu être réalisées, etc.
Car si la qualité du service aux usagers relève bien de la mission des agents, cette qualité même est mise en danger lorsqu’on fait peser sur les agents la nécessité de compenser la mauvaise gestion des projets d’évolutions, informatiques ou autres.