Le comité social d’administration centrale (CSAC), qui s’est tenu le 9 octobre dernier, a été l’occasion de faire un point d’étape sur l’expérimentation de la semaine en 4 jours.
La CFDT-MAE a exprimé son regret suite à la décision de l’administration de suspendre, pour le moment, la mise en œuvre de l’expérimentation « dans l’attente de nouvelles instructions de la DGAFP ».
La CFDT revendique depuis plusieurs années la semaine en 4 jours auprès de l’administration, et s’est tout de suite prononcée en faveur de son instauration lorsque l’ancien Premier ministre Gabriel Attal en a fait l’une de ses mesures phares pour la fonction publique en janvier 2024.
Force est de constater que la proactivité de l’administration à ce sujet n’était liée qu’à une volonté du nouveau gouvernement : en effet, à peine l’annonce d’un changement de locataire à Matignon actée, l’expérimentation, qui devait être lancée au plus tard à l’été 2024, a été suspendue.
Et pourtant, la semaine de 4 jours est déjà largement expérimentée dans le monde du travail et son intérêt démontré par la pratique : perçue comme un moyen d’équilibrer vie personnelle et professionnelle par les agents et agentes (ces dernières travaillant plus souvent en temps partiel – avec pour conséquence un salaire moindre – pour bénéficier d’une journée libre), cette mesure est également un facteur de flexibilisation du temps de travail et d’attractivité au recrutement pour les employeurs.
Sa mise en œuvre n’est pas sans contrainte : la CFDT-MAE prend bonne note du bilan mitigé à ce stade de l’administration, et des inquiétudes remontées par les 40 agents du SCEC qui s’étaient portés volontaires pour cette expérimentation (qui n’a pas eu lieu à ce stade puisqu’elle s’est limitée à un recensement du nombre et du profil des agents volontaires et des inquiétudes de leurs encadrants et de ces derniers).
Ce constat est pourtant sans surprise, puisque cet exercice s’est déroulé sans consultation, en amont, des organisations syndicales, et sans concertation dans son élaboration : La CFDT-MAE regrette que le Département, alors qu’il en avait la possibilité en l’absence d‘instruction de la DGAFP sur les modalités de mise en œuvre de cette expérimentation, n’ait pas répondu favorablement à notre demande d’ouverture d’une négociation préalable sur le choix des services d’expérimentation, le calendrier et les modalités de mise en œuvre, ainsi que l’évaluation du dispositif. En effet, il nous semble qu’une expérimentation limitée au SCEC, avec l’organisation et les contraintes qui lui sont propres, est peu représentative de l’ensemble du ministère.
La mise en place de cette mesure au Département, aurait dû être accompagnée d’un véritable dialogue social de qualité : les représentants du personnel sont le relais des préoccupations et des souhaits des agents. La CFDT-MAE revendique une mise en œuvre concertée de cette mesure, et non descendante, qui permettrait une meilleure adaptation à notre environnement professionnel, notamment en ce qui concerne les droits aux RTT, au télétravail, à l’organisation des collectifs de travail et à la qualité de vie au travail, sujets de préoccupation exprimés par les agents et encadrants.
Ainsi, la CFDT-MAE réitère son engagement en soutien de cette mesure, et sa disponibilité pour reprendre sans attendre les négociations sur cette expérimentation avec l’administration.