A l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, la CFDT-MAE rappelle avec force que la réduction des inégalités reste une priorité. Cette journée revendicative s’inscrit pleinement dans les valeurs que porte la CFDT et permet d’aborder de multiples sujets tels que la question du sexisme, la prévention des violences sexistes et sexuelles au travail, et même la mixité dans le syndicalisme !
Pour la CFDT-MAE, l’égalité professionnelle est un élément indissociable de l’égalité entre les femmes et les hommes. Tous les agents du Ministère, quel que soit leur sexe, doivent bénéficier des mêmes chances et des mêmes opportunités tout au long de leur carrière. Agir pour l’égalité professionnelle, c’est raisonner de façon large et dans la durée. Et la CFDT-MAE n’attend pas la journée du 8 mars pour revendiquer et parler d’égalité professionnelle !
- La CFDT-MAE revendique partout l’égalité professionnelle !
Il est indéniable que notre ministère a évolué favorablement, depuis quelques années, sur la question de l’égalité et en particulier en matière de recrutements et de promotions. La CFDT-MAE relève avec satisfaction les ratios de promotion des femmes – hors filière SIC – plus en rapport avec leur présence parmi les agents promouvables et la constitution de viviers féminins, la politique des missions de renfort à l’étranger en cas de congé de maternité et la politique menée en faveur des postes doubles par la DRH.
Malgré cette amélioration, des marges de progression existent, notamment sur le respect de la Charte du temps, l’aménagement des horaires de travail, la mise en œuvre du télétravail, la prise en compte de la parentalité, la lutte contre le sexisme et le harcèlement moral et sexuel ainsi que les nominations aux postes de direction et d’ambassadeurs.
Meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle
La CFDT-MAE souhaite rappeler sa position en faveur d’une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle. En effet, celle-ci constitue l’une des clefs de voûte de l’organisation du travail et de la satisfaction globale des agents, leur permettant ainsi de mieux articuler responsabilités professionnelles et familiales, dont la charge pour cette dernière catégorie pèse encore trop sur les femmes, souvent au détriment de leur carrière et de leur parcours professionnel.
La CFDT est pleinement engagée auprès des femmes
La CFDT-MAE est pleinement engagée sur l’ensemble de ces sujets et sa présence dans toutes les instances de dialogue social en France et à l’étranger (CTM, CTAC, CHSCT, CAP/CCP, CTPE, CCL) lui permet de rappeler ses revendications en matière de parité et de mixité proportionnelle et de faire avancer partout la cause des femmes tout en veillant bien sûr à ne pas les opposer aux hommes.
Ainsi, dès le CTM de novembre 2017, la CFDT a-t-elle relayé les défauts d’affichage obligatoire en matière d’égalité professionnelle, de rémunération, de lutte contre la discrimination entre les femmes et les hommes, de lutte contre les harcèlements. Mais comme pour l’application de la Charte du temps, l’affichage seul n’est pas suffisant et le contenu des documents doit pouvoir passer de l’affichage au mur à la pratique sur le terrain.
- Le dispositif des nominations équilibrées (loi du 12 mars 2012)
Depuis 2013, les employeurs publics doivent respecter, pour chaque année civile, une proportion minimale de personnes de chaque sexe pour les primo-nominations dans les quelque 6 000 emplois de l’encadrement supérieur des trois versants de la fonction publique (40 % à compter du 1er janvier 2017).
Les femmes représentent aujourd’hui plus de la moitié des agents publics du Département. Toutefois, elles restent encore relativement peu nombreuses aux postes de dirigeants et de direction du ministère (23%), et notamment parmi les ambassadeurs (25%) et les consuls (18%), même s’il faut reconnaître que l’évolution récente est encourageante et que la dynamique engagée depuis plusieurs années est positive.
Épuisement du vivier initial
Alors que le ministère a connu entre 2013 et 2016 une amélioration constante des primo-nominations féminines, il n’a pas réussi à atteindre l’objectif assigné de 40% fin 2017. En effet, 15 femmes seulement sur un total de 52 primo-nominations, ont été nommées à des emplois entrant dans le cadre du dispositif des nominations équilibrées, ce qui correspond à un taux de 29%. Le ministère doit donc s’acquitter d’une pénalité financière d’un montant total de 450 000 €. Cette diminution s’explique notamment par l’épuisement du vivier initial au cours des dernières années, ce qui se traduit par un manque de candidatures féminines.
- Écarts de rémunération au MEAE
Au ministère de l’Europe et des affaires étrangères, l’écart des rémunérations des agents publics (fonctionnaires et contractuels) par catégorie entre les hommes et les femmes est :
– à la Centrale de -5,95% (A+), -8,22% (A), -2,76% (B) et -0,80% (C) ;
– à l’étranger de -14,16% (A+), -11,60% (A), -0,61% (B) et -5,54% (C).
A l’administration centrale :
Pour les fonctionnaires, les écarts de rémunération ne reflètent pas une discrimination salariale puisque les traitements sont calculés à partir des grilles indiciaires des corps des agents. Les inégalités constatées s’expliquent par une proportion d’hommes plus importante en haut de la pyramide des âges à un stade de la carrière où la rémunération est la plus élevée et pour les agents de catégories A+ et A, par la féminisation tardive des corps concernés. Pour les agents de catégorie C, le temps partiel, principalement féminin, vient affecter les niveaux de rémunération. Enfin, d’une manière générale, les absences pour congés parentaux et les disponibilités, qui concernent surtout les femmes, peuvent expliquer des ralentissements dans l’évolution de la carrière de ces dernières.
A l’étranger :
Les écarts s’expliquent tout d’abord par la pyramide des âges puisque l’âge moyen des hommes affectés à l’étranger est plus élevé que celui des femmes. Comme en Administration Centrale, la rémunération des agents A et A+ est impactée par la féminisation progressive des corps concernés et la présence moins importante des femmes dans les grades d’avancement. Par ailleurs, les choix d’affectation se répercutent sur les rémunérations puisque les femmes, toutes catégories confondues, sont plus nombreuses à être affectées dans les zones géographiques les moins éloignées (DUE, ANMO) où les indemnités de résidence à l’étranger (IRE) sont moins élevées.
- La CFDT-MAE a soutenu la candidature du ministère pour l’obtention du label « Egalité »
La CFDT-MAE a largement soutenu la démarche « Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes » en dépit du fait que les recrutés locaux ne soient pas, pour cette 1ère labellisation, retenus dans le périmètre qui ne s’adresse qu’aux agents publics. L’administration, réticente dans un premier temps, a reconnu la pertinence de la demande tendant à les inclure à terme.
Le Département a obtenu, le 23 octobre 2017, le label relatif à l’égalité professionnelle délivré par l’AFNOR pour une durée de 4 ans. La CFDT souligne que le label n’est pas une fin en soi et que l’effort engagé par le MEAE doit être poursuivi jusqu’à son terme, c’est-à-dire jusqu’à l’éradication complète des inégalités.