Article du journal Marianne intitulé “Comment 5 ans de sarkozysme ont massacré le réseau culturel français” à lire sur le site www.marianne2.fr
Archives pour 2011
Arrêts maladie : le Gouvernement préfère le populisme à la solidarité et à la cohésion sociale
La CFDT s’insurge contre l’instrumentalisation par la gouvernement la fraude aux arrêts maladie et demande une table ronde sur le sujet.
Véronique Descacq, secrétaire nationale chargée de la protection sociale, a vivement réagi à l’annonce de l’instauration d’un jour carence supplémentaire pour les salariés du privé en arrêt maladie et de la création d’un jour de carence pour les fonctionnaires. Selon elle, « après la taxe sur les complémentaires santés, les ponctions sur le budget de l’assurance-maladie, les ponctions sur les allocations familiales et les allocations logement… le gouvernement s’en prend directement aux salariés malades sous couvert de lutte contre la fraude ».
En effet, pour la CFDT, « il faut pourchasser et punir la fraude dans un système de solidarité », mais « il est inacceptable de désigner tous les salariés comme des fraudeurs potentiels ». D’autant plus que la fraude « doit être recherchée là où elle se trouve : dans le travail non déclaré (9 à 15 milliards d’euros), ainsi que chez les praticiens complaisants qui déshonorent leur profession », alors que les indemnités journalières ne représentent que 2,5% du budget de la Sécurité sociale. Populisme
La secrétaire nationale s’indigne « qu’au cœur de la crise que nous traversons, le gouvernement choisisse le populisme et la dénonciation calomnieuse plutôt que la solidarité et la cohésion sociale ». En effet, il est indigne de la part du gouvernement de transformer les salariés en « bouc-émissaire quand on refuse de remettre en cause les exonérations sur les heures supplémentaires (4 milliards d’euros) et qu’on laisse prospérer des paradis fiscaux qui détournent des dizaines de milliards d’euros à l’échelle de la France. »
C’est pourquoi la CFDT demande « le retrait immédiat des mesures qui s’en prennent à la santé de nos concitoyens » et exige la réunion d’une table ronde avec les partenaires sociaux pour envisager les moyens efficaces d’une lutte contre la réalité de la fraude.
Annulation des prises à bail à Abu Dabi, la DRH oublie ses engagements !
Le Service des Immeubles et de la Logistique a fait part à l’ambassade de France à Abou Dabi de sa décision de ne plus lui accorder de prises à bail, compte tenu de la baisse prévisible des prix sur le marché locatif. Le SIL estime que le montant des émoluments perçus par les agents est suffisant pour qu’ils puissent se loger décemment … en oubliant que les agents en poste avaient préalablement reçu l’assurance de la DRH qu’ils bénéficieraient de cette prise à bail de leurs loyers !
La CFDT-MAE demande à l’administration (courrier ci-dessous) non seulement de respecter ses engagements envers les agents, mais aussi de se conformer à l’article D36 du code du domaine de l’Etat.
Relèvement des majorations familiales dans certaines villes à l’étranger : une amélioration mais ce n’est tout de même pas le Pérou
Nous sortons d’une réunion de dialogue social qui portait sur la réforme des majorations familiales. Globalement, ce n’est vraiment pas le Pérou: vraisemblablement tout juste une remise à niveau de la 1ère tranche 0 à 10 ans pour couvrir les frais d’écolage ou de crèche dans une soixantaine de villes dont New York, Washington, Zürich et Tokyo; bien que la mesure soit à effet du 1er janvier 2012, les négociations avec Bercy sont encore en cours. Pour mémoire : les MF sont bloquées depuis 2002 et ne couvrent même pas les frais de scolarité dans certains postes alors même que la gratuité aux lycéens français est offerte à tous sauf aux agents du service public !
Agents de catégorie C : l’IAT est relevée en attendant mieux.
Les agents de catégorie C devaient passer au régime de la PFR en fin d’année 2011 et bénéficier à cette occasion d’une revalorisation des primes, seul intérêt de ce nouveau mode rémunération puisque la part « résultats » reste nébuleuse. Cette mise en place étant à nouveau différée, les organisations syndicales ont une fois encore réclamé un relèvement des plafonds des primes actuelles. Le ministre nous a annoncé lors du CTM que le plafond de l’IAT serait relevé et l’arrêté a été publié au JO lundi. Concrètement, les agents devraient percevoir entre 40 et 50 euros bruts de plus par mois, le caractère rétroactif annoncé par le ministre n’est pas repris dans l’arrêté publié au JO mais devrait être effectif au 1er juillet 2011. Espérons qu’au minimum, cette augmentation couvrira l’inflation constatée sur les 12 derniers mois. Nous sommes encore bien loin des “promesses” de la RGPP, qui devait permettre de “mieux rémunérer” les agents de la fonction publique.
Comme vous le savez, suite à l’enquête qu’elle a réalisé en 2010, la CFDT a été à l’initiative de la création du groupe de travail sur les catégories C dans le cadre du dialogue social et a présenté des propositions pour le relèvement des plafonds indemnitaires pour les agents de catégorie C. Elle se félicite du relèvement de l’IAT… en attendant mieux ! Notre action et notre investissement pour les agents de catégorie C s’inscrivent dans la durée : le point d’indice étant bloqué et les primes volatiles, la CFDT revendique l’augmentation du ratio promus/ promouvables, seul moyen de tirer vers le haut la rémunération des agents et le relèvement du point d’indice. Elle revendique également la prise en compte des qualifications linguistiques des agents de chancellerie propres à ce ministère et poursuivra son combat au sein du groupe de travail et dans la CAP.
Mille recrutés locaux ont fait grève le 9 novembre 2011 contre les attaques portées par la DRH contre le dispositif coût-vie
Le bilan de la grève n’est pas définitif. Quelques postes n’ont pas déclaré leurs grévistes, d’autres semblent avoir minoré leur nombre. Pour le moment, l’administration nous a donné le chiffre de 893. Nous l’estimons supérieur à 1.000. Ce qui compte, c’est l’ordre de grandeur.
C’est de toutes façons un succès : dès le dépôt du préavis de grève, le ministère a décidé d’appliquer la revalorisation salariale rétroactivement au 1er janvier au lieu du 1er juillet. Puis la première grève de recrutés locaux au niveau mondial a été marquée par une participation exceptionnelle si on la rapporte aux effectifs concernés (RL du réseau diplomatique et consulaire des pays rémunérés ni en € ni en USD).
La pétition (1.500 signatures) et autant de cartes postales ont été remises au ministre Alain Juppé, le jour de la grève, à l’ouverture du comité technique ministériel. Le ministre n’a pas annoncé d’éléments nouveaux sur la mesure coût-vie mais il a été impressionné par l’ampleur de la mobilisation et par l’épaisseur du paquet de pétitions et de cartes postales.
Nous avions, la semaine précédente, rencontré le Secrétaire Général qui nous avait assuré que si la DRH trouvait des moyens financiers en fin d’année, les collègues RL seraient servis.
L’administration doit prendre en compte la colère, la détermination et la solidarité qui se sont exprimées mondialement. Elle doit rapidement (avant la trêve des confiseurs) nous faire connaître ses intentions quant à l’alignement de la revalorisation salariale sur le taux du FMI.
L’harmonisation des grilles d’IR : piège ou exercice de transparence ?
Le volet principal des réformes de l’IRE est la remise à plat des grilles avec un exercice d’ajustement des différents groupes par rapport au groupe pivot nommé par l’administration “harmonisation”.
Conçu en trois volets (refonte de la grille, reclassement du groupe pivot puis lissage des écarts entre groupes), cette partie de la réforme est présentée par la DRH comme réalisée à enveloppe budgétaire constante, assurant ainsi le maintient de la masse salariale. Cette mesure ne devrait pas pouvoir être une nouvelle opportunité pour l’administration de faire des économies sur le dos des collègues en poste ! La réforme est présentée dans un souci de simplification de gestion, de transparence et d’équité. On ne peut que louer un tel engagement.
Pourtant, sa mise en oeuvre suscite des réactions vives de la part des principaux concernés, et la CFDT-MAE reçoit chaque jour des messages d’agents mécontents qui ne comprennent pas la baisse annoncée de leur IRE.
Alors ? La DRH s’est-elle prise les pieds dans le tapis en ne sachant anticiper les conséquences des mécanismes mis en place, ou cette réforme cache-t-elle un nouveau creusement des inégalités et un appauvrissement des agents expatriés déjà les moins bien rémunérés ?
Rapide rappel sur la mise en place de la réforme :
A – refonte de la grille des groupes d’IRE : d’une grille de 30 groupes, nous passons à 18 groupes. D’après l’administration, cela simplifie la gestion et permet de “toiletter” la grille en supprimant des groupes pas ou peu utilisés ou en fondant des groupes très proches. Il faut noter que l’ancienne grille 24 (pour l’ensemble des catégories C) est reclassée en grille 12, sans que cela n’ait d’incidence sur le niveau de rémunération des intéressés d’après l’administration : le montant de l’IRE reste le même.
B – Reclassement : la DRH a saisi cette opportunité pour effectuer un reclassement de l’ensemble des pays autour du groupe pivot (cf les variations du groupe 9 en annexe de l’arrêté) comme elle le fait en général au 1er janvier de chaque année. Sur quelle base ? Pour quelles raisons et quels résultats attendus ? Cela n’est pas clairement expliqué.
C – exercice de lissage des écarts entre les groupes d’IRE (harmonisation) : cette mesure vise à établir l’uniformité dans les différences de proportions entre groupes d’IR dans chaque pays. Auparavant, les différences entre le groupe 24 et le groupe 13 (pivot), pouvait varier : dans certains pays il pouvait y avoir 15% de différence entre 13 et 24, dans d’autres 25%. Cela faussait notamment le classement annuel (basé sur le groupe pivot), qui était faux pour TOUS les autres groupes de la grille. Dorénavant, la différence entre le groupe 9 (pivot) et le groupe 12 sera la même dans chaque poste (22%, consulter la grille dans l’arrêté ). Dans cet exercice, 50% des agents sont gagnants (ils étaient “sous-rémunérés” par rapport au groupe pivot), et 50% perdants (ils étaient ” sur-rémunérés ” par rapport au groupe pivot) puisque l’exercice s’effectue à enveloppe budgétaire constante.
L’administration a assuré les représentants du personnel que les ajustements ne dépasseraient pas les +/-4%, pour rester dans les proportions déjà connues lors de l’application de l’effet change-prix. Si tel n’était pas le cas, les agents doivent faire part des problèmes posés par cette mise en œuvre qui peut être corrigée au moment du reclassement annuel du 1er janvier.
Préalablement à l’application de cette mesure, en juillet dernier, l’ensemble des organisations syndicales a réclamé les chiffres concrêts de ces ajustements, afin de vérifier que la nouvelle grille de pourcentages permettait notament de mieux redistribuer la masse salariale, et ne creusait pas un peu plus les inégalités entre le bas et le haut de la grille. Afin de vérifier, aussi, que la mise en oeuvre mécanique d’une mesure toute arithmétique ne créerait pas de variations de grande amplitude dommageables pour les agents.
Une réforme de cette ampleur, impliquant à la fois le versement d’une ancienne grille vers une nouvelle (anciens groupes 18 et 24 reversés en 12 par exemple), et un réajustement entre les groupes restants, donne des effets parfois imprévisibles. C’est pourquoi il aurait fallut avancer avec circonspection et pourquoi la CFDT-MAE demande à nouveau à l’administration les données chiffrées des variations opérées, pays par pays, en regard du nombre d’agents concernés . Certains reclassements (dont on peut trouver des exemples sur Diplonet, ou circulant par courriel) peuvent paraître irrationnels, mais les mesures ne prennent du sens que mises en regard du nombre de personnes concernées.
La CFDT-MAE a renouvelé cette demande lors du dernier CTM.
– L’harmonisation des grilles d’IR : piège ou exercice de transparence ?