CFDT Cadres a choisi la ville des corsaires et le palais du Grand Large pour tenir son 15ème congrès, gorgé d’iode, de talents et de tonus. Un congrès roboratif propre à dynamiser les militants CFDT qui y participaient dans la délégation Interco (fédération à laquelle appartient notre syndicat) du 14 au 16 juin derniers.
- Progression spectaculaire du nombre d’adhérents CFDT cadres
Entre 2013 et 2017, la progression du nombre d’adhérents cadres est spectaculaire (+33%), ce qui s’explique en partie par un meilleur repérage dans Gasel (logiciel des adhérents) mais signe aussi un mouvement de fond dû à la transformation du salariat. La CFDT, avec près de 27% des voix, est ainsi le 1er syndicat chez les cadres du privé, loin devant la CGT (21%) et la CFE-CGC (18%). Elle est également en tête chez les cadres A de la fonction publique. Cette représentativité lui confère une importante responsabilité, d’autant que le taux de syndicalisation des cadres est le plus élevé parmi les salariés.
- Des préoccupations qui rejoignent les nôtres
Parmi les axes revendicatifs de la période de 4 ans qui s’ouvre, la CFDT-MAE retrouve des préoccupations similaires aux siennes, ce qui n’est pas un hasard, en matière de charge de travail, organisation du travail, conciliation vie pro/vie perso, maîtrise des outils numériques et droit à la déconnexion, santé au travail et prévention des risques (problèmes de sommeil, addictions, pénibilité, charge mentale, burn et bore out), lutte contre les discriminations et pour l’égalité femme/homme, prise en compte des handicaps, formation des cadres.
Elle suivra avec intérêt les revendications portant sur une meilleure valorisation du doctorat, y compris dans les concours de la haute fonction publique ainsi que sur la liberté d’expression des cadres et le droit d’alerte professionnelle auxquelles elle s’associe. Elle partage également la demande de CFDT Cadres d’une action mieux coordonnée avec l’UFFA CFDT (union des fédérations des fonctionnaires et assimilés) pour ce qui concerne les revendications dans le secteur public.
- Les cadres sont-ils trop vieux à 45 ans ?
S’agissant des seniors, considérés comme tels dès l’âge de 45 ans, l’action de la CFDT visera la lutte contre les stéréotypes, ainsi que l’intégration dans le milieu professionnel, la reconnaissance de l’expérience, l’accompagnement au moyen des formations, et la qualité de vie au travail pour lutter contre l’usure professionnelle.
- Disparité des situations des « cadres »
Dans son intervention, Laurent Berger a souligné la disparité des situations des « cadres » qui se répartissent en cadres administratifs, cadres commerciaux, ingénieurs, cadres techniques d’entreprise, cadres des professions scientifiques, de l’information ou des arts, d’où la nécessité d’actualiser la définition de l’encadrement qui date de 1947. C’est pourquoi la CFDT demande l’ouverture de négociations sur la fonction d’encadrement afin de définir les activités et les missions du manager tout en reconnaissant à celui-ci des droits fondamentaux : droit d’expression libre, droit d’alerte, droit de retrait. Trop souvent en effet les cadres sont contraints de mettre en œuvre des décisions contraires à leurs valeurs, engendrant des situations humainement intenables.
Les cadres bousculés face à la « révolution numérique »
Le personnel encadrant est également bousculé par les transformations actuelles. La révolution numérique défie les modèles historiques de management et de nouvelles organisations de travail apparaissent, parfois virtuelles. Les travailleurs aspirent à davantage d’autonomie mais le besoin de coordination du travail, de collectif, reste le même.
Les cadres méritent de la reconnaissance
Avec un rôle charnière dans l’entreprise, la prise de décision et l’organisation du travail, les cadres sont particulièrement exposés sans disposer de marge de manœuvre suffisante pour accomplir leur mission. Légitimes à participer aux discussions stratégiques pour motiver leurs équipes et mener à bien leur projet, ils méritent une meilleure reconnaissance de leurs compétences et de leur capacité à innover et à fédérer.
En tant que 1ère organisation représentative chez les cadres, la CFDT continuera de porter l’identité, les aspirations, les attentes de ces salariés à part entière. La CFDT-MAE est en phase avec cette politique et le mot d’ordre fédérateur « s’intéresser à tous les salariés, sans nier leur spécificité ».