Deux évolutions majeures sont présentées lors de cette réunion – évolution des métiers et évolution des missions -, permettant de dégager plusieurs tendances fortes identifiées à la direction des immeubles et de la logistique (DIL) :
- La maintenance et le patrimoine de l’Etat deviennent des sujets de plus en plus importants et requièrent de nouvelles compétences ;
- L’informatique prendra aussi de l’importance, ce qui nécessite des compétences spécifiques ;
- Les marchés publics sont incontournables et vont requérir des compétences de plus en plus exigeantes ;
- L’administration exemplaire et les ambassades vertes prendront une place accrue, ce qui impliquera de pouvoir suivre et contrôler leur évolution.
L’administration rappelle que la pluralité des métiers évolue rapidement à la DIL, soulevant de fait une problématique forte pour ce qui est du recrutement, tant interne qu’externe. La DIL est aussi un outil de dialogue régulier avec les autres services du ministère, ce qui devrait permettre de prendre en compte la démarche « service » dans sa stratégie de fonctionnement quotidienne. En d’autres termes, la DIL est prestataire de services pour les autres directions. Enfin, beaucoup d’agents de catégorie C travaillent à la DIL et la formation en interne reste un enjeu déterminant pour l’avenir et la sécurisation des métiers de la direction.
La problématique de l’externalisation
La DIL fait appel à de nombreux prestataires extérieurs. L’évolution des marchés publics va nécessiter de nouvelles compétences et donc des formations. De plus, les contraintes budgétaires impliqueront de savoir mieux gérer, exigeant une approche qui ne sera plus exclusivement quantitative mais qui fera une plus grande place au qualitatif. La création d’une base de données en 3D (pour le bâtiment notamment…) devra entraîner le développement d’une nouvelle compétence, notamment au bureau d’assistance aux utilisateurs (BAU). Enfin, la nécessité de prendre les mesures appropriées en matière de prévention des risques psycho-sociaux est exprimée.
La DIL en 2025 ?
D’autres points sont relevés lors de cette réunion, s’agissant notamment:
- Du parc automobile : il conviendra d’apporter au mieux une prestation de services transports en préservant le parc automobile,
- De la sécurité incendie : le respect des dispositions règlementaires est fondamental et la DIL a recruté sur CDI un agent au profil adapté.
Les postes à l’étranger sont aussi un enjeu où il faudra développer une forte expertise. D’autre part, la gestion financière au sein de la direction devra être dotée d’un outil de fiabilisation et comptable en lien avec la DAF. Le développement de la compétence en matière de BIM (Building information modeling, ou building information model (BIM), qui est une technologie et des processus associés pour produire, communiquer et analyser des modèles de construction (Eastman, 2011), exigera de recruter un BIM Manager et de disposer au sein du BAU d’une compétence correspondante. Les dispositifs « Ambassade verte » et « Administration exemplaire » supposent enfin la mise en œuvre de compétences techniques et de communication plus pointues.
Intervention de la CFDT
La CFDT porte son attention sur les points qui suivent, s’agissant d’une filière qui comprend des métiers auxquels ont affaire tous les agents du ministère : équipements des bureaux, sécurité incendie, BAU, dont l’efficacité et la réactivité sont relayées.
L’externalisation a des limites, notamment pour les fonctions relatives aux garages et d’intendance, ce qui pose la question du devenir des corps techniques de catégorie C. Comme le reconnaît l’administration, l’externalisation n’est pas forcément la solution économiquement la plus favorable.
La répartition titulaires / contractuels sur les fonctions non administratives est posée, compte tenu du renforcement technique nécessaire du MAE. Il s’agit de former une ressource interne intéressée par la filière, à valoriser toujours dans l’optique de limiter les points de vulnérabilité du Département face aux divers interlocuteurs, problématique transversale soulevée dans les différentes filières examinées dans le cadre de l’exercice GPEEC.
La CFDT-MAE rappelle que le Département possède une filière « marchés » à valoriser, qui concerne non seulement la DAF et la DIL, mais aussi toutes les directions qui ont des correspondants dans les directions, notamment les rédacteurs marchés. Il s’agit là encore d’une problématique transversale : autant le recours aux CDD pour des projets ponctuels est concevable et adapté, autant pour la mémoire des immeubles, cela l’est moins.
La CFDT précise que la pérennisation d’un emploi d’architecte et d’un emploi de responsable maintenance en centrale est nécessaire, afin d’éviter à terme le délabrement des immeubles. Cela serait au demeurant cohérent avec le projet QO 21 qui doit s’inscrire dans la durée. Dans le même ordre d’idées, elle approuve le principe du recrutement sur CDI du conseiller sécurité, sur un poste vacant depuis plusieurs mois.
Enfin, pour se donner les moyens d’un politique immobilière durable à l’administration centrale, la CFDT-MAE rappelle qu’il s’agit de ne plus retomber dans les errements qui ont marqué la période récente, à savoir l’acquisition du site Convention accompagnée de nombreux déboires dont les conséquences pèsent encore à ce jour.
A l’étranger, la CFDT souligne le renforcement de la maintenance et la capacité de résister aux caprices des chefs de poste, tout en renforçant la compétence « DIL » dans les services communs de gestion (SCG), qui pourrait se traduire par la formation d’un agent du SCG à la conduite de travaux et à un module de gestion des équipements.