Le comité technique ministériel du 13 mai dernier a été l’occasion de faire un point sur l’évolution du réseau diplomatique et consulaire. La fiche figurant au dossier s’étend longuement sur le recentrage en cours des missions pour 25 postes de présence diplomatique (PPD), sur la cartographie du réseau consulaire et sur le déploiement du référentiel Marianne.
Toujours pas de retour d’expérience pour les PPD
En ce qui concerne les PPD, la CFDT déplore, qu’il n’y ait pas eu, après la première vague de 13 postes qui prend forme à l’été, un retour d’expérience solide avant de lancer le mouvement pour les 12 suivants, contrairement à ce qui nous avait été affirmé lors des deux CTM précédents.
Nous avions déjà pointé, il y a un an, les risques de surexposition de deux postes de la première vague : Kingston et Katmandou. Après avoir souligné le travail remarquable accompli par nos collègues du Népal, la CFDT rappelle que les comptes-rendus de notre ambassadrice à Katmandou signalaient, bien avant le tremblement de terre de début mai, la vulnérabilité de notre dispositif et s’inquiétait du projet de vente de la chancellerie, seul bâtiment français doté d’un « bunker » antisismique. Nous avons pris bonne note des assurances de la direction des immeubles et de la logistique (DIL) quant à la conservation de ce bâtiment, et du DGA quant au maintien d’un agent « spécifiquement consulaire ». Il n’en demeure pas moins que le dispositif PPD nous parait, dans les deux postes précités ainsi que, parmi les 12 prochains, aux Seychelles et en Amérique centrale (Nicaragua et Salvador) clairement sous-dimensionné si l’on veut couvrir correctement les « risques consulaires » (Français résidents ou de passage dans des zones d’expositions aux catastrophes naturelles).
Limiter la casse sociale pour les recrutés locaux victimes des réductions de format dans les PPD
La CFDT rappelle que dans les 25 postes affectés par le passage en PPD-FTA, la forte réduction de voilure aura un impact lourd en matière de licenciements de recrutés locaux. Sur le terrain, le traitement de ces fins de contrats dépend grandement de l’attention portée par les chefs de poste. Nous insistons pour que dans chaque poste concerné, un réel plan social, monté avec une anticipation suffisante soit mis en place, et qu’un retour soit effectué auprès des organisations syndicales.
Main basse sur les frais de tournée consulaire ?
Etonnée, voire inquiète de lire au détour d’un paragraphe que dans 13 consulats généraux tests les frais de tournée consulaires passeraient l’an prochain du programme 151 vers le 105, la CFDT interroge l’administration.
Sans réponse lors du CTM, elle a écrit au DGA à ce sujet, craignant un appauvrissement programmé du programme 151 et un détournement de ses crédits au profit du programme 105.
Toujours pas de réflexion sur les missions
La CFDT note que la tendance actuelle est à l’augmentation des missions :
. Les effets du PAMAC ne sont aucunement visibles dans les consulats à ce stade. Le notariat n’a finalement pas été supprimé et de nouvelles compétences relatives aux permis de conduire notamment se sont ajoutées.
. Quant à l’expérimentation du référentiel Marianne (« standard interministériel de la qualité de l’accueil au sein des services de l’Etat »), elle prévoit de nouvelles exigences en termes de qualité et délai de réponse à l’usager, elle suppose que le réseau consulaire « fasse preuve d’une grande plasticité (sic) pour s’adapter à la diversité des besoins », tout ceci avec toujours moins de moyens et de ressources pour satisfaire ces exigences.
Pendant ce temps-là, la déflation des effectifs se poursuit
La CFDT fait remarquer que le Département a vu fondre ses effectifs de 16% en 10 ans et que l’on nous annonce une nouvelle vague de suppression de 450 équivalents-temps-plein (ETP) sur le prochain triennum. Dans une tribune, le ministre précédent déclarait il y a quelques années déjà que nous étions arrivés « à l’os ». Et maintenant ? Dans le contexte actuel, nous nous interrogeons sur la mise en place d’une véritable GPEEC. Au vu des limites déjà atteintes en termes de réduction des effectifs et de redéploiement, quelles sont les perspectives réelles ? Quels sont les programmes et catégories de personnel concernés ? Des missions seront-elles supprimées ?
L’administration répond que « 2015 est une année charnière puisqu’elle est à cheval sur les deux triennums » mais que les discussions avec Bercy ne sont pas terminées.