Après la tribune du “groupe Marly”, des collègues nantais nous proposent un autre point de vue, tout aussi pertinent, celui de “chez Jeannot”!
Archives pour 2011
Protection sociale des recrutés locaux : on avance enfin !
Ce dossier crucial commence à progresser car la revendication CFDT selon laquelle il faut définir des seuils minimaux de protection sociale est enfin admise. Mais l’administration reste frileuse par rapport aux coûts supplémentaires que ne manquera pas d’entrainer une amélioration de la protection sociale dans les pays qui en sont peu ou prou dépourvus. Or l’argument de la contrainte budgétaire ne doit pas devenir un prétexte pour ne rien faire !
ll existe des marges de manœuvre, « retours catégoriels » notamment, qui ne sont pas exploités. L’administration s’est engagée lors du dernier CTPM à explorer cette voie, nous attendons qu’elle le fasse réellement…
La CFDT fait reculer la précarité pour les recrutés locaux
Lors de la 14ème réunion du groupe de travail sur les recrutés locaux, la CFDT-MAE a appelé l’attention de la DRH, à travers le cas d’une collègue recrutée depuis 1990 et dont le contrat à durée déterminée (CDD) n’avait pas été transformé en contrat à durée indéterminée (CDI) alors qu’aucune disposition du droit local n’y faisait obstacle, sur la contradiction entre cette pratique et les recommandations du guide de recrutement local.
En effet le vademecum énonce clairement que “la norme est le recrutement d’agents permanents sur la base de la signature d’un contrat de travail. Selon les besoins et en fonction des pratiques locales, le recrutement est établi sur CDD ou sur CDI. (…) Le Département engage les postes à ne pas maintenir systématiquement les agents en CDD, même si le droit local le permet, mais à proposer un CDI aux intéressés ayant vocation à occuper un emploi permanent.”
La DRH, interrogée par la CFDT, a donc confirmé que, si le droit local ne s’y opposait pas, les agents placés sur des fonctions pérennes devaient se voir proposer une transformation de leur CDD en CDI.
Dialogue social dans les postes: l’heure du bilan!
Le comité de suivi du 3ème accord-cadre sur le dialogue social dans les postes (DSP), signé en 2008, s’est tenu le 11 janvier 2011. Il a donné lieu à un tour de table pour évaluer l’application de cet accord, dans la perspective de son renouvellement à l’horizon de l’été 2011. Jusqu’en 2008 le DSP se résumait aux commissions consultatives de concertation (CCC), peu actives, et aux assemblées générales, réunions d’information appelées « grands messes » dans les postes.
Lire le compte rendu du comité de suivi du DSP du 11 janvier 2011.
En finir avec la précarité dans la Fonction publique !
Du jasmin… et des larmes
Editorial de Marcel Grignard – Syndicalisme hebdo n°3295 du 20 janvier 2011
Un immense espoir, mais aussi beaucoup de craintes. À l’heure d’écrire cet édito, un gouvernement de transition vient d’être nommé. Des membres de la société civile engagés dans le syndicalisme tunisien en ont très vite démissionné. On nous vole la révolution, disent les uns, devant la présence de membres de l’ancien gouvernement ; il ne pouvait en être autrement, disent les autres, après des décennies d’éradication de tout ce qui s’opposait au pouvoir du clan Ben Ali. Libération des prisonniers politiques, liberté de la presse sont les premiers pas vers une véritable démocratisation de la vie politique, dont l’évolution reste incertaine. Nous savons qu’elle sera difficile et prendra du temps.
On reste sans voix devant l’attitude du gouvernement français. Que dire quand les fondamentaux sont relégués à l’arrière-plan – au point de soutenir ce président tunisien qui faisait tirer pour tuer des manifestants ? Que dire quand la cécité conduit à plaquer l’image du Ben Ali de la transition de l’après-Bourguiba sur celle du despote qui a spolié son peuple avant d’être chassé par lui ?
Depuis la mi-décembre, la CFDT a pris fait et cause pour les travailleurs et le peuple tunisien. Elle l’a dit publiquement avec les autres organisations syndicales françaises. Elle a été présente dans les manifestations des Tunisiens de France. Elle a agi en lien permanent avec l’UGTT, la centrale syndicale tunisienne avec qui elle travaille depuis longtemps – travail se traduisant par des coopérations solides dans plusieurs secteurs professionnels.
Depuis le 17 décembre, à Sidi Bouzid, puis dans toute la Tunisie, l’UGTT a encadré et appuyé le mouvement social qui a abouti au départ de Ben Ali. Elle a appelé à la libération des prisonniers politiques et au respect des droits de l’homme. Il est d’autant plus important de le souligner que dans un pays comme la Tunisie, où le syndicalisme est la seule vraie force structurée de la société civile, l’autonomie syndicale relève d’un combat permanent qui peut conduire à la prison.
Nous nous sentons proches des travailleurs tunisiens parce que nous les côtoyons aussi sur le territoire national. Parce que, compte tenu de notre histoire, ce qui se passe de l’autre côté de la Méditerranée nous touche de près. Parce que quand des hommes et des femmes luttent au point d’y laisser leur vie, pour la démocratie et l’émancipation, pour des conditions de vie décentes et le recul de la corruption, ces combats nous concernent.
Souvent, le syndicalisme international nous paraît lointain et institutionnel. Émancipation des peuples, droits fondamentaux… trop souvent prononcés par routine. Et puis il y a des moments de l’histoire où l’on vérifie que les relations tissées, les coopérations engagées, les valeurs partagées font vivre un syndicalisme acteur indispensable au quotidien des moments cruciaux.