La CFDT-MAE vous propose de retrouver l’intervention percutante de notre experte au dernier CSAM de mai 2025 concernant le principe inique et inadapté de la double sélection des agents éligibles pour l’examen professionnel des secrétaires des affaires étrangères.
- le principe de l’examen professionnel des SAE au Ministère est celui de la double sélection des agents éligibles
En effet, la CFDT-MAE conteste les modalités d’accès actuel au principalat des SAE, définies par l’arrêté du 28 juillet 2022 qui a institué une double sélection des agents éligibles, à savoir d’une part une sélection des candidats par le jury sur la base du dossier de reconnaissance des acquis de leur expérience professionnelle (RAEP) et d’autre part l’épreuve orale d’admission pour les candidats retenus à passer cette épreuve.
Les parcours professionnels des candidats doivent davantage être pris en compte
D’ailleurs, comme elle a déjà eu plusieurs fois l’occasion de le dire, notamment lors des débats sur les lignes directrices de gestion, la CFDT rappelle le souhait de nombreux agents que les expériences réussies au cours du parcours professionnel des candidats au principalat soient des critères davantage pris en compte dans la sélection des candidats retenus pour présenter l’épreuve orale d’admission de l’examen professionnel.
- Le sentiment d’injustice grandissant des SAE qui souhaitent passer le principalat
La CFDT-MAE souhaite revenir sur le nouveau dispositif réglementaire d’accès au principalat des secrétaires des affaires étrangères qui a instauré une double sélection des agents éligibles, unique à notre connaissance parmi l’ensemble des Ministères, qui génère incompréhension et frustration des agents éligibles souhaitant présenter l’examen professionnel pour l’accès au grade de secrétaire des affaires étrangères principal(e).
La très grande majorité des collègues présentant un dossier RAEP sont écartés
Ce principe aboutit chaque année à écarter la très grande majorité des collègues qui présentent un dossier RAEP. Ainsi, au titre de 2024, sur 248 RAEP répondant aux critères réglementaires, seuls 49 ont été retenus par le jury, ce qui représente un taux de refus de 80%. Et l’année suivante, ce sont seulement 54 dossiers qui ont été sélectionnés sur 214 reçus et examinés, soit encore 75% de rejets.
Pour l’examen professionnel organisé au titre de 2026, le jury a retenu 53 dossiers.
Une rupture d’égalité des chances entre candidats
La CFDT-MAE considère que ces nouvelles modalités constituent une rupture de l’égalité des chances entre candidats et cette double sélection nous paraît bien singulière dans le paysage administratif français.
L’élaboration du dossier RAEP est très chronophage
L’élaboration du dossier RAEP – qui a évolué chaque année ou presque depuis 2020 – est particulièrement chronophage : en moyenne une trentaine d’heures à comparer avec l’ancienne épreuve écrite qui ne durait que 3 heures.
Les dossiers RAEP n’assurent plus l’anonymat des candidatures
Ensuite, contrairement à une épreuve écrite, l’anonymat des candidatures n’est pas assuré et dès lors, on peut s’interroger sur les critères objectifs qui permettent de départager des dossiers similaires de même niveau.
Des critères de sélection flous à géométrie variable
Alors que parmi les critères mis en avant par le jury et ceux définis par l’arrêté du 28 juillet 2022 figurent en bonne place les acquis professionnels et l’exercice de fonctions d’encadrement et de responsabilités et suppose donc une certaine pluralité d’expérience, il semblerait que d’autres critères soient également valorisés et pris en compte par le jury mais sans que ceux-ci soient clairement identifiés par les candidats et sans qu’aucune cohérence d’ensemble ne se dégage vraiment vu de extérieur.
Cette interrogation est d’autant plus grande que le rapport du jury de 2025 indique que son choix pour la sélection des candidats retenus, a été notamment guidé par « les expériences et les compétences acquises en matière de management, la diversité de l’expérience professionnelle, lorsque cette diversité a su révéler une trajectoire ascendante ou un choix de postes guidé par la volonté de monter en niveau de responsabilité ou d’occuper des fonctions d’encadrement ».
La CFDT-MAE demande qu’une définition claire des critères attendus ainsi qu’une procédure plus lisible soient rapidement mise en place
Notre organisation syndicale et nos élus appellent l’attention de l’administration sur le manque d’intelligibilité des attentes du jury pour l’examen professionnel. A cet égard, nous souhaitons que des précisions soient apportées sur les attendus du RAEP ainsi que sur la mise en place rapide d’une procédure plus lisible pour les prochaines promotions, dans l’attente d’une modification substantielle des dispositions de l’arrêté du 28 juillet 2022 prônée par la CFDT-MAE.
Vous avez dit « vice de forme » ?
On nous signale même pour l’examen organisé en 2025 au titre de 2026 que des candidats auraient été éliminés pour « vice de forme » de leurs dossiers (exemple : plusieurs pièces jointes transmises par les agents alors que le dossier ne doit comporter qu’un seul fichier fusionné au format PDF), ce qui aurait permis au jury de pouvoir écarter d’entrée certains dossiers RAEP parmi les plus de 200 présentés.
Les candidats non admissibles doivent pouvoir échanger avec la présidence du jury
La CFDT-MAE demande, devant le manque de clarté des critères retenus par le jury et leur pondération, que tous les candidats non admissibles qui le souhaitent puissent systématiquement bénéficier d’un retour éclairant de la part de la Présidente ou du Président du jury, dans le but de mieux comprendre les manques éventuels de leur dossier RAEP et pouvoir ainsi améliorer la présentation de leur candidature lors de l’examen suivant.
- La CFDT-MAE revendique la suppression de l’épreuve d’admissibilité sur dossier
Dès lors, et compte tenu des éléments évoqués supra, la CFDT-MAE demande à l’administration que tous les collègues remplissant les conditions statutaires puissent passer l’examen professionnel dont le nombre de places offertes, par ailleurs, doit être sensiblement augmenté (pm. 23 places offertes au titre de 2026).
Si d’autres ministères, avec des effectifs beaucoup plus élevés (Intérieur, Économie, Environnement…) y arrivent chaque année, pourquoi pas nous, d’autant qu’il est possible de passer l’épreuve orale en visioconférence !