La CFDT regrette qu’au moment où l’on nous annonce deux ou trois tours de vis supplémentaires (RGPP2 + collectif budgétaire) avec leur lot de suppressions de postes et de licenciements et au moment où le Parlement débat du projet de loi sur l’action extérieure de l’Etat, notre ministre conçoive le dialogue social sur le mode tasse de thé et n’ait pas une demi-heure à nous consacrer pour une réunion de travail sur les thèmes qu’il avait au demeurant lui-même identifiés.
Bilan du dialogue social dans les postes : peut mieux faire
La CFDT-MAE a estimé qu’il était temps d’établir un premier bilan des commissions consultatives pour les agents de droit local (CCL) réunies suite à la signature de l’accord-cadre en 2008 sur le dialogue social dans les postes et aux élections des représentants du personnel.
Les résultats de l’enquête effectuée auprès de nos élus montrent que la plupart d’entre eux sont satisfaits de la création des CCL, de leur bonne organisation, d’une ambiance positive (70 %), d’une attitude positive (50 %) ou moyennement positive (27 %) de l’administration envers les représentants du personnel et de rapports facilités avec la hiérarchie (65 %).
Mais ils sont souvent déçus par les maigres résultats obtenus au cours des CCL, estimant qu’il n’y a pas de suite à leurs propositions, qu’ils ne sont pas vraiment écoutés et que la communication passe mal. Citation d’un élu : « le dialogue social est réussi sur la forme mais pas sur le fond ».
Nos représentants en CCL ont répondu à 38 % qu’il se sentaient menacés dans le déroulement de leur carrière du fait de leur engagement et 88 % de nos élus ont estimé qu’un statut protecteur pour les élus était absolument indispensable pour pérenniser le dispositif de dialogue dans les postes. La CFDT est d’ailleurs intervenue récemment auprès du DGA, qui a promis d’adresser un télégramme aux postes en ce sens. Forte de ce premier bilan, la CFDT-MAE proposera, lors du prochain comité de suivi de l’accord-cadre, des améliorations au fonctionnement du dialogue social dans les postes.
Lexique des instances du dialogue social
On distinguera les instances qui traitent de questions collectives (CT, CHSCT, CAS…) et celles qui traitent de questions individuelles (CAP et CCP en centrale, CCL dans les postes). Certaines sont paritaires (même nombre de sièges pour les représentants de l’administration et du personnel), d’autres non, mais toutes ont en commun de n’avoir qu’un rôle consultatif. En vertu de ce principe du dialogue social dans la fonction publique, les avis émis par ces instances ne sont pas nécessairement suivis par l’administration.
Les instances compétentes pour les questions collectives
Les comités techniques (CT)
Les CT sont consultés sur des questions générales. Le CT ministériel est compétent pour les questions statutaires et d’organisation relatives aux personnels diplomatiques, consulaires, culturels et de coopération. Il existe également un CT spécial à Nantes. La loi du 5 juillet 2010, relative à la rénovation du dialogue social, réforme en profondeur le fonctionnement et les compétences des CT. Cette réforme a pris effet en novembre 2011 et s’appliquera pleinement au MAE après les élections de décembre 2014..
Le dialogue social dans les postes
Le dialogue social dans les postes fait l’objet du troisième accord cadre ministériel, signé en juillet 2008, qui prévoit quatre instances de dialogue social :
. la commission consultative locale (CCL) est compétente pour les recrutés locaux (sujets généraux et questions individuelles) ;
. la commission consultative des agents de droit public (CCP) est compétente pour les agents expatriés, les contractuels recrutés sur place et les volontaires internationaux ;
. une réunion conjointe de ces deux commissions pour traiter des questions communes ;
. une assemblée générale de concertation (AGC), qui est l’occasion de réunir tous les agents, y compris ceux qui relèvent d’autres administrations.
Ce troisième accord cadre, a expiré en juillet 2011. Les élus restent en place jusqu’à ce qu’un nouveau dispositif, en cours de renégociation, entre en vigueur après les élections de décembre 2014.
Les comités d’hygiène et de sécurité et des conditions de travail (CHSCT)
Les CHSCT, comme leur nom l’indique, sont compétents pour les questions d’hygiène (prévention des risques sanitaires et psycho-sociaux, document unique, amiante…) et de sécurité (incendie, intrusions…) et de conditions de travail. Le CHSCT ministériel est compétent pour l’ensemble des services de l’administration centrale et des postes à l’étranger. Le CHS spécial est compétent pour les services nantais. Une douzaine de CHS locaux sont réunis dans quelques grands postes à l’étranger (Abidjan, Berlin, Bruxelles, Mexico, Moscou, New Delhi, Ottawa, Tananarive, Tokyo, Washington). La CFDT revendique la généralisation des CHS locaux dans les postes dont l’effectif dépasse 50 agents, dans le cadre de la négociation du 4ème accord-cadre sur le dialogue social dans les postes.
Le comité d’action sociale (CAS)
Ce comité émet des avis sur les orientations du ministère en matière d’action sociale. Il est consulté pour l’attribution de subventions aux organismes sociaux (ADOS, mutuelle des affaires étrangères, amicale d’entraide, association des conjoints d’agents, associations culturelles et sportives).
Les réunions informelles et groupes de travail
Ces réunions, comme leur nom l’indique, n’obéissent pas à des règles formelles de fonctionnement. Elles sont pourtant au cœur du dialogue social. Des ordres du jour et des dossiers de séance sont communiqués à l’avance aux représentants des personnels et des relevés de conclusion sont établis systématiquement par l’administration. Les ordres du jour de ces réunions informelles portent sur des sujets aussi divers que les primes à l’administration centrale, le sort des agents contractuels, sur la rédaction du nouveau vademecum des recrutés locaux, sur les métiers de la DSI ou sur les corps de catégorie C.
Les instances compétentes pour les questions individuelles
Les commissions administratives paritaires (CAP)
Les CAP, convoquées à Paris au moins deux fois par an, émettent des avis sur les décisions individuelles intéressant les fonctionnaires : titularisations, promotions, détachements et intégrations, mutations avec changement de résidence, évaluation, refus de temps partiels, refus de congés de formation. Les CAP peuvent être réunies en formation disciplinaire. Les représentants du personnel sont élus par les membres des corps qu’ils représentent. La plupart des CAP seront renouvelées en décembre 2014.
Les commissions consultatives paritaires (CCP) Deux CCP, réunies elles aussi à Paris au moins une fois par an, émettent des avis sur les décisions individuelles intéressant les agents contractuels. L’une est compétente pour les contractuels « ante-Le Pors » et l’autre pour tous les autres contractuels de droit public (CDI, CDD, experts techniques internationaux et agents détachés dans le réseau culturel). Elles fonctionnent dans des conditions analogues à celles des CAP et seront également renouvelées en décembre 2014.
Les commissions consultatives locales (CCL) C’était la principale innovation du 3è accord cadre pour le dialogue social dans les postes : cette commission est compétente non seulement pour les sujets d’ordre général mais aussi les questions individuelles concernant les recrutés locaux, telles que recrutement, mobilité, évaluation, avancement et reclassements, questions disciplinaires et fin de contrat.
Elections des instances du dialogue social en Espagne : la CFDT est nettement en tête
La CFDT se mobilise pour les élections professionnelles au MAEE et au MIOMCT
Les agents du ministère des affaires étrangères et européennes et leurs collègues du ministère de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales voteront le mardi 4 mai prochain dans leurs administrations respectives. Les motifs d’inquiétude et les raisons de se mobiliser sont les mêmes : RGPP, désorganisation des services publics, coups portés aux garanties collectives, individualisation des rémunérations, externalisation tous azimuts…
Santiago du Chili
15 novembre 2007 : création d’une section
Une trentaine de recrutés locaux employés à l’ambassade de France au Chili ont choisi l’action collective : adhésion à la CFDT, assemblée générale pour constituer une section syndicale, élection d’un bureau de section et de représentantes en commission consultative de concertation (CCC). Le syndicat CFDT-MAE souhaite longue vie à cette nouvelle section syndicale.
7 février 2008 : la section CFDT-MAE de Santiago du Chili à déposé un préavis de grève
La CFDT avait alerté l’administration, en août dernier, sur les risques qu’elle prenait en contingentant les possibilités de promotion des recrutés locaux et en confiant aux ambassadeurs le soin de gérer cette pénurie. Les premiers effets de cette politique désastreuse se font sentir dans les postes : à Santiago les agents ne comprennent pas pourquoi la grille des salaires, âprement négociée puis approuvée par la DRH… ne s’applique pas ! Ils menacent de faire grève les 3 et 4 mars prochains.
5 mars 2008 : avancements à l’ancienneté pour les agents recrutés localement à Santiago du Chili: la CFDT obtient satisfaction et suspend son préavis de grève
La section des adhérents CFDT-MAE à l’ambassade de France au Chili protestait contre le refus de l’administration d’appliquer la grille des salaires et d’accorder les avancements à l’ancienneté. Elle menaçait de faire grève.
Nous venons d’apprendre que la grille des salaires sera finalement respectée, avec effet rétroactif au 1er janvier 2008. Les agents bénéficieront du fait que la législation chilienne confère une valeur contractuelle aux grilles de salaire. Mais sans l’action déterminée des militants CFDT à Santiago du Chili, la DRH aurait pu continuer tranquillement à rationner les promotions à l’ancienneté des recrutés locaux, au nom de son dogme du « 0,9 % en année pleine ».
Félicitations donc à cette section syndicale jeune et dynamique qui a obtenu un tel résultat moins de quatre mois après sa création !
Rio de Janeiro
2 mai 2006 : la section CFDT-MAE de Rio de Janeiro est présente sur tous les fronts :
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- – le 3 avril, courrier à l’ambassadeur au Brésil pour revendiquer le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat subies par les personnels de recrutement local,
- – le 12 avril, assemblée générale des adhérents CFDT-MAE et renouvellement du bureau de la section (procès-verbal)
- – le 20 avril, courrier à la direction des ressources humaines pour protester contre un projet de licenciement abusif.