Le 2 juin 2016, le secrétaire général du MAE a souhaité rencontrer les agents de la DSI, suite au décès d’un de leurs jeunes collègues. Ce drame venant s’ajouter à un contexte déjà difficile, le SG a ainsi recueilli directement leurs témoignages. L’enjeu consistait à mieux comprendre les difficultés auxquelles sont confrontées les SESIC et les ASIC. Son écoute attentive comme la qualité des échanges qui s’y sont déroulés auguraient que le prochain groupe de travail SIC serait porteur d’actions concrètes à courte échéance comme de réflexions globales à plus long terme. De fait ce groupe de travail est apparu comme plus constructif que les précédents. En effet, en dépit d’un envoi tardif des documents de travail cette réunion dénotait d’une véritable préparation : ordre du jour annoncé 15 jours auparavant, équipe de l’administration largement représentée et dossier de travail substantiel.
Etait présente une douzaine de représentants de l’administration, dont la DRH, le DSI et plusieurs chefs de bureau RH2 et RH1. La CFDT était représentée par Arnaud Sampic et Jean-Baptiste Gibily.
Avenir des corps, un constat bien établi des difficultés
La DRH ouvre la séance en affirmant que l’avenir de la filière SIC est une préoccupation d’importance pour l’administration. Elle revient sur le déficit d’attractivité du corps ASIC, parlant même de « fuite des cerveaux », déjà évoqué au dernier comité technique ministériel. Chose inédite et témoin du changement d’attitude de l’administration à l’égard des agents SIC, celle-ci reconnaît une responsabilité collective dans les erreurs de gestion qui ont été commises ces dernières années à l’encontre des corps SIC.
L’administration affiche son souhait de prendre le problème à bras le corps en annonçant notamment l’intensification prochaine des échanges entre les OS et DRH.
Des annonces prometteuses de la DRH
Comme annoncé en CTM, puis lors de la rencontre avec le SG, une étude sur les corps SIC menée par « un des plus éminents diplomates du Quai » sera lancée à la rentrée. Les organisations syndicales (OS) seront associées régulièrement au processus. Le rapport sera rendu dans six à neuf mois.
La CFDT se réjouit d’une telle initiative mais souhaite que les résultats soient rendus publics le plus rapidement possible. Pour rappel, l’étude GPEEC a été menée pour l’ensemble des corps du ministère en à peine un an.
Une autre mesure de court terme est proposée, celle de la publication d’un guide du parcours dont le but sera de donner une vision claire aux jeunes agents des déroulés de carrière à 5, 10, 15 ans. A cette occasion, la DRH réaffirme la vocation des agents du ministère à servir à l’étranger, ASIC et SESIC compris.
Cependant la CFDT persiste à douter de la notion de « primo-partant » : les ASIC, même jeunes lauréats, ont pour beaucoup déjà exercé, notamment dans leurs premières fonctions en centrale, des fonctions d’encadrement.
Des pistes encore mystérieuses
Le DSI abonde dans ce sens en rappelant que les motivations des lauréats concernent notamment les départs à l’étranger. Il constate aussi l’anormalité d’une situation où des agents de catégorie B ne considèrent pas motivant d’être promus dans un corps A. Il indique qu’il a plusieurs pistes en tête qu’il ne peut pas nous livrer pour le moment. La CFDT a hâte de connaître ces pistes…. Elle rappelle l’urgence de la situation.
Du nouveau sur la Transparence
La CFDT s’étant étonnée de ne pas trouver sur l’application Transparence plusieurs postes attendus par les agents (Pékin, New York, etc.), RH2A répond que le mouvement 2017 n’est pas encore entièrement clarifié. Et prolonge la réponse en évoquant l’évolution à laquelle sera prochainement sujette l’interaction entre DRH et agents ASIC/SESIC. L’expérimentation d’une nouvelle organisation est prévue et prévoira une gestion des corps SIC par les mêmes affectataires que ceux des corps généralistes. Cette annonce est saluée par la CFDT qui porte cette revendication depuis 2014.
Mais toujours pas de consensus en vue sur l’avenir statutaire
La CFDT rappelle que sa proposition de fusion des corps SESIC-SCH et ASIC-SAE s’entend comme une fusion statutaire, dans la double perspective de contribuer à la diminution du nombre de corps de la fonction publique et dans celle d’asseoir les métiers SIC du MAE au sein de celui-ci et de son réseau. Il s’agit de conserver la spécificité du métier au sens de filière et non plus de corps.
A la question de savoir si parmi les débouchés, le passage de certains ASIC dans le corps des CAE faisait partie des pistes de réflexions (aucune promotion d’ASIC en CAE depuis dix ans), la DRH répond que ce corps connaît aussi une situation d’embouteillage. Néanmoins ce type d’évolution a déjà eu lieu et rien n’en interdit la poursuite à l’avenir.
Mobilité
La CFDT fait remarquer que plus de mobilité faciliterait l’oxygénation évoquée par la DRH sous la forme de parcours hors de la DSI puis d’un retour au sein de cette direction. Ces mouvements inter-directions pourraient d’ailleurs être bilatéraux comme le propose RH2, qui envisage de proposer des postes de gestionnaires au sein de la DSI.
Enfin la DRH prend note de l’intérêt des agents de la DSI pour d’autres structures d’emploi (autres directions, autres administrations, secteur privé) et valorise ce type d’expérience de la même façon que pour les autres corps. La CFDT acquiesce en nuançant par le fait que ces choix devront être faits dans une démarche positive et non plus par dépit comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui.
RIFSEEP, le changement, mais comme avant
La proposition d’application du RIFSEEP faite par la DRH envisage bien des IFSE (qui remplaceront les primes) modulaires en fonction de la qualification de l’agent, assurant ainsi le principe de maintien des niveaux de rémunération actuels des agents en fonction comme lors d’un retour de poste. Conformément aux textes, les IFSE seront assujetties à la double qualification de l’agent et du poste. RH1 ajoute qu’elle travaille sur une proposition plus ambitieuse visant à revaloriser les postes mais que celle-ci doit d’abord être proposée à la DGAFP.
Concernant les grilles proposées pour les SESIC, il est noté l’inutilité de scinder leurs fonctions en groupes 1,2 et 3 puisque celles-ci proposent les mêmes échelles.
La prime « travaux salissants », qui concerne les agents travaillant au Centre enterré, sera supprimée, en vertu de contraintes liées aux textes d’application.
Une cartographie des emplois problématique
Si les grilles de rémunérations semblent acceptables sur le principe, la CFDT considère que les problèmes se situent au niveau de la cartographie des emplois.
. certains emplois souffrent d’un désamour flagrant (des postes difficiles à pourvoir et que l’on retrouve d’une année sur l’autre). La CFDT demande donc que soit pris en compte ce facteur et que l’on distingue un poste d’administrateur système et réseau fortement exposé au risque (par exemple, les postes de l’exploitation) d’un administrateur dont les tâches ne sont pas liées à des enjeux aussi cruciaux au fonctionnement immédiat de composants fondamentaux du systèmes d’information ;
. par ailleurs, le terme « chef de projet » représente très mal la réalité de la diversité des tailles de projet (budgets, équipes, durée, criticité du projet).
. la CFDT regrette ainsi que la cartographie proposée ne soit que le reflet de l’organigramme alors qu’elle devrait recouvrir les notions de « fonction » et de « sujétion ». Elle déplore que les OS n’aient pas été sollicitées par le service en charge de l’élaboration de cette cartographie.
. nous faisons aussi remarquer a/ que la cartographie ne prend pas en compte la disparition imminente du bureau ACS, b/ l’absence de distinction entre les différents types de projet pour les chefs de projet et c/ la différence à priori infondée entre chef de pôle et chef de secteur.
RH1 se montre ouvert quant à des échanges directs avec les OS sur ces questions.
Commentaire : la dynamique du dialogue social s’est améliorée, l’écoute est là et les démonstrations d’une implication forte pour contribuer ensemble à sortir de cette situation de crise sont encourageantes. Il s’agit désormais de suivre de près l’avancée des travaux qui ne doivent pas s’éterniser. Les suggestions des adhérents et des collègues sont toujours les bienvenues pour enrichir le débat.