1919 : naissance de la CFTC
La Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) voit le jour en novembre. S’inspirant de la doctrine sociale de l’Église, elle s’organise sur des bases de solidarité et de défense des intérêts des travailleurs contre le libéralisme économique.
1936 : Le choix du Front Populaire
En mai 1936, la CFTC affirme lors de son congrès le bien-fondé des revendications des salariés et engage ses adhérents à participer au mouvement. La CFTC double ses effectifs de 200 000 début 1936, le nombre d’adhérents atteint 400 000 fin 1938. De nouveaux militants issus de la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) apportent du sang neuf. L’adhésion du SGEN (Syndicat Général de l’Éducation Nationale) sans référence chrétienne dans ses statuts, est un vecteur de changements ultérieurs.
1940-1944 : La CFTC dans la Résistance
En 1940, le gouvernement de Vichy décide de la dissolution des confédérations syndicales. Les trois principaux dirigeants de la CFTC, avec neuf homologues CGT publient « le manifeste des douze » le 15 novembre 1940, première expression de la résistance syndicale. De nombreux responsables et militants CFTC participent à la Résistance. Gaston Tessier, premier secrétaire général de la CFTC en 1919, est membre du CNR (Conseil national de la résistance). Un comité d’entente CGT-CFTC lance, en août 1944, l’ordre de grève générale insurrectionnelle et participe à la Libération.
Au sortir de la guerre la CFTC est reconnue comme une organisation représentative aux côtés de la CGT.
1958-1962 : Le syndicalisme démocratique et la guerre d’Algérie
Dès 1955, lorsque l’état d’urgence en Algérie est voté, la CFTC affirme son soutien au peuple algérien. En 1958 la CFTC rappelle le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, elle se prononce pour l’autodétermination et pour la paix en Algérie ainsi que contre toute atteinte à la démocratie en métropole. A partir de 1960, elle noue des liens avec l’Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA) afin de l’assister dans son combat pour l’indépendance.
Cela conduit à une prise de conscience majeure : le syndicalisme ne peut se désintéresser de la politique dès lors que la démocratie et les droits de l’homme sont en danger ; leur respect est la condition de l’existence d’un syndicalisme indépendant.
1964 : la CFTC devient CFDT
L’évolution vers un syndicalisme laïc se concrétise : le 6 novembre, la CFTC devient la Confédération française démocratique du travail (CFDT) avec 70 % des mandats. L’actuelle CFTC est issue de la minorité ayant refusé ce résultat démocratique.
1968 : la CFDT obtient la reconnaissance des sections syndicales d’entreprise
Comparant son combat pour la démocratie à celui des salariés en entreprise, la CFDT soutient dès le 6 mai la grève étudiante. Elle obtient la reconnaissance du syndicalisme d’entreprise lors des négociations de Grenelle. Une conquête fondamentale puisqu’elle est à l’origine de la création des sections syndicales d’entreprise.
1974 : la CFDT adhère à la Confédération européenne des syndicats (CES)
Soucieuse de participer efficacement à la consolidation de la paix, la CFTC se prononce dès les années 50 pour la réalisation d’une Europe unie. La Confédération européenne des syndicats, outil de l’action syndicale au niveau européen, est créée en 1973.
1979 : la CFDT défend son autonomie d’action et de décision (“le recentrage”)
La CFDT se recentre sur sa mission d’organisation syndicale pour mieux faire face aux mutations de la société : mondialisation, modification de l’appareil productif, restructurations et forte progression du chômage.
1982 : la CFDT contribue à l’élaboration des lois Auroux sur le dialogue social
Inspirées des propositions de la CFDT, les lois Auroux représentent des avancées significatives pour la défense des droits des salariés et modifient fortement le droit du travail (interdiction de toute discrimination ; obligation de négocier des accords collectifs sur les salaires, sur la durée et l’organisation du travail, sur l’égalité hommes-femmes ; développement des institutions représentatives du personnel et création d’un droit d’expression des salariés sur les conditions de travail ; création du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail – CHSCT).
1995 : la CFDT soutient la réforme de la Sécurité sociale
En 1995, la CFDT soutient dans la réforme de l’assurance maladie qui maintient la logique d’un système solidaire par une meilleure maîtrise du système de soins et un élargissement de son financement à tous les revenus.
1997 : la CFDT négocie les 35 heures
Revendication phare de la CFDT, la question de la réduction du temps de travail est débattue. La CFDT engage des négociations avec le gouvernement Jospin pour que les 35 heures soient synonymes de création de nouveaux emplois.
2003 : la CFDT obtient le dispositif « carrières longues » dans la réforme des retraites
Négocié par la CFDT, cet accord permet à 600 000 salariés qui ont commencé à travailler tôt de partir à la retraite avant 60 ans.
2006 : la CFDT s’oppose au Contrat première embauche (CPE)
En 2006, la CFDT s’oppose vivement au « Contrat première embauche » (CPE). Son implication dans ce mouvement unitaire est un des éléments majeurs qui ont fait reculer le pouvoir exécutif et retirer le projet. Une de conséquences en est l’adoption l’année suivante de d’une loi de « modernisation du dialogue social » qui reprend la revendication CFDT d’une négociation interprofessionnelle préalable aux modifications du Code du travail.
2008 : la CFDT signe l’accord Modernisation du marché du travail
La CFDT obtient de nouvelles garanties pour sécuriser les parcours professionnels : certains droits comme le droit à la mutuelle d’entreprise ou à la formation deviennent transférables après un licenciement.
2010 : la CFDT se mobilise contre la réforme des retraites
La CFDT lutte contre les inégalités de la réforme qui reporte l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans et durcit les conditions du dispositif “carrières longues”.
2012 : Assemblée générale des syndicats
François Chérèque quitte son mandat de secrétaire général et est remplacé par Laurent Berger.
2013 : La CFDT signe l’accord “sécurisation de l’emploi”
La CFDT obtient, notamment, la création du CPF (compte personnel de formation) qui permet au salarié•es de se former tout au long de leur vie professionnelle, y compris en changeant d’entreprise.
2014 : Congrès de Marseille
Laurent Berger est réélu secrétaire général.
2016 : Complémentaire santé obligatoire dans le privé, prise en charge au minimum à 50% par l’employeur
Au 1er janvier 2016 est entrée en vigueur cette mesure de l’accord de 2013 qui a permis :
– un meilleur accès aux soins pour les salarié(e)s,
– des prestations de soins plus avantageuses grâce au contrat collectif négocié,
– la possibilité de progresser professionnellement en changeant d’entreprise, sans craindre de perdre sa couverture santé.
2017 : La CFDT 1ère dans le privé !
A l’issue du deuxième cycle de représentativité, la CFDT devient 1ère organisation syndicale des salariés du privé.
2018 : La CFDT devient le premier syndicat français
A la suite des différentes élections professionnelles, la CFDT, déjà premier syndicat par le nombre d’adhérents et premier syndicat du secteur privé depuis 2017, devient le syndicat le plus représentatif de l’ensemble public et privé, récompensant presque à l’année près, 100 ans de syndicalisme.
2020 : La CFDT aux côtés des travailleurs et travailleuses pendant la crise du Covid
Dans un contexte de crise mondiale inédite, confinement ou non, la CFDT reste mobilisée pour accompagner les travailleurs et travailleuses, et porter ses revendications pour que personne ne reste sur le bord de la route dans cette période complexe. La CFDT réagit très rapidement et obtient des mesures pour protéger les travailleurs et travailleuses sur leur lieu de travail, pour préserver leur emploi et maintenir leur rémunération.
2021 : Allongement du congé paternité à 28 jours
Cette revendication historique de la CFDT est une avancée sociale majeure pour toutes les formes de parentalité. L’enjeu de l’égalité entre les femmes et les hommes passe par une meilleure coparentalité, une meilleure répartition des tâches, et une meilleure reconnaissance, dans la société comme dans les entreprises, de la responsabilité et de l’engagement des pères.
2022 : La CFDT obtient l’extension de la complémentaire santé
La CFDT obtient l’extension de la complémentaire santé obligatoire aux trois versants de la fonction publique : État, territoriale et hospitalière.
2023 : « 64 ans, c’est non ! » La CFDT s’oppose à la réforme des retraites
La CFDT s’oppose au recul de l’âge légal de départ en retraite qui est une réforme injuste, injustifiée et brutale. Une mobilisation sans précédent fait descendre des millions de Français et de Françaises dans la rue pendant les 14 manifestations. Malgré tout, le gouvernement reste sourd à la mobilisation nationale et fait passer en force sa réforme. La CFDT a cependant réussi à arracher certaines avancées dont l’augmentation du minimum contributif, l’amélioration de la prise en compte de la pénibilité, le maintien du dispositif « carrières longues » ou encore la mise en place de la retraite anticipée dans les fonctions publiques.
2023 : à nouveau une femme à la tête de la CFDT
Une nouvelle page de l’histoire de la CFDT s’est ouverte le 21 juin 2023 au Zénith de Paris. Devant 2 700 militants présents, et après onze années au poste de secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger a passé la main à Marylise Léon, nouvelle secrétaire générale.