Les années passent et certains sujets restent toujours d’actualité, leur problématique s’aggravant parfois malgré des mesures mises en place. C’est le cas du temps de travail au Département. Rien qu’en administration centrale et en excluant les agents encadrants de catégorie A qui ne badgent pas (mais vont bientôt pouvoir le faire) nous constatons un volume impressionnant d’heures écrêtées et en nette augmentation rien qu’en administration centrale pour un total 77 494 heures supplémentaires écrêtées en 2021 contre 61 000 heures supplémentaires écrêtées en 2020 (c’est-à-dire non récupérables, ni rémunérées) effectuées en administration centrale, soit l’équivalent de 38 ETP sur un an (source : rapport social unique). Si on tenait compte des heures supplémentaires effectuées à l’étranger, le nombre d’ETP correspondant serait évidemment bien plus conséquent.
La charte du temps et l’équilibre vie privée/vie professionnelle ne sont donc pas respectés, et on ne peut accepter que les agents se voient opposer comme unique réponse de « mieux s’organiser » ou que l’IRE compense intégralement toutes les heures supplémentaires, les permanences et les astreintes.
Les risques psycho-sociaux et les conséquences sur la santé au travail sont évidents : stress, surmenage, fatigue, usure, pouvant mener jusqu’au burnout.
Nous avons donc interrogé l’administration au sujet de la revue des méthodes et moyens initiée par l’IGAE direction par direction à l’administration centrale pour savoir si elle a pu –notamment-en identifier les causes.
En effet, dans la présentation de février 2021, l’objectif de ces audits étaient d’évaluer la nécessité de moyens supplémentaires, pour permettre aux agents d’exercer le cœur de leur métier.
L’exploration devait porter sur des sujets tels que la charge de travail, le travail collégial, les fonctions support des directions, l’impact des fonctions dans l’efficience, les outils adaptés. Or les conclusions ne sont pas disponibles car cet audit a été interrompu en cours d’année et vient juste de reprendre.
La création nette de 100 ETP obtenue par la ministre, c’est un bon début mais ce ne sera pas suffisant au vu de l’augmentation permanente des missions et de la fatigue croissante des agents. Nous avons perçu cependant une ouverture inédite mais assez nette sur la possibilité de récupération des collègues à l’étranger et un groupe de travail devrait se réunir bientôt sur ces sujets.
Il est également temps de toiletter la charte du temps et pourquoi pas de la transformer en accord contraignant. Sa valeur juridique permettrait peut-être qu’elle soit mieux appliquée.