L’administration a présenté mardi 12 mars aux organisations syndicales l’état d’avancement de la préparation du MEAE aux Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP).
La CFDT-MAE a obtenu des avancées en matière de télétravail, d’action sociale et d’actions de communication suite à ses revendications. Toutefois, la CFDT-MAE reste préoccupée par le flou actuel concernant les primes et l’approche restrictive de l’administration en la matière. Sur l’accessibilité du Quai d’Orsay durant les compétitions, l’administration fait également preuve d’un optimisme à toute épreuve qui n’est pas sans inquiéter quant aux conditions de déplacement des agents qui devront se rendre sur le site du Quai d’Orsay.
- Télétravail : l’administration a entendu la CFDT-MAE et n’obligera pas les agents à télétravailler à Paris
S’agissant du télétravail, le souhait des agents de pouvoir télétravailler en dehors de Paris exprimé lors de la réunion d’information du 6 février organisée par la CFDT-MAE et relayé dans sa LDS spéciale JOP a été pris en compte par l’administration. Du lundi 22 juillet au vendredi 9 août, puis du lundi 26 août au vendredi 6 septembre tous les agents parisiens dont les fonctions sont télétravaillables pourront télétravailler jusqu’à cinq jours par semaine en dehors de leur lieu de résidence en région parisienne, qu’ils soient ou non déjà détenteurs d’une autorisation de télétravail, et que l’adresse de leur lieu de télétravail soit connue ou non de l’administration. Les agents devront obtenir l’accord de leur supérieur hiérarchique qui estimera si le lieu de télétravail de l’agent est compatible avec les nécessités de service.
La CFDT-MAE invite tous les agents à se saisir de cette possibilité et à solliciter de leur supérieur hiérarchique la tenue de réunions de service afin de se faire préciser l’organisation du travail de leur service durant les JO. |
- Action sociale : des places en crèches pour le mois d’août et des chèques CESU sans conditions de ressources
Ici aussi, l’administration a entendu les revendications de la CFDT-MAE formulée dans sa LDS spéciale JOP. L’administration prévoit l’attribution de CESU « JOP » pour les agents mobilisés (200 euros par enfant) avec une majoration substantielle pour les familles monoparentales (350 euros par enfant). Pour les enfants de 6 à 12 ans le ministère est en mesure de proposer des solutions aux agents qui sont invités à se signaler auprès de la Délégation à la solidarité et à l’engagement. Pour les enfants de 0 à 5 ans, l’administration a proposé une solution de garde aux agents directement mobilisés pour les JO, pour le mois d’août.
- Transports et accès au Quai d’Orsay : une organisation du travail en présentiel à clarifier au vu de la semaine noire du 22 juillet et des fortes perturbations à prévoir tout au long des JOP
Un périmètre spécifique incluant le Quai d’Orsay et l’Ilot Saint-Germain sera mis en place pour la cérémonie d’ouverture le 26 juillet et les jours la précédant : pour y accéder, les agents devront solliciter un QR code et toutes les stations de métro dans cette zone seront fermées. Les modalités d’obtention de ce QR code ne sont pas encore connues.
Pour la semaine du 22 juillet qui s’annonce noire en termes de transport et d’accessibilité du Quai d’Orsay, il apparaît impératif que l’administration, dès qu’elle aura connaissance des stations ouvertes, recense les besoins et prévoit des modalités d’acheminement spécifiques pour les agents du Quai d’Orsay par exemple par navette. En effet, selon les périmètres présentés par l’administration, le Quai d’Orsay serait accessible uniquement depuis la station Saint-François-Xavier, à 1.3 km de l’entrée du site.
En dehors de cette semaine spécifique, durant le reste des JOP, les accès au Quai d’Orsay seront libres pour les piétons et les vélos ; les accès en voiture seront réglementés. Les stations de transports autour du Quai d’Orsay seront ouvertes par principe mais pourront être ponctuellement fermées selon l’affluence. L’administration prévoit de publier un calendrier précis des compétitions afin que les agents soient informés jour par jour et heure par heure des contraintes d’accès au Quai d’Orsay.
La CFDT-MAE invite l’administration à ne pas sous-estimer l’impact que des fermetures ponctuelles et l’affluence auront sur la capacité des agents à se rendre rapidement et facilement au Quai d’Orsay. L’administration doit recenser de manière proactive les services et agents du Quai d’Orsay qui travaillent en présentiel et doit largement accompagner et suivre les aménagements horaires qui devront être mis en œuvre.
- Primes : des déclarations floues et qui contredisent les consignes du Ministre de la Fonction publique
L’administration envisage l’attribution de primes de manière restrictive et limitée sans toutefois préciser clairement ni le périmètre des agents qu’elle identifie au sein de l’administration centrale ni la façon dont elle modulera le montant des primes qui pourront être de 500, 1000 ou 1500 euros.
Elle n’a pas détaillé aux organisations syndicales le contenu de la récente note que la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) a adressé à la Secrétaire générale du ministère concernant les primes pour les JOP. Alors même que les critères retenus par la DGAFP pour le versement des primes comprendraient le renoncement imposé à des jours de congés, l’administration a catégoriquement refusé d’envisager le versement de primes à l’ensemble des agents qui ont été obligés de modifier leurs congés au vu de l’obligation de présence renforcée à 65% imposée à tous les agents en service en administration centrale.
Pire, l’administration n’entend pas verser de primes aux agents en poste à l’étranger et mobilisés pour les JO, alors même que Stanislas GUÉRINI, le Ministre de la Transformation et de la Fonction publique, a indiqué le 9 mars 2024 sur France Info vouloir prévoir un dispositif de primes pour les agents sur le terrain qui concernerait « tous les agents publics qui sont directement impliqués dans les Jeux. Cela peut être les agents dans les consulats parce qu’il y a des visas à délivrer ».
Pourtant réglementairement, rien ne s’oppose à prévoir un versement spécifique aux agents titulaires en poste en s’appuyant et en modifiant au besoin le décret n° 2011-920 du 1er août 2011 modifiant le décret n° 67-290 du 28 mars 1967 qui a déjà introduit un élément supplémentaire de rémunération pour les agents en poste à l’étranger, à savoir la prime individuelle de performance. S’agissant des ADL, la CFDT-MAE appelle également à ce que leur mobilisation pour les JOP soit reconnue et que le versement d’une prime soit prévue par l’administration, sur le modèle de ce qui avait été réalisé durant le COVID. Aussi la CFDT-MAE appelle l’administration à revoir sa copie pour tenir compte des instructions du Ministre de la Fonction publique, à faire preuve de transparence sur le travail qu’elle réalisera pour la détermination des personnels éligibles aux primes en y associant les organisations syndicales et à veiller à reconnaître l’engagement de tous les personnels en Centrale comme en poste qui seront mobilisés et impactés par les JOP.