Les représentants et experts CFDT-MAE au CTPE-Gabon ont joué tout leur rôle lors du comité technique de proximité (CTPE) de fin d’année. Sur la base d’un ordre du jour dense et essentiellement nourri par nos propositions, David SEINE, Claire LEFEBVRE, Nestor KAZENGA-KISAZI et Franck LAVAL ont pu détailler nos analyses et revendications face à une administration à l’écoute.
Quatre sujets clefs peuvent être remis en perspective avec nos positions nationales :
Temps de travail – règlements intérieurs :
La CFDT-MAE a signalé la nécessité de reprendre et d’harmoniser les règlements intérieurs des différents sites qui, s’ils existent, sont anciens et parfois contredits par des notes de services ultérieures, sans que la hiérarchie des normes ne soit vraiment respectée. Elle a par ailleurs souligné que le régime horaire des agents titulaires (38 heures pour 8 jours de RTT à l’ambassade et au consulat général notamment) ne correspondait pas à la réalité du temps de service, qui atteint, voire dépasse, les 38h30.
Nous avons enfin porté le souhait quasi unanime d’un aménagement du temps de travail qui permettrait (comme c’est déjà le cas dans 21 postes du continent) à chaque agent de bénéficier du vendredi après-midi de libre (en incluant cette demi-journée dans la permanence de week-end pour les agents titulaires bien sûr). Une telle disposition permettrait aux personnels de concilier, en application de la charte du temps, vie professionnelle et vie personnelle et de pallier des conditions de vie (climat, circulation) et de service (embauche très matinale – 7h00 pour le consulat général) pesantes.
Le débat a été nourri et relativement ouvert. La CFDT-MAE et l’administration sont convenus de la création d’un groupe de travail dédié dans lequel nous souhaitons que toutes les options soient étudiées, sans aucun a priori. Les règlements intérieurs des agents de recrutement local seront bien évidemment traités dans ce GT.
Questions HSCT
Le prisme HSCT est relativement nouveau à Libreville ; l’ancienneté des bâtiments fait cependant qu’il prend une acuité toute particulière.
La CFDT-MAE a ainsi relevé l’absence de registre santé et sécurité au travail (SST) et de projet de document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) sur l’ensemble des sites. Sur le premier point, l’administration s’est engagée à sa mise en œuvre. Sur le second, le projet en sera lancé pour la chancellerie détachée de Port-Gentil et l’Institut français de Libreville. En revanche, l’exercice (complexe et chronophage) n’est pas d’actualité pour l’ambassade, le consulat général et la trésorerie, inclus dans le projet de regroupement sur site unique d’ici deux ans.
Une attention toute particulière a été portée à l’équipement de sécurité des techniciens de l’institut français. Le conseiller de coopération et d’action culturelle nous a confirmé que cet équipement allait être mis en place.
Revalorisation / Refonte du cadre salarial
Nos représentants ont fait valoir leur mécontentement devant la non présentation cette année d’une demande de revalorisation du cadre salarial, demande qui avait pourtant été argumentée et documentée par les représentants du personnel en mai dernier. L’administration a reconnu ce point, tout en nous présentant des données claires et chiffrées sur les revalorisations depuis 2011.
Plus généralement, afin d’inclure dans la réflexion les problématiques de l’aide au logement, de l’absence de possibilité de primes spécifiques, des nécessaires reclassements de certains agents, les organisations syndicales et l’ambassadeur ont également suggéré de créer un GT ad hoc qui travaillera et sur la revalorisation et sur la refonte du cadre. Nous relevons avec intérêt l’engagement du chef de poste à ce qu’un « dossier convaincant » soit présenté au Département, jugeant qu’il s’agissait là pour lui « d’une priorité » ; cette préoccupation rejoint la nôtre dans le cadre plus large des perspectives d’emplois offertes à nos camarades ADL.
Conditions d’expatriation
La CFDT-MAE, qui a fait des conditions d’expatriation l’un de ses axes clefs, a tenu à interpeller l’administration sur la dégradation des conditions de vie à Libreville : désertification médicale, coût de la vie particulièrement élevé (billets d’avion à 1200 euros, quasi-totalité des produits importés), marasme économique. Nos représentants ont ainsi demandé que tous ces points soient clairement développés lors du prochain exercice de reclassement des indemnités de résidence à l’étranger (IRE). De même, le passage du temps de séjour de 15 à 10 mois a été spécifiquement sollicité ; il nous apparait comme l’une des manières de pallier les pesanteurs accrues de la vie quotidienne ressenties par nos collègues.
Un point spécifique a été effectué quant à la possibilité d’emploi des conjoints d’agents sur des postes d’ADL pour lesquels, bien sûr, ils/elles auraient le profil. La CFDT-MAE a rappelé que cette problématique phare de la délégation aux familles a fait l’objet d’une instruction et figure dans le mémento du chef de poste et le mémento de déontologie. Il convient donc, notamment dans un pays comme le Gabon, d’être vigilant quant à son respect.
Commentaires
Ce dernier CTPE de 2017 a été intense, ouvert et positif.
Nous avons pu capitaliser sur l’expérience de nos camarades présents depuis fin 2014 dans les instances de dialogue social au Gabon et avons eu le sentiment d’être face à une administration attentive. Cette évolution sera, bien sûr, à confirmer, et nos représentants du personnel, soutenus par la section tout nouvellement créée, seront des interlocuteurs assidus de proposition et de négociation.
Rendez-vous en 2018 !