Jour ordinaire dans un poste à l’étranger, Pékin, Pointe-Noire ou Panama. C’est aujourd’hui que se réunissent le comité technique de proximité à l’étranger (CTPE) et la commission consultative locale (CCL). On n’attend plus que l’ambassadeur qui revient d’un entretien à l’extérieur, vous êtes déjà tous installés autour de la table de la salle de réunion.
De quoi allez-vous parler ? De l’inflation qui n’est pas prise en compte dans les salaires des recrutés locaux et pèse sur leur pouvoir d’achat ? Des collègues qui regardent d’un peu trop près leurs assistantes et les font rester bien tard le soir ? D’une nouvelle version du portail « Diplomatie » qu’il faut apprivoiser ? De l’agression qu’a subie l’attaché de défense lors de sa mission sur la côte ? Des toilettes du 4ème qui fuient encore ?
Selon un bilan que nous a communiqué récemment la DRH, les sujets « Hygiène et sécurité » sont encore les rois du débat en CTPE (comité technique de proximité à l’étranger), ce qui confirme la tendance observée l’an dernier. Viennent ensuite les questions d’organisation et de fonctionnement des services, les conditions de vie locale, les évolutions technologiques et les méthodes de travail, la formation professionnelle, ou les questions liées à l’égalité professionnelle, la parité ou la lutte contre les discriminations.
En CCL (commission consultative locale), c’est l’emploi des ADL qui mobilise la plupart des débats : le recrutement des nouveaux agents ou leur départ (retraites, démissions éventuelles ou licenciements), la définition de leurs contrats, les reclassements ou les changements de service. Mais aussi la question de l’évaluation, de la progression au mérite ou des sanctions disciplinaires.
Ce qui se dit en CTPE ou en CCL ne tombe pas dans un grand trou, comme certains l’imaginent. Le contenu des réunions remonte à l’administration centrale. La preuve ? La DRH nous en communique des statistiques très précises et pleines d’enseignement. Mais alors pourquoi reste-t-on souvent avec ce sentiment que rien n’avance ? Que malgré des discussions souvent sincères, parfois passionnées, les revendications n’ont pas de lendemain ?
Les instances de dialogue social existent, des textes soutiennent son fonctionnement, des femmes et des hommes les font appliquer avec rigueur. L’administration rappelle sans relâche aux postes la nécessité de ces deux instances, insiste sur le rythme de deux réunions par an pour chacune d’elles, travaille à mieux les définir. Grace à ce suivi, tous les postes concernés (c’est-à-dire hors postes à effectif réduit) en sont désormais dotés, tous les agents sont informés, les nouveaux partants formés. Beau résultat pour un dispositif qui n’a que quatre ans d’existence. Mais la volonté politique suit-elle ? Cette volonté politique qui seule peut transformer l’essai et faire de cette belle machine un véritable instrument de dialogue ?
C’est à cela qu’il faut aujourd’hui travailler ensemble. Votre action en poste compte. Participez au dialogue social, utilisez ces instances pour vous exprimer, insistez sur le suivi de ce qui a été dit. N’hésitez pas non plus à nous envoyer les PV de vos réunions : cela nous permettra de relayer vos idées et vos revendications. C’est en faisant poids que nous pourrons obtenir du dispositif qu’il ouvre enfin sur ce qui sera un vrai dialogue.