La CFDT-MAE est préoccupée par les modalités d’organisation du maintien de la continuité en administration centrale lors des JO. L’application de manière indiscriminée à tous les services, parisiens comme nantais, d’une obligation de présence renforcée à 65% durant les JO puis 60% durant les jeux paralympiques, sur une période de deux mois, est source pour nos adhérents d’une triple inquiétude.
- D’abord une inquiétude sur la proportionnalité du dispositif
L’administration retient un seuil de présence de 65% mais sans indiquer comment elle est parvenue à ce chiffre. L’administration peut-elle nous préciser si elle a chiffré préalablement le nombre d’agents qu’elle entend ainsi pouvoir mobiliser en permanence en cas de crise sur ces 2 mois, c’est-à-dire les agents non directement affectés au suivi des JO ?
La CFDT-MAE regrette l’absence de recherche de solution alternative préalable à la réquisition des 2/3 des agents. Pourquoi n’a-t-il pas été possible de constituer un vivier mobilisable en cas de crise au vu de l’expérience et de l’expertise du ministère sur ce sujet ?
En imposant unilatéralement une obligation de présence de manière indiscriminée à tous les services, même ceux non impactés par les JO, l’administration prend le risque de mobiliser inutilement un grand nombre d’agents sur 2 mois au détriment de leur santé et de leur vie privée, sans avoir pris la peine d’envisager des mesures alternatives proportionnées.
- Inquiétude sur les moyens alloués
La mise en avant par l’administration de la solidarité, comme principe d’organisation durant les JO, signifie-t-elle que l’administration manque de moyens ou d’effectifs pour lui permettre de faire face au surcroît d’activité prévisible ? En dehors des vacations allouées aux postes à l’étranger, quels renforts ou réorganisation interne l’administration prévoit-elle pour épauler les services les plus impactés ? Quel budget supplémentaire a-t-elle sollicité au vu de l’importante contribution qui est demandé au ministère pour les JO ? On sait d’ores et déjà que le PAU à Nantes, chargé de l’installation du consulat olympique, ne bénéfice d’aucun renfort et ses agents y seront en conséquence très largement privés de congés à Noël.
Pourquoi ne pas avoir saisi l’opportunité des JO pour doter un service déjà en sous-effectif de moyens supplémentaires ?
- Inquiétude sur les risques psychosociaux
La possibilité de reporter les congés jusqu’en 2025 et l’augmentation des plafonds des compte épargne-temps risquent d’aboutir à une réduction massive de prise de congés chez les agents, ce qui ne manquera pas d’avoir un impact sur leur santé dans un ministère déjà sursollicité.
Quelles actions correctrices l’administration envisage-t-elle de prendre afin de s’assurer du respect de son obligation de prévention des risques ?
Dans ce contexte exceptionnel, la CFDT-MAE appelle l’administration à revoir en profondeur son dispositif pour l’ajuster de manière strictement proportionnée aux besoins constatés et éviter ainsi de créer une bombe sociale à retardement.