A peine un mois après sa prise de fonctions, le ministre a souhaité rencontrer ce jeudi 17 mars 2016 les organisations syndicales (OS) et les associations assimilées.
La CFDT-MAE était représentée par Nathalie BERTHY, secrétaire générale, et Franck LAVAL.
Dans son propos liminaire, Jean-Marc AYRAULT a tenu à marquer sa reconnaissance de l’investissement des agents du MAEDI dans leurs missions et des efforts qu’ils consentent tous dans la mise en œuvre des réformes en cours. Il a tenu à s’inscrire dans la continuité de son prédécesseur pour la poursuite de l’exercice MAEDI 21, tout en appelant clairement de ses vœux une « co-construction » et une prise en compte des propositions des OS. Il a insisté sur les « questions légitimes » que le projet avait pu soulever et souhaité que les réunions de suivi mensuelles organisées par le secrétaire général permettent d’y répondre de manière ouverte. « Le dialogue social c’est un état d’esprit », ajoute-t’il.
Le souhait d’aller « à la rencontre des agents où qu’ils soient » a par ailleurs été souligné : le ministre se rendra ainsi à Convention d’ici la fin du mois, et à Nantes le 1er avril.
Notre intervention s’est centrée sur quatre sujets :
- GPEEC : une modernisation à partager.
La CFDT-MAE a rappelé qu’à son sens, la GPEEC était le chantier le plus important du projet MAEDI 21 ; les attentes en matière de RH sont en effet très fortes et l’enjeu est de taille : on ne fera adhérer les agents aux ambitions fixées qu’en leur offrant des perspectives claires.
A titre d’exemple, nous avons signalé au ministre les « points chauds » que sont actuellement les questions liées à nos collègues de recrutement local (impact des licenciements / restructurations menées parfois au mépris des bonnes pratiques émises par la DRH elle-même et qui nécessitent un pilotage clair depuis la centrale ; besoin de formation au dialogue social dans le cadre des nouvelles instances locales) et à nos collègues ASIC qui traversent une crise aigüe (réduction des possibilités d’expatriation, démotivation des chefs de projets et par conséquent fuite des cerveaux). Si la DSI veut garder ses ASIC, elle doit leur donner un peu d’air et leur offrir des possibilités de départ, pour mieux les voir revenir.
- Postes de présence diplomatique : un bilan objectif mais tardif ; des ajustements nécessaires.
Le bilan de la première vague de PPD réalisé par l’ambassadeur Desmazières est très intéressant mais il eût été préférable de ne pas lancer la seconde vague avant d’en connaître les résultats. La CFDT-MAE a insisté sur l’étiage en dessous duquel il est impossible de descendre : si les moyens sont (drastiquement) réduits, mais que les missions ne le sont finalement pas (interventions politiques sur des sujets multilatéraux, sollicitations pour les campagnes de promotion de la France, interventions d’élus, action consulaire résiduelle etc.), on va dans le mur.
- Amiante : au-delà du Tripode…
La CFDT-MAE a laissé le soin à la CGT de lire la déclaration intersyndicale demandant à l’ancien maire de Nantes d’agir pour le classement du Tripode en site amianté.
Si des avancées sont intervenues quant à la prise en charge des collègues qui ont servi dans ce bâtiment, nous avons rappelé que la problématique « amiante » ne se limitait pas au Tripode. Au-delà de la question des archives en centrale, se pose celle des postes potentiellement touchés : la CFDT-MAE souhaite donc qu’au plus vite un premier recensement des bâtiments amiantés à l’étranger soit effectué et que les agents exposés en soient informés.
- Un après-midi à Tunis.
Enfin, saisissant l’occasion d’un déplacement du ministre à Tunis l’après-midi même pour inaugurer le nouvel Institut français, notre secrétaire générale lui a suggéré de se pencher sur les questions d’hygiène, sécurité et conditions de travail que posait –déjà !- cet établissement et sur les cas avérés de violence managériale qui nous ont été rapportés.
Notre souhait (déjà exprimé au CHSCT ministériel de la semaine dernière) d’une mission de l’inspecteur santé et sécurité au travail semble avoir été suivi d’effet : le secrétaire général a confirmé que sa visite est en cours d’organisation.
A la fin du tour de table, le ministre a affirmé « avoir entendu les messages » et s’est proposé de nous répondre à l’occasion du comité technique ministériel de printemps (mi-mai). Il a renouvelé son attachement au dialogue sur l’exercice GPEEC, les questions d’affectations et d’expatriation familiale notamment.
Il s’est présenté comme le « défenseur du Département » au sein du gouvernement, relevant qu’il percevait bien la spécificité de nos métiers et de nos corps.
Cette prise de contact de près d’une heure et demie s’est déroulée dans un climat d’écoute. Nous avons ainsi pu repréciser, en présence du secrétaire général, du cabinet, de la DGA et de la DRH, nos sujets de préoccupations et d’intérêt, sur lesquels la CFDT-MAE maintiendra une présence vigilante, suivie et constructive.