La réunion du 17 octobre 2012 sur le dialogue social dans les postes était présidée par le sous-directeur de RH1, épaulé par un représentant du Service des affaires juridiques internes (SAJI). La CFDT y était représentée par Thierry Duboc et Karène Elalouf. L’administration a fait le point sur l’état des négociations :
– le souhait des organisations syndicales de voir repris en bonne partie le décret de 2011 sur les comités techniques (CT) ne soulève pas d’opposition de la part de la Direction Générale de l’Administration et de la Fonction Publique (DGAFP) ;
– la demande de négociation d’un accord-cadre venant compléter le décret sur les aspects organisation et les règles de fonctionnement des instances sociales “ne constitue pas non plus un obstacle”.
La DGAFP craint que les recrutés locaux demandent la requalification de leur contrat
La DGAFP aurait indiqué à la DRH du MAE que tout amalgame entre fonctionnaires et recrutés locaux (RL) au sein d’instances de dialogue social réservées, en France, aux titulaires et contractuels, créerait un risque de requalification des contrats des RL. Il serait donc exclu, selon elle, de transposer les dispositions statutaires du dialogue social aux recrutés locaux. La DGAFP veut un système mixte inspiré du droit français, mais qui tiendrait compte du droit local, en prenant bien garde à «ne pas extraire les recrutés locaux de leur univers de droit local (sic)».
Le nouveau texte devrait donc s’inspirer du décret du 15 février 2011 relatif aux comités techniques dans les administrations et les établissements publics de l’Etat pour l’adapter au contexte des personnels titulaires en poste à l’étranger mais aussi y inscrire, dans un second volet, la création d’instances réservées aux RL. Pour finir, les questions communes aux deux types de personnels, notamment celles de la santé et de l’hygiène, pourraient être traitées dans une troisième instance, qui réunirait les élus des deux instances de dialogue social. L’administration indique que le droit de vote des recrutés locaux au Comité Technique Ministériel sera maintenu.
Le retour de l’usine à gaz
La CFDT rappelle que les négociations avaient porté jusqu’à présent sur la création d’un système plus simple et plus lisible comportant deux instances :
– des comités techniques de proximité représentant l’ensemble de personnels (expatriés, VI et recrutés locaux), compétents pour les questions d’ordre général, notamment hygiène, sécurité et conditions de travail ;
– des commissions consultatives locales compétentes pour les questions individuelles des recrutés locaux.
Alors que l’on avait trouvé un point d’équilibre permettant de réduire de quatre à deux le nombre d’instances de dialogue social dans les postes, notre DRH, sous la pression de la DGAFP, reconstruit une magnifique usine à gaz avec trois instances. Cette remise en cause de l’architecture déjà convenue complique les choses par la multiplication des réunions et le compartimentage des personnels. Nous demandons donc à l’administration de nous communiquer par écrit le raisonnement, les fondements juridiques et les préconisations de la DGAFP à l’origine de ce retournement de doctrine sur la place des recrutés locaux dans le dialogue social.
La CFDT demande plus d’ambition pour le 4ème accord-cadre sur le dialogue social
La CFDT propose que l’on saisisse plutôt l’occasion offerte par la négociation de ce 4ème accord cadre – qui sera sans doute le dernier du genre puisque le dispositif sera pérennisé par décret – pour traiter globalement les questions relatives au dialogue social au MAE, incluant les personnels en poste et à l’administration centrale :
– l’architecture des instances du dialogue social à l’administration centrale a besoin d’être complétée par un comité technique et un CHSCT à Paris, proposition à laquelle le ministre a d’ores et déjà donné son accord de principe
– la question des moyens syndicaux (accès à la mailing liste globale du Ministère et attribution d’une adresse dans le logiciel de communication Schuman, régime indemnitaire des permanents syndicaux) n’est toujours pas traitée convenablement ;
– les droits syndicaux des recrutés locaux sont malmenés, l’administration traîne désormais les pieds pour accorder du temps syndical ; cette question pourrait utilement être traitée dans le cadre de la mise à jour du Vademecum de gestion des RL, muet sur cette question pourtant importante ;
– nous réitérons, une fois de plus, notre demande de garanties au travail pour rassurer les recrutés locaux qui solliciteraient un mandat syndical.
L’administration a promis d’établir rapidement le compte-rendu de cette réunion, de demander à la DGAFP des éléments écrits concernant le sort réservé aux recrutés locaux et de travailler à un projet de décret qui concernerait à la fois l’instance pour les personnels statutaires et celle compétente pour les RL.