Le dialogue social dans les Postes a malheureusement bien du mal à s’installer dans les esprits comme dans les pratiques. L’administration peine à l’inscrire dans le fonctionnement normal de ses ambassades et trop de chefs de postes se contentent de considérer les CCL comme une pesanteur administrative de plus, l’objet d’un TD qu’il faudra bien se décider à rédiger pour rassurer le Département sur le fait que le dialogue social est bel est bien à l’ordre du jour. Les élus CFDT de Mexico ont pris à cœur leur nouveau rôle depuis des élections qui ont vu 100% des 144 recrutés de droit local exprimer, par leur vote, leur attente de dialogue. Cependant, l’élection ne semble pas être, aux yeux de tous, une condition suffisante pour assurer leur représentativité auprès du Poste et les instances du dialogue se voient reléguées au rang d’abstraction virtuelle. L’illustration que nous vous proposons de ce regrettable constat est sans appel.
Par note de service, M. l’Ambassadeur informe que les 5 chauffeurs du SAF ont cumulé tout au long de l’année 2009, un total de 893,43 heures supplémentaires. Desquelles seulement 23,6% (sic) ont fait l’objet d’un paiement… « faute de crédits suffisants alloués par le Département ».
Les élus CFDT, conscients de leurs responsabilités, réagissent par écrit et s’étonnent du fait qu’un ordonnateur a pu engager des dépenses sans avoir la certitude que ces dernières pouvaient être honorées. Ils exigent le paiement des heures dues et si précisément comptabilisées et demandent la convocation expresse d’une CCL.
Réponse : « dans le cadre du dialogue social constant et fécond, j’ai réuni les chauffeurs gérés par le SAFU(…) c’est avec plaisir qu’ils se sont déclarés satisfaits du système de règlement de leurs heures supplémentaires(…) ils m’ont assuré qu’ils n’ont pas de revendications particulières ».
Et en ce qui concerne l’opportunité de cette éhontée interpellation syndicale : « les chauffeurs ont déclaré s’interroger sur l’opportunité d’une telle démarche qu’ils n’avaient pas sollicitée et qui leur semblait quelque peu cavalière ».
C’était le 13 avril dernier et malgré les hennissements des élus et leur « cavalier » rappel au droit local et à la conduite du dialogue social, le silence est roi, l’administration est reine. Dialogue social avez-vous dit ? Dialogue de sourds vous répondront les écuyers aztèques (de cheval)!