La CFDT-MAE a reçu le 13 février dernier le chargé de mission auprès de la Directrice générale de l’administration et de la modernisation (DGAM), qui prépare un rapport sur l’évolution des métiers de la coopération et de l’influence en lien avec l’exercice GPEEC mené au Département.
Le chargé de mission a rappelé les principales échéances de l’exercice :
- 4 avril : réunion de restitution des travaux de la GPEEC devant les organisations syndicales, présidée par la DGAM,
- Rapport d’étape en mai : ce rapport sera soumis aux Ministres entrant et sortant et proposera diverses options ;
- Comité technique ministériel (CTM) fin juin : restitution définitive des travaux aux syndicats.
La CFDT-MAE a saisi cette occasion pour expliquer et préciser ses principales revendications.
Suppression des effectifs : arrêter l’hémorragie !
La CFDT-MAE a notamment rappelé que cette direction du Département a depuis 2006 connu la diminution la plus importante (-33 %) en termes d’effectifs et que le cycle de réduction rapide des effectifs de la DGM, tant à l’administration centrale que dans le réseau à l’étranger, doit s’arrêter ou du moins se stabiliser afin de rendre parfaitement crédible la démarche de gestion prévisionnel des emplois, des effectifs et des compétences (GPEEC).
Sécuriser les métiers et les parcours professionnels est une stratégie durable
La CFDT-MAE a plaidé pour une meilleure sécurisation des métiers et des parcours professionnels à l’administration centrale et à l’étranger, ce qui se traduirait par la création d’une véritable filière de coopération et de l’influence. Celle-ci permettrait notamment de renforcer la visibilité et l´attractivité des métiers de la DGM, que ce soit à l’administration centrale ou dans le réseau, souvent encore trop mal connus par de nombreux agents du Département. Le recrutement, l’information et la formation sur les métiers et les parcours professionnels dans le réseau de la coopération et de l’influence méritent donc d’être davantage développés.
Offrir plus de chances aux agents titulaires / CDI du Département dans le réseau à l´étranger…du Département
L’affectation des agents titulaires / CDI de catégories A et B du Département dans le réseau se poursuit, notamment sur les fonctions de conseillers culturels et de coopération (COCAC, COCAC adjoint), de secrétaires généraux (SG et SG adjoint) de SCAC/EAF. La CFDT-MAE soutient ce mouvement général de recrutement et en demande la pérennisation.
La CFDT-MAE estime toutefois qu´ il est possible d´aller encore plus loin et de faire confiance aux agents du Département sur d’autres fonctions, telles que celles d’attaché culturel et d’attaché de coopération (pour les agents de catégorie A du corps des secrétaires des affaires étrangères), de directeur délégué d’institut français (en catégorie A pour les postes plus importants et en catégorie B pour les autres), voire d’agent comptable (catégorie A ou B), qui peuvent constituer à terme un gisement de métiers où pourraient être affectés utilement et en priorité, les agents du Département.
Enfin, la CFDT-MAE rappelle que les indemnités de résidence à l´étranger (IRE) des agents contractuels devront être revues à la hausse, afin de les mettre en adéquation avec le niveau des fonctions exercées et ainsi les rapprocher des indemnités versées aux agents titulaires. Réduire cette différence permettra plus facilement, à terme, le remplacement des contractuels par des titulaires et réduira les inégalités pour des fonctions similaires.
Former et se former : la formation est un enjeu vital dans le développement de la filière et la professionnalisation des agents
La CFDT-MAE plaide pour la création au Département d’un dispositif de formation interne qui soit encore mieux adapté aux métiers de la coopération et de l’influence. Cette faiblesse au ministère est susceptible de dissuader concomitamment les talents et de nouvelles vocations au Département.
La CFDT-MAE propose donc que les stages soient mieux adaptés et rendus obligatoires avant tout départ en poste: l´idée d´offrir une formation ciblée, notamment pour les COCAC et les SG, par analogie à ce qui est demandé aux consuls généraux ainsi qu´aux chefs de chancellerie et de services communs de gestion SCG, n´est-elle pas crédible et sérieuse ?
Enfin, développer la formation au management, y compris pour les agents contractuels nouvellement recrutés, est devenu crucial sur les thématiques suivantes revendiquées par la CFDT-MAE: déontologie et exemplarité des encadrants, prévention des risques psychosociaux – RPS-, dialogue social en poste (DSP), Comité d´hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), inter-culturalité. Il en va aussi de l´image de la France sur le terrain ainsi que du bien-être des agents à l´étranger.
Intégrer les recrutés locaux dans les progrès attendus
L’évolution des métiers de coopération et de l’influence concerne aussi les recrutés locaux travaillant dans les SCAC/EAF, qui doivent être à même de s’adapter aux mutations des métiers du réseau. La CFDT-MAE soutient l’idée qu’un plan de formation à destination des recrutés locaux soit élaboré dans chaque SCAC/EAF en liaison avec l´Institut français. Ce mouvement général devra envisager des évolutions de carrière individualisées, prenant en compte les besoins des SCAC/EAF et les souhaits des agents recrutés localement.
Assurer une meilleure tutelle sur les opérateurs
La CFDT demande à ce que la fonction de tutelle soit renforcée en matière d’effectifs et que les parcours des agents chargés de ce pilotage à la DGM soient davantage valorisés (affecter donc moins d´agents contractuels à durée déterminée, dits CDD « Kleenex » et plus d´agents titulaires et de CDI sur ces postes) .
Promouvoir davantage la parité et la diversité
Le département vient de lancer une procédure de demande de labellisation auprès de l’AFNOR pour obtenir le label « Egalité et Diversité »
La CFDT ne peut que soutenir la démarche. Cet exercice devra à terme comprendre dans son périmètre les agents publics comme les recrutés locaux. Il convient de rappeler que la proportion d’hommes reste encore majoritaire dans les fonctions de COCAC.
Commentaire : La CFDT-MAE a présenté de nombreuses propositions au chargé de mission- qu’elle considère comme essentielles tant pour l´évolution de la DGM que pour celle des agents du Département – avec la ferme conviction qu’il puisse les intégrer au rapport qu’il remettra prochainement à l´administration. Elle entend donc suivre cet exercice de près et restera, bien évidemment, vigilante sur la prise en compte de ses principales revendications, car il y a là un véritable enjeu pour les prochaines années à venir.