L’annonce du déménagement de la ministre déléguée aux Français de l’étranger et de son cabinet sur le site de Convention accélère le malaise des agents qui y travaillent.
Ce déménagement contribuera à ajouter une vingtaine de personnes sur un site déjà bien encombré où les conditions de travail ne sont pas idéales. Pour mémoire rappelons que l’accueil de la direction des systèmes d’information dans la halle centrale a soulevé déjà de nombreuses questions relatives aux conditions de travail.
L’arrivée de la ministre provoque des déménagements en chaine qui devraient se produire pendant l’été et se traduire par un mouvement d’environ 150 personnes. Ce déménagement n’est d’ailleurs sans doute qu’un début, puisqu’une modification de l’organigramme de la direction générale de la mondialisation (DGM) est annoncée pour l’automne. Cette modification dont les grandes lignes seraient déjà tracées vise à fusionner un certain nombre de directions et à créer une direction des entreprises au sein de la DGM. Il est donc à prévoir que de nouveaux ajustements en termes immobiliers seront réalisés d’ici la fin de l’année.
Ces redécoupages d’organigramme et ces déplacements de personnels sont concomitants aux négociations budgétaires pour le prochain triennum. Sans être dans le secret des dieux, il est clair que notre ministère n’est pas « protégé » et qu’il devra encore, en dépit de tous les efforts qui lui ont déjà été imposés, rendre des emplois et des crédits de fonctionnement et d’intervention.
Les agents du ministère s’interrogent sur les stratégies sous jacentes à tous ces changements.
Cinq ministres au Quai d’Orsay, c’est une première dans l’histoire de ce Département ministériel. C’est aussi par conséquent une multiplication des missions prioritaires. Au moment où le dogme de l’universalité du réseau est remis en question par la contrainte budgétaire, il semblerait logique que les missions assignées aux personnels soient centrées sur des objectifs prioritaires et pour lesquels des moyens humains et financiers sont encore disponibles. C’est à cette condition que les moyens mis en oeuvre seront efficaces et que les personnels auront le sentiment que leur travail est utile.
Pour l’heure, on a plutôt l’impression d’assister à une dilution et à un éparpillement des hommes et des moyens et à une absence de vision stratégique.
Les conséquences sont en premier lieu une démotivation rapide et brutale des agents du ministère qui s’interrogent sur l’utilité du travail intensif fourni ces derniers mois pour préparer les arbitrages budgétaires, informer les nouveaux cabinets ministériels, s’ingénier à trouver des solutions pour répondre aux attentes de nos publics et de nos partenaires.
En second lieu, il y a lieu de redouter une perte de crédibilité du ministère, tant vis-à-vis des autres départements ministériels que de nos partenaires étrangers. Une diplomatie sans stratégie ni troupes motivées ne peut pas être efficace. Dans le processus actuel de globalisation et de lutte avec les émergents pour une meilleure maitrise de la mondialisation, la France risque bientôt d’être frappée d’atonie.